découvert chez Beart Michele
"Pour tout bagage on a vingt ans
On a l'expérience des parents
On se fout du tiers comme du quart
On prend l' bonheur toujours en r'tard
Quand on aime c'est pour toute la vie
Cette vie qui dure l'espace d'un cri
D'une permanente ou d'un blue jean
Et pour le reste on imagine
Pour tout bagage on a sa gueule
Quand elle est bath ça va tout seul
Quand elle est moche on s'habitue
On s' dit qu'on est pas mal foutu
On bat son destin comme les brèmes
On touche à tout on dit je t'aime
Qu'on soit d' la Balance ou du Lion
On s'en balance on est des lions...
Pour tout bagage on a vingt ans
On a des réserves de printemps
Qu'on jett'rait comme des miettes de pain
A des oiseaux sur le chemin
Quand on aime c'est jusqu'à la mort
On meurt souvent et puis l'on sort
On va griller une cigarette
L'amour ça se prend et puis ça s' jette
Pour tout bagage on a sa gueule
Qui cause des fois quand on est seul
C'est c'qu'on appelle la voix du d'dans
Ça fait parfois un d'ces boucans
Pas moyen de tourner le bouton
De cette radio on est marron
On passe à l'examen d' minuit
Et quand on pleure on dit qu'on rit...
Pour tout bagage on a vingt ans
On a une rose au bout des dents
Qui vit l'espace d'un soupir
Et qui vous pique avant d' mourir
Quand on aime c'est pour tout ou rien
C'est jamais tout c'est jamais rien
Ce rien qui fait sonner la vie
Comme un réveil au coin du lit
Pour tout bagage on a sa gueule
Devant la glace quand on est seul
Qu'on ait été chouette ou tordu
Avec les ans tout est foutu
Alors on maquille le problème
On se dit qu' y'a pas d'âge pour qui s'aime
Et en cherchant son coeur d'enfant
On dit qu'on a toujours vingt ans.."
-Léo Ferré-
Daniel propose:
"Après la victoire des néo-pétainistes du FN aux élections européennes,
on assiste à une offensive des néo-pétainistes du PS, de l'Elysée "Etre résistant en temps de paix pour ne jamais être un ancien combattant"
-Gérard Gautier-
J'avais comme une Vraie envie de partager le texte qui suit écrit par Rémi et découvert chez "les Caillasseux"
" Non, il ne s'agira pas ici de savante ''stratégie politique'' des petits pas vers le grand idéal, censée s'opposer à la pratique bébête des ''grandes réformes'' politiciennes d’esbroufe (régions, mariages, justice, école...) qui tournent aux fiascos mérités.
Il ne s'agit ''que''
de récentes anecdotes (bien plus signifiantes à mon avis!) vécues
par un p'tit vieux qui a tant mal aux jambes, marchant à son rythme, dans le seul périmètre de son mini-quartier de centre ville
sans poésie apparente. Mais avec poésie latente, là, comme partout.
Or donc, voici-voilà ce
que ce vieillard (moi) a récemment vécu d'important (!?) en
quelques jours sur l'asphalte du trottoir, face à de surprenants
inconnus. Et ce qu'il en a conclu. A vous de juger !
-1-
Sortant d'une belle
visite de voisinage (80 mètres) mon attention est soudain attirée
par un couple bizarre qui semble venir vers moi du trottoir d'en
face. La bizarrerie est qu'il traverse gaiement la calme rue en
biais, hors passage piéton, et surtout qu'il s'agit d'une joyeuse
fillette vêtue d'une magnifique robe longue et rouge, qui ne donne
pas même la main à l'adulte, un bel homme costaud et souriant. Ils
ne s’aperçoivent de mon existence que lorsque que je lance à la
gamine, soudain : ''T'as raison ! Écrase les
autobus !''. Surpris, ils rient tous deux en m'observant
quelques secondes, puis continuent leur chemin en devisant gaiement.
Lui marche à grands pas et elle sautille, danse, court à ses côtés,
se retourne parfois vers ''le vieux'', comme pour s'assurer qu'il la
suit des yeux... de plus en plus loin, à son rythme.
Mais, comme pour
m'attendre, ils se sont mis à jouer sur la demie-douzaine de grandes
marches publiques d'entrée de l'école du coin, assez longtemps pour
que je les rattrape par petits pas souffreteux. C'est alors que je
comprends le but ultime du jeu : trouver la meilleure position
pour que la petite se juche d'un bond à califourchon sur les solides
épaules du grand, malgré le handicap de la robe. J'applaudis au
spectacle de ce bond favorisé par les marches et l'adroite position
accroupie du costaud, qui se redresse tout fier avec sa cavalière
souriante. Ils sont face à moi, hilare. Je leur lance : ''Voilà
la belle princesse sur son grand destrier brun !''. Ils
rient et m'expliquent qu'ils sont père et fille (comme je m'en
doutais). Puis elle reprend ma fable : ''Hue ! Au
galop !'' et le cheval obéit, qui traverse au galop, encore
en biais, le proche grand carrefour - malgré quelques voitures !...
Pendant que, lentement, je traverse à mon tour (au passage
protégé!), juste à temps pourtant pour voir que le papa a déposé
sa fille sur le trottoir, non sans mal malgré ses grands bras car il
s'est inévitablement empêtré un instant la robe sur son crâne...
D'une bonne dizaine de
mètres je leur crie : ''Je me suis trompé : elle c'est
la fée, lui le sorcier !''... Et, puisque nos chemins
divergent là, on se quitte en agitant les bras et éclats de rire !
*
Après cette féerique
histoire de belle fillette et beau papa, qui m'a joyeusement
ensorcelé, je dois, deux ou trois jours plus tard aller au marché
local, celui qui vend certes fruits, légumes, saucisses..., mais
peut offrir aussi de poétiques spectacles et aventures. En voici
deux rapides, indépendantes, mais qui se succèdent juste avant et à
la toute fin de ma quête au p'tit-bonheur du marché du jour...
-2-
Il y a à environ 50
mètres du marché au café (fermé) dont la terrasse sur trottoir
est munie de deux bancs. Je viens de faire à peine 300 mètres, mais
mes jambes souffrantes exigent repos. Un groupe, que je vois d'abord
de dos, a la bonne idée de se serrer sur un seul banc :
l'autre, en face, est libre, ouf ! Au moment d'y aller une toute
jeune fille (14 ans?) sort si vivement du groupe qu'elle me frôle,
avant de me voir. Elle semble vouloir quitter la terrasse. Je lui
lance : ''t'en vas pas, y a de la place à côté de moi sur
l'autre banc !'' et tout le groupe rigole. Re-ouf, j'ai en
face de moi des personnes de bonne humeur. Qui s'avèrent même bien
délurés... comme moi. Je devrais écrire déluréEs, puisque ce
sont 4 femmes et 2... ''hommes''. Dont un nourrisson de 2 mois et un
gamin de 13 ans qui ne sait que bécoter les lèvres de l'une d'elles
(c'est déjà ça!). Elles ? Une femme de 40 à 50 ans, mère,
sans doute d'une ou deux des trois adolescentes de 14 à 20 ans :
toutes quatre sont belles et bavardes... entre elles et avec moi. Les
répliques fusent, tout le monde rigole. Bébé compris, du moins
d'être agité par de jeunes bras inexpérimentés, dont sûrement la
précoce maman. Bref c'est leurs vies. La mienne est de les quitter,
reposé et gai. ''Kénavo-bisous'' aux femmes et aux 2 ''mâles'' !
-3-
Fin
de marché, avec ''cerise sur le gâteau'' : j'entends une
mélodie tzigane d'accordéon. Endiablée. Je cherche, découvre
bientôt LA musicienne assise sur un minuscule pliant. Belle jeune
femme blonde aux yeux bleus, loin du style gitanos mais qu'importe.
Je l'écoute, béat, lui glisse un sou et quelques mots entre deux
morceaux. Soudain arrive un ami avec qui j'étais peu avant au café,
qui interrompt l'artiste : ''salut ZOÉ !... justement
nous parlions avec Rémi de ta mère, notre commune amie!...''.
Comme les présentations sont faites j'imite son geste de lui faire 2
bises. On parle un peu, juste le temps de conclure que j'ai dû
vaguement la voir à ses 10 ans environ, il y a presque 20 ans...
Puis elle reprend son accordéon pour un air tout frais-tout gai
qu'elle me dédie, clin d’œil à l'appui, tout sourire !
Merci ! Un bon moment plus tard je la quitte avec ''bisous du
geste''. Jambes lourdes mais cœur léger ! Léger de LA ZOÉ
l'insolite gitane. Encore une fée ou une sorcière : une
artiste.
Décidément
le monde est bien petit et pourtant si grand : plein de
belles-bizarres féeries... ça aide !"-Rémi Begouen-
photo source: Toile
Être associé, sur le même billet, à du Léo Férré ! J'en ai jamais rêvé ! Merci Jean-Jacques, c'est trop bon...
RépondreSupprimerJ'ose espérer que mon pote lediazec, notre caillaisseu responsable du blog ne va pas t'envoyer un caillou pour pillage (c'est pas son style)...
A bientôt, ô poète aencré dans l'estuaire de la Loire, terre bretonne !
à bientôt ô penseur des jours
Supprimer;-)
C'est Rémi en photo ? Bonjour les poètes Rémi et J-J ! :-)
RépondreSupprimerSi, si, Elly Chriss, c'est ma gueule, visible en grand au bas du dernier chapitre d mon site Phoésie 3 (rubrique Rémi Begouen). Mais, pour paraphraser un poète de nos amis:
Supprimer"Qu'importe la gueule pourvu qu'on ait l'ivresse""... de ce que donne la matière grise (irriguée de rouge) qui est sous le chapeau!
bon et bien je vois que Msieur Rémi à dégainé le premier
Supprimeret bonjour poétesse Elly
;-)
Salut tous. Grand déchaînement d'amitiés. Dommage, Rem*, que ces temps-ci je sois un peu moins disponible pour passer te voir. J'aide une copine à auto-éditer un roman, et comme en technique elle se repose entièrement sur moi (et même lourdement parfois), ce n'est pas aussi simple. Il y a un bon moment que je n'ai pas quitté Nantes. Et l'approche des festivités annuelles à Notre Dame des Landes ne simplifie rien. Entre autres, je tiendrai l'une des deux entrées (l'an dernier il y en avait quatre, ce sera plus... animé).
RépondreSupprimerA te connaître un jour, en vrai, troubadour de l'Estuaire !
au plaisir Babel
Supprimerbon courage
;-)
jj