mardi 21 janvier 2014

j'ai de qui tenir



"les mots possèdent ce prodigieux pouvoir de rapprocher et de confronter ce qui, sans eux, resterait épars dans le temps des horloges et l'espace mesurable."
-Claude Simon- 





«Atteint par le mal du siècle, je cherche, depuis vingt ans, quel
message je pourrais apporter aux hommes
. L’idée de ce “message“ a
terriblement handicapé mon existence. J’ai commencé, comme tout le
monde, par le communisme. Autant l’avouer aussitôt, les résultats de l'expérience furent décevants"



(…) J'étendis le bras et rencontrais la laine de son chandail. Puis nos joues encore mouillées se touchèrent. Le désir rendait Pétrole tremblant comme une feuille. J'oubliais, il oubliait que sa bouche était blessée. Un gémissement de douleur me le rappelait, et le goût de son sang. A la fin, de colère il me mordit cruellement et nous nous mîmes à lutter sur l'étroite couchette. " Attention ! On va les réveiller ! " balbutia-t-il à demi dressé sur un coude. Je l'attirai doucement contre moi. " Je tremble, je tremble ", murmurait-il. Délivré de son angoisse par le plaisir, il devenait tendre et gai. " Je suis un chien, annonçait-il, et je te lèche la jambe ". Il ne renonçait à son entreprise qu'épuisé, la bouche sèche et la langue comme un morceau de cuir. Ou bien, il soufflait sur mon dos en partant des épaules, jusqu'aux reins ; ou bien il dessinait avec un doigt, sur mon corps, une femme grandeur nature, chacun de ses membres épousant chacun des miens. Pétrole prenait ensuite lui-même sur moi, la place qu'occupait la femme : " Tu vois, sa tête est là, contre ton épaule.. Tu sens ma bouche ? (Il me mordait doucement pour que je la sente). Forcément ses bras son sur tes bras, mais comme ils sont un peu plus courts, ses mains arrivent là (il me serrait les deux poignets) ; ses jambes aussi sont un peu plus courtes et ses pieds sont comme ça (il appuyait la plante de ses pieds sur le dessus des miens). Voilà, tu peux remuer, écarter tes jambes, elle te suit ; elle est collée à ta peau, quoi."
- Pierre Herbart- extrait de "L'âge d'or"-


 "A seize ans j'aimais les filles. Comme j'étais beau, elles me le rendaient bien. Cela dura jusqu'au jour où je m'aperçus que leur plaisir ne ressemblait pas au mien."
-Pierre Herbart- "L'âge d'or"



A seize ans, j’aimais les filles. Comme j’étais beau, elles me le rendaient bien. Cela dura jusqu’au jour où je m’aperçus que leur plaisir ne ressemblait pas au mien.
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A seize ans, j’aimais les filles. Comme j’étais beau, elles me le rendaient bien. Cela dura jusqu’au jour où je m’aperçus que leur plaisir ne ressemblait pas au mien.
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« La lèvre retroussée de Pétrole, la ligne si fraîche de sa mâchoire,

ses yeux très légèrement obliques, toujours un peu clignés

et dont l’iris du bleu pervenche était marqué de deux points sombres,

tout ce visage enfin, je ne pouvais le contempler

sans un incompréhensible déchirement,

un sentiment de paradis perdu. »
-Pierre Herbart- extrait de "L'âge d'or".





"J'ai de qui tenir. Mon père ouvrait la fenêtre, à midi
, et foutait la vaisselle sur le
trottoir, pour rigoler. Naturellement, on l'a enfermé
 mais il en est sorti. Il disait « Oui,
docteur... Je suis guéri, docteur... Merci, docteur
... » Comme il devait s'amuser ! En
rentrant, pour emmerder sa famille, il s'est fait
chemineau. De temps en temps, il
apparaissait chez son père couvert de décorations.
On lui donnait un louis et des
chaussettes. Alors il rôdait le soir autour de la
maison et se cachait quand sa femme
descendait de voiture, avec son merveilleux visage,
son sourire, son geste d'adieu,
d'une main gantée, au jeune homme qui l'aimait. Lui
, tapi dans l'ombre, regardait ses
mains sales et pensait : « C'est ma femme ! » Et puis
partait sur la route avec ses
vingt francs, ses chaussettes neuves et toutes sortes
de désespoirs, de haines,
d'amours, de révoltes, de folies et cette image
extraordinaire d'une femme debout sur
le trottoir. D'une femme, d'une femme... Mais
regardez-la ! Sa voilette blanche, son
parfum et cette robe enfin, son geste, son sourire.
Ah ! pourquoi n'a-t-il pas couru
derrière la voiture ? Pourquoi, pourquoi ?... Allons
, allons... Son pas sonne sur la
route : un, deux, trois. Et la nuit, les arbres, la
campagne. Trouvera-t-il une grange
pour dormir, un souper ? Papiers en règle...
gendarmes... S'étendre là, sur l'herbe ?
C'est bon... Cette nuit... cette nuit est incroyable
Ils ne le savent pas... Il s'appelait
Aimé ou Gustave. Ils ne connaissaient pas ces gerbes
 secrètes, qui ravagent comme
un poison. Il suffit de fermer les yeux, d'être seul,
 dans un champ, la nuit, sans abri,
sans argent...
 Pierre Herbart: extrait de"Ravachol"
source


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