samedi 17 mai 2014
bienvenue
Karakaya aux platines
N'AYONS PLUS PEUR
"J'ai travaillé dans un centre social et on m'a dit "Donne pas la main aux enfants parce que c'est plus des bébés.".
J'ai travaillé dans un lycée ZEP et quand j'ai dit que j'étais en difficulté car je manquais de moyens, on a privé les élèves de mon intervention pour les punir d'avoir été trop difficiles.
J'ai travaillé en institut médico-éducatif et on m'a dit "Ne sois pas trop proche avec N. , tu sais, les enfants trisomiques sont trop affectifs".
J'ai travaillé avec des adolescents dits "délinquants" et on a souligné ma trop grande sensibilité lorsque je m'insurgeais contre la mise à la rue d'un jeune majeur en période de grand froid.
J'ai travaillé auprès de personnes vivant avec une maladie mentale et on m'a dit, entre le plat et le dessert un jour d 'été, "t'as du courage, t'as pas peur?".
Je suis devenue maman et on m'a dit "Ne porte pas trop ta fille, tu vas en faire un démon".
Une petite fille m'a dit "Tu sais, mon papa est enfermé dans une maison car il m'a fait du mal, mais il me manque", en serrant ma main même si elle avait pas le droit d'être un bébé.
Des jeunes adolescents dont l'école n'avait pas voulu se sont inquiétés pour mon salaire quand je leur est annoncé que nous allions cesser de nous rencontrer au lycée.
Une enfant -trisomique- m'a dit "Viens, on prend un bateau et on va manger des hamburgers".
Un adolescent -délinquant- m'a offert un Snickers après que j'ai soigné une plaie à son pied, un de ces soirs de "passage à l'acte".
Un gars m'a dit "Les gens pensent tous que je suis fou alors je crie tout seul dans la rue; que je le fasse ou non, le regard des gens ne change pas et moi ça me fait du bien".
De quoi avons-nous peur, si ce n'est de cet autre que nous sommes censés accompagner?
Avons-nous peur du lien?
Parfois, on parle d'habitude ou de dépendance pour justifier et théoriser la mise à distance.
Avons-nous donc peur d'habituer l'autre à la bienveillance?
Et si, l'instant d'une subversion nécessaire, travailleurs sociaux, soignants, hommes et femmes, arrêtions d'avoir peur?"
-Célia Carpaye- Lien Social n°1140-
découvert sur "La Crevaison"
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
j'y étais hier, grand vent bleu...
RépondreSupprimergrand bleu, la marrie ! Lève les yeux vers le ciel qui te fait coucou à grands coups de nuages farceurs. Souviens-toi que cet univers qui t'entoure sur des milliards de milliards de kilomètres a besoin de toi, comme de tout être vivant.
RépondreSupprimerTous égaux, tous différents ! Tous ego indispensables à l'équilibre du monde, même les méchants et les imbéciles qui ont peut-être d'autres yeux voyant cet univers d'une autre façon.
Hello Babel
Supprimerje me demandais si finalement, ce n'était pas plutôt nous qui avions besoin de l'univers plutôt que l'inverse mais bon, comme on fait partie du décors, on va pas chipoter non plus.
;-)
belle soirée à toi
"Grand vent bleu"
RépondreSupprimer-belle image-
Le jour de sortie en pinasse dans ce magnifique paysage que je ne connaissais pas, nous sommes passés entre les gouttes (que je connais, par contre...)
;-)