jeudi 18 avril 2013

pourquoi tant de haine?


-illustration source: Toile-






Au moment ou des fachos (pour la saison) récupèrent de plus en plus le combat d'une France eau bénite et intégriste avec le soutien à peine dissimulé et fortement intéressé de quelques baronnets de la droite très complexée, Martine Gozlan journaliste à Marianne a publié dimanche dernier sur son blog "Télégrammes  d'Orient" l'article qui suit:



"Des commandos de manifestants anti-mariage homosexuel ont traqué la journaliste (Caroline Fourest n.d.c). tout au long de la journée du samedi 13 avril où elle était invitée aux débats du Nouvel Obs à Nantes. Cernée, insultée, agressée, elle a été exfiltrée par la police mais la même violence l'a poursuivie jusqu'à Paris. Pourquoi tant de haine? Pourquoi elle, encore et toujours? 

 

 Ils l'ont traquée toute la journée, ce samedi 13 avril où elle intervenait à Nantes aux débats du Nouvel Observateur. Traquée, cernée, insultée, de la salle d'où elle a dû être exfiltrée jusqu'à la gare, jusqu'aux wagons, jusqu'à Paris où d'autres l'attendaient.
Sans la protection de la police, elle ne sait pas ce qui aurait pu se passer. « Au moins les opposants à la loi ont-ils montré leur vrai visage! » affirme-t-elle crânement, en pleine tempête.

Caroline Fourest fait toujours front, de ce beau front qui exaspère tant les imbéciles parce qu'on y lit tant de raison gardée face à la forêt hagarde des déraisons.

De quoi la haine anti-Fourest est-elle le nom? Qu'est-ce qui, dans cette jeune femme obstinée, déclenche les fureurs conjointes des anti-mariage homosexuel, des islamistes, salafistes ou non, de l'extrême-droite et de tous les extrêmes en général? 

Empêchée de parler, agressée,  Caroline l'est sans cesse, de Nantes à Bruxelles, de Civitas à  la fête de l'Huma et  à toutes les scènes sur lesquelles se ruent les ennemis multiples de la parole claire.

Que veulent-ils faire taire en elle? Le discours limpide de la « dernière utopie », son ode à l'universalisme (Grasset) , son analyse impitoyable des obscurantismes religieux, son refus de céder aux sirènes du compromis qui enchantent tant de ceux qui sont pourtant de sa rive politique, à gauche?

Que veulent-ils écraser dans cette silhouette qui court plus vite que leur fureur et, chaque fois, malgré les crachats, les cloue dans leur bêtise dangereuse d'un salut narquois?

A coups de documents, d'enquêtes- de Tariq Ramadan à Marine le Pen- de livres-clés, de la télévision avec ses récents " réseaux de l'extrême » à son blog du Huffington Post (il lui ouvrit ses colonnes après son étrange éviction du Monde l'été dernier), Caroline Fourest est devenue l'intellectuelle française engagée en un temps où l'heure est aux salons goinfrés de narcissisme désengagé.

Disons-le clairement: ils la haïssent tous parce qu'elle est femme et ose penser à l'heure du grand bond en arrière.

Parce qu'elle ose dire leurs quatre vérités à des gens qui, tout en se haïssant les uns les autres (les islamistes, l'extrême-droite, etc...) se ressemblent furieusement par les interdictions de penser semées sous leurs pas.

Parce qu'elle est féministe.

Parce qu'elle est homosexuelle.

Parce qu'elle dénonce le patriarcat, cette plaie commune à tant de sociétés dissemblables comme le souligne avec justesse notre ambassadeur aux droits de l'homme François Zimeray.

Ils la haïssent parce que plus ils l'attaquent, plus on la voit. Parce que, tant pis pour eux, sa parole passe de mieux en mieux. Parce que Caroline Fourest, n'en déplaise à ceux qui se hurlent les représentants de différents courants pseudo-populaires, est très simplement et très clairement populaire.

Personnellement, je l'ai connue lors de la désormais lointaine et pourtant si actuelle affaire Tariq Ramadan où tous les plateaux télévisés nous vendaient  alors pour musulman cartésien un expert en manipulation de mirages obscurantistes.

Notre plus récent échange, c'est autour de l'histoire d'Amina, la jeune Femen tunisienne qui s'est dressée avec un courage inouï  contre toute sa société. Là-dessus, toutes les féministes et leurs alliés ont commencé à pincer les lèvres: « Les Femen, pouah! »

Justement ,Caroline venait de leur consacrer un reportage avec la cinéaste tunisienne  Nadia el Fani (une héroïne elle aussi, menacée de mort dans son pays si beau pourtant , depuis qu'elle a tourné « Laïcité Inch Allah. »

Mais Caroline, pas plus que Nadia, ne siffle « Pouah...attention...doucement! »  quand la liberté s'habille ou se déshabille des armes du temps.

La vérité nue, voilà ce qu'elle regarde en face.

Continue Caroline, bien qu'on ait pas besoin de te le dire, tes amis sont avec toi."

 

 

 -photo source Toile-

 Sur Couleurs d'Aencre, nous l'aimons bien Caroline pour tous ses combats particulièrement documentés et intelligents contre l'obscurantisme et nous  tenons aujourd'hui plus qu'hier à lui apporter notre très cordial et fraternel soutien...

LE BLOG DE CAROLINE FOUREST


 

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