Juste un instant,
un
instant
damné
où l'on cherche à poser ses fesses
au plus près
des jambes coupées
Ces premières secondes que l'on imagine figées
dans un souvenir
qui commence pourtant déjà sa lente et inexorable progression vers
l'oubli.
L'oubli d'une voix qui n'était pas enregistrée
l'oubli d'un visage qu'aucune photo ne pourrait expliquer
l'oubli de l'irremplaçable
Unique et commune vérité de l'Être
puis de son néant.
A cet instant,
que l'on se répètera en boucle.
quelques temps
avant de passer à autre chose,
plus tard
c'est obligé,
c'est forcé.
Et...
c'est sans doute mieux ainsi.
On n'a pas le choix des armes
ni celui des larmes.
La cruauté est de règle
dans la vie
et personne ne sait à l'avance
ou presque,
quand s'arrêtera le film.
Certains jours moins bien lotis que d'autres, on ose se faire une ptite idée
mais que l'on chassera vite, très vite, d'un revers de main agacé
comme la mouche qui rodait dans ses parages immédiats
et qui commençait à bien faire.
Non mais...
Juste un instant,
un court instant
l'oreille collée au combiné
à quelques syllabes envolées
et terribles
de banalité
"Il est mort"
Silence.
On ferme
...
A Julien
Alma
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