premier volet:
"Dans l'immense marmite où mijotent tous les rêves de hommes en quête de consommation, l'écologie ne saurait servir de fond, au sens culinaire du terme, de bouillon destiné à mouiller les ragoûts qui n'agrémentent qu'un volet de notre vie de chaque jour."
Roger Molinier
"Tu sais, je crois qu'il y a deux sortes de justice.
.../...
La justice d'ajustement et la justice de réparation .
La première prend acte des injustices du passé, et même si tout ça a parfois été perpétré au nom
de principes universels, pour les intérêts particuliers de certains,
la justice ne devrait pas faire payer à l'universel ce que les hommes ont dévoyé de cette grande idée.
Il faudrait procéder plutôt à un injustement, et chercher un équilibre entre nous tous,
entre nos intérêts et nos idées. Mais..."il termine son verre de bourbon"
La seconde justice est toute différente.
Elle voudrait contrebalancer toutes les injustices du passé, sauver même les morts
et déséquilibrer les injustices en sens inverse de ce qui a été.
Nous autres universalistes, nous payons pour l'Histoire et le progrès, qui est une faute impardonnable à leurs yeux.
On n'a jamais cessé d'interdire aux minorités d'être librement ce qu'elles voudraient :
nous désirions être tous humains, et vivre librement, de force s'il le fallait, en effaçant nos différences; mais eux, ils préféraient avoir quelque chose de particulier.
De notre dette au particulier, je crois que nous ne nous acquitterons jamais."
De nouveau, il grommelle: "Jamais." Je connais son discours philosophique alambiqué,
qui n'a pas changé et qui ne changera jamais; il ne peu pas emporter mon adhésion par la pensée,
mais à force de le répéter, il sait qu'il gagne mon attachement pour sa peine, son désarroi sincère de cocu de l'Histoire universelle, lui qui l'a pourtant aimée et défendue plus qu'aucun autre.
"Moi", et il écrase son cigare dans le cendrier, sur la petite table vernie, "j'étais pour le simple ajustement, dans l'espoir de continuer à être humains tous ensemble. et j'étais prêt à des sacrifices. Mais eux..."
Il est fatigué
"Ils nous en voulaient tellement qu'ils ont préféré d'enfermer dans leurs moeurs, leurs croyances et leurs principes. ils peuvent croire à Dieu, au communisme, aux extraterrestres ou, à je ne sais quoi.
.../..."
.../...
La justice d'ajustement et la justice de réparation .
La première prend acte des injustices du passé, et même si tout ça a parfois été perpétré au nom
de principes universels, pour les intérêts particuliers de certains,
la justice ne devrait pas faire payer à l'universel ce que les hommes ont dévoyé de cette grande idée.
Il faudrait procéder plutôt à un injustement, et chercher un équilibre entre nous tous,
entre nos intérêts et nos idées. Mais..."il termine son verre de bourbon"
La seconde justice est toute différente.
Elle voudrait contrebalancer toutes les injustices du passé, sauver même les morts
et déséquilibrer les injustices en sens inverse de ce qui a été.
Nous autres universalistes, nous payons pour l'Histoire et le progrès, qui est une faute impardonnable à leurs yeux.
On n'a jamais cessé d'interdire aux minorités d'être librement ce qu'elles voudraient :
nous désirions être tous humains, et vivre librement, de force s'il le fallait, en effaçant nos différences; mais eux, ils préféraient avoir quelque chose de particulier.
De notre dette au particulier, je crois que nous ne nous acquitterons jamais."
De nouveau, il grommelle: "Jamais." Je connais son discours philosophique alambiqué,
qui n'a pas changé et qui ne changera jamais; il ne peu pas emporter mon adhésion par la pensée,
mais à force de le répéter, il sait qu'il gagne mon attachement pour sa peine, son désarroi sincère de cocu de l'Histoire universelle, lui qui l'a pourtant aimée et défendue plus qu'aucun autre.
"Moi", et il écrase son cigare dans le cendrier, sur la petite table vernie, "j'étais pour le simple ajustement, dans l'espoir de continuer à être humains tous ensemble. et j'étais prêt à des sacrifices. Mais eux..."
Il est fatigué
"Ils nous en voulaient tellement qu'ils ont préféré d'enfermer dans leurs moeurs, leurs croyances et leurs principes. ils peuvent croire à Dieu, au communisme, aux extraterrestres ou, à je ne sais quoi.
.../..."
Tristan Garcia extrait de: 7" Editions Gallimard
"Le bonheur est à l'écart, fait de huit clos, de volets tirés, d'oubli des autres, de murailles infranchissables"
Eric-Emmanuel Schmitt.
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