mardi 5 décembre 2017

du dehors à l'intérieur



Je dois l'avouer sans trop me vanter
j'ai une certaine célébrité
dans mon entre-soir.
Le lundi 
(Sainte lessive)
alors que je balayais quelques coquilles vides
larguées sans vergogne 
et à tire d'aile,
je pris conscience que j'étais surveillé
par les nuages
ou plutôt ce qui se cachait derrière.
Croyez pas que je fasse une subite fièvre mystique
Je sais bien, c'est arrivé à d'autres
qui pour la peine firent construire des parcs d'attraction dédiés à leurs illuminations.
...
Non merci.
il s'agissait d'autre chose
comme si 
en flânant dans mes 0,002 ha
je risquais de déranger la suite de l'histoire
au point d'être observé
par je ne sais qui
couvert par son fond de teint.

Doré-navrant
 Il fallait que je devienne prudent










"Soûle, soûle, soûle
J'ai sous le capot
Des chevaux qui s'emballent,
Des rêves d'Amérique
Soûle, soûle, soûle,
J'ai sous le coude
Un remède à mon mal,
Aux courants de panique
Décor planté
Deux corps planqués
Là sous mon oreiller
Leurs soupirs reviennent me hanter
Hanter, hanter, hanter et rire
Soûle, soûle, soûle
J'ai sous le voile
Un double diabolique,
Un visage étranger
Soûle, soûle, soûle
J'ai sous l'évier
De la prose en opale,
Des rêveries nacrées,
Des rêves nécrosés,
Des envie tyranniques
J'ai des idées bancales,
Des élans pacifiques,
Des océans, des océans,
Des rêves olé olé
Des amours angéliques, auréolées,
Couronnées d'arsenic
Désarçonnées
Soûle, soûle, soûle
J'ai sous le manteau
Des combines en pagaille,
Au plafond l'araignée
Foule, foule, foule
Les plaines infernales
Que je foule en ermite
Regorgent de dangers,
De cabanes de paille,
De cavales héroïques
Sous le regard oblique,
Doucement dérangé
Fuyant, fuyant, fuyant le trac
Des rêves osés, osés
Des amours angéliques, auréolées,
Couronnées d'arsenic
Désarçonnées."

Maissiat "Soûle"






"Et mon visage encore est dans le vent. Avec l’avide de sa flamme, avec le rouge de son vin !… Qu’on se lève avec nous aux forceries du vent ! Qu’on nous donne, ô vivants ! la plénitude de notre dû… / Je t’interroge, plénitude ! — Et c’est un tel mutisme…"

 Saint-John Perse


Un mardi 
et galets
à lui-m'aime.
Des rondeurs pour pacifier les angles
morts.
Jeu de construction évolutif
en fonction des capacités
et de l'heure de la marée.

Prendre en main les choses
qui nous échappent,
page vingt-quatre.






Ici et maintenant
retrouver cette odeur du dehors
ce parfum
qu'on relie à avant
alors
qu'il a toujours été là
à ce moment
ou presque
mais 
dans un coin de l'oubli.
l'odeur fait ressurgir
des images
et plus encore
l'émotion de l'intérieur
...
du dehors à l'intérieur.






photos: Camille/Mireille

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...