mardi 4 février 2014

cherche son horizon en dehors des cloisons



"Combien de temps déjà combien de temps passé
dans ce tunnel sous la cour des cent pas éternels
éternellement enfoui derrière la porte close
et la vitre sans tain, la peau de quartz vert

Il ne fait jamais nuit
sous ce jour de néons
mille aiguilles ont surgi
sous les paupières closes

Parfois la porte s'ouvre pour aller faire tourner
ton fantôme sur lui-même sous un ciel barbelé
quartier de sol glacé, de haute sécurité
ce soir les chiens Ninja hurleront au sous-sol

Je sais qu'il faut se taire
au loin le tonnerre gronde
éradiqué du monde
évincé de la terre

Cherche ton horizon
entre les cloisons

Le rythme carcéral
passe par la tuyauterie
un dialogue de misère
pour dire qu'on est en vie
ou bien qu'on fait comme si
et qu'on sait que ça n'a plus
ni le moindre sens
ni la moindre importance

Qui de ma tête
ou de mon coeur va
imploser comme une étoile ?
quel débris ou quel morceau de moi
d'abord te rejoindra, te rejoindra ?

Cherche ton horizon
entre les cloisons

Au-dehors le spectacle abject continue
et tous les doigts pointés en déluge de papier
envahissent les avenues
et tentent de boucher les pores de nos peaux
prière pour que jamais ils n'y arrivent
tout à fait

Cherche ton horizon,
traverse les cloisons..."


Bernard Cantat-"Horizon"






Comme un arbre dans la ville

Je suis né dans le béton
Coincé entre deux maisons
Sans abri sans domicile
Comme un arbre dans la ville

Comme un arbre dans la ville
J'ai grandi loin des futaies
Où mes frères des forêts
Ont fondé une famille
Comme un arbre dans la ville

Entre béton et bitume
Pour pousser je me débats
Mais mes branches volent bas
Si près des autos qui fument
Entre béton et bitume

Comme un arbre dans la ville
J'ai la fumée des usines
Pour prison, et mes racines
On les recouvre de grilles
Comme un arbre dans la ville

Comme un arbre dans la ville
J'ai des chansons sur mes feuilles
Qui s'envoleront sous l'œil
De vos fenêtres serviles
Comme un arbre dans la ville

Entre béton et bitume
On m'arrachera des rues
Pour bâtir où j'ai vécu
Des parkings d'honneur posthume
Entre béton et bitume

Comme un arbre dans la ville
Ami, fais après ma mort
Barricades de mon corps
Et du feu de mes brindilles
Comme un arbre dans la ville"

-Maxime Le Forestier-







Souvent,
on fait
comme il se pleut
                            avec l'eau probre
et chacun
en raison
 se protège
de son chéneau manquant






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...