vendredi 22 juillet 2016

Ecrire



Ecrire
            Mais de quelle langue parlons nous ?

Celle qui se retient de dire plus qu'il n'en faut afin de prendre ses aises dans la boite aux lettres?
Celle qui humecte l'enveloppe pour clore le débat?
Celle qui s'attache à ne pas glisser dans la marge. Des fois que!
Celle des mots à double-sens, contresens ou alors sens de l'interdit?
Celle qui remonte le courant au risque de s'y noyer?
Celle de Voltaire à terre?
Celle qui abonde en tirant la chasse sur tout ce qui bouge?
Celle de Guérande ou de noir moumoute?
Celle de paquets de rêve montant  à l'assaut des nuits fragiles?
Celle pour te chuchoter- mais tu le savais déjà- que je ne comprends pas grand chose , mais que pour autant,j'affirme mon droit d'exister, puisqu'il en est ainsi dans la règle du JE ?  
Celle de savourer l'instant à jamais disparu ?
Celle qui s'effacera un jour pour faire un peu de place aux autres?
Celle qui s'efface d'avoir oublié de se poster là où elle aurait pu et que l'on retrouve un jour chiffonnée par les rides du savoir jamais accompli ?
Celle de la page blanche pour la cohérence d'un spectacle ou l'on connait toujours le fond mais jamais la forme?

Celle où je me refuge?
                                  Celle que je me refuse?




BOUTS, BOUILLIE, BOUTURES

"Le langage ne coupe pas les choses en deux ; il tranche notre lien avec elles.
Elles atterrissent dans la langue, ou dans la peinture etc.
En sorte que c'est nous qui sommes coupés en deux, une partie de nous-mêmes toujours directement attachée aux choses, l'autre désormais liée aux phrases qu'elles sont devenues;
Notre corps deux fois jaune.
Notre démultiplication."
Nicolas Pesquès-extrait de:"La face nord de Juliau treize à seize" 
Editions Flammarion





2 commentaires:

  1. Dans le genre "défonce de boîtes à lettres", ta photo en "écrit" beaucoup, dans sa langue muette !
    Je te conseille, si tu veux faire collection de ce type de défonce photogénique, d'aller voir, tout près du croisement avec la rue d'Anjou, un moche mur avec escalier aveugle et boîtes boiteuses, situé avenue A.de Mun à St-Naz,... juste en face de la boutique d'un sympa photographe, d'ailleurs !

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    Réponses
    1. Bonjour Rémi.
      Je t'ai aperçu hier matin sur les planches du marché dominical. Tu étais en grande conversation aussi je n'ai pas voulu te déranger en si bon équipage.
      Les boites aux lettres du pré en bulles proviennent d'une visite ardéchoise dans un village d'artistes, il s'agit donc d'une mise en scène.
      J'ai reconnu le moche mur dont tu parles il est effectivement bien heu... comment dire...intéressant.
      Belle journée à toi
      :-)

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