."../... C'est là où j'ai compris qu'il y avait autre chose, au delà de l'univers, plus loin que la vie. Je sentais cette force incroyablement bienveillante qui me diasait qu'il n'y a aucune raison d'avoir peur, jamais.../..."
extrait de American Beauty
« … La race, ce que t’appelles comme ça, c’est
seulement ce grand ramassis de miteux dans mon genre, chassieux, puceux,
transis, qui ont échoué ici poursuivis par la faim, la peste, les tumeurs et le
froid, venus vaincus des quatre coins du monde. Ils ne pouvaient pas aller plus
loin à cause de la mer. C’est ça la France et puis c’est ça les Français… »
Louis Ferdinand Céline » Voyage au bout de la nuit «
Louis Ferdinand Céline » Voyage au bout de la nuit «
"Où sont-ils tous ces mots à
l'emporte-pièce , superbes de flamboyante naïveté ?
Ont-ils pris le maquis de l'océan
qui nettoie les plaies et les creuse du même temps, au sel de la vie?
Sont-ils délavés, lessivés,
effacés...quand le sable y est et la raison s'accorde
à force de menus compromis,
de laborieuses mais peut-être
apaisantes concessions ?
Qu'en est-il des chemins trop
clairs malgré les brumes matinales , des routes sans boussole ou lune
victorieuse, où il faisait bon d'en jouer à se perdre, tellement ce serait sur
de s'y retrouver un jour,
Ne rien savoir du froid dans des
mansardes étroites où l'on poussait les murs sur les étoiles de mer, où l'amour
plein la bouche troquait la poésie pour des chagrins magnifiques,
griffant de leurs larmes généreuses des pages entières de souffrances
rédemptrices.
Maintenant ou alors,
plus tard.
Les héros repentis
blanchissent leurs variables souvenirs.
La fatigue a bon dos et campe sans
vergogne dans le jardin d'hiver grand ouvert sur les inspirations
des vents sans tambour mais tempête.
Où sont les chants à l'unisson, la
guitare torturée qui gentiment se laissait faire pour le plaisir de
s'endormir au ressac d'une tendresse cramponnée à
l'universel?
Où sont les conjugaisons insolites,
les expériences inédites, les cocktails aux couleurs improbables?
Deux doigts de piano, ça ira
merci, que je m'envole.
Regarde derrière la glace, soulève
la couverture des nuages tout à toi et respire encore doucement
d'autres paysages, d'autres rêves où tu pourrais accrocher les rides comme un
trophée sur tes illusions bricolées et revendiquer enfin la gloire pour
chacun et la nostalgie pour tous.
Aux premières peintures du jour,
quand le sommeil te lâche parce qu'il n'a plus rien à te dire, dans la pénombre
des repères, pour ne pas encore déranger l'ordre du sage
chaos qui t'habite, tu soulèves gentiment le rideau du grand capharnaüm
qui trône en son boulevard et tu te dis qu'enfin tout peut arriver puisque
tu n'attends vraiment plus rien."
illustrations: Serge-Philippe- Estuaire
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