"Depuis le premier jour, une vision étale, (morte peut-être), L'arbre se découpe enfin au-delà de la côte, et plus loin on voit la mer.
Il reprend son souffle et attend. La nostalgie l'habite. Il sent naître l'émotion mais la nostalgie le repousse. Il a si souvent marché à reculons jusqu'à renverser corps et crâne sur le ciment dur. Il s'abandonne. Devient gris, ou bleu comme l'ardoise posée dans le jardin."
"Ou il la pousse du pied dans le fond de sa mémoire.
Il ne l'entendra plus avant de longues années.
Il ne souffre plus de ce va-et-vient suspect entre ce qui peut-être et ce qui n'est plus. Ecrire, pour lui,
est une attitude, non un geste. Il se pose à la table pour faire son quart malgré sa vie si occupée par ailleurs à guérir d'elle. Il n'a jamais imaginé une autre tentative. Il l'a préparée dans une jeunesse blanche."
"En posant ses mains sur le bureau, il sent dans les veines du bois une force qu'il envie.
Se remet au travail. La plume est alerte pendant une page, plus rarement deux. Les doigts s'engourdissent. Il laisse aller son regard par delà l'horizon. Il se fait violence. Il vieillit comme son texte."extraits de: Le rêveur inutile" de Hervé Carn-Edition Ubacs-
".../...Maudit soit à jamais le rêveur inutile
Qui voulut le premier, dans sa stupidité,
S'éprenant d'un problème insoluble et stérile,
Aux choses de l'amour mêler l'honnêteté!
Celui qui veut unir dans un accord mystique
L'ombre avec la chaleur, la nuit avec le jour,
Ne chauffera jamais son corps paralytique
À ce rouge soleil que l'on nomme l'amour!.../..."
-Charles Baudelaire- L'ombre avec la chaleur, la nuit avec le jour,
Ne chauffera jamais son corps paralytique
À ce rouge soleil que l'on nomme l'amour!.../..."
"semelle contre pneu" à saint-nazaire
RépondreSupprimerpas de rapport direct avec l'article mais cette "chronique d'un estuairien" pour information!
c'est long et "trop décalé" peut-être pour figurer sur tes couleurs d'aencre, mais, si le cœur t'en dit, tu peux t'inspirer de ce fait divers à l'orée de l'été et du règne absolu du "progrès fou" (=fric) rebaptisé "développement durable" !
tu peux aussi me contacter!
(avec une main, je n'utilise plus les majuscules sur le clavier)
amitié rémi
merde : impossible d'ajouter le doc en "pièce jointe", ici :
je t'envoie donc en second commentaire copie de réçit !
(sans rapport avec ta chronique, mais tu peux citer à ta guise celle-ci!)
RépondreSupprimerSemelle contre Pneu
Je porte une vieille outre
en bandoulière
et des sandales taillées
dans les pneus de vos land-rover.
Voilà mon équipage !
Ma route est tracée
d'un coup de talon en arrière
et d'un coup en avant.
poème TOUAREG anonyme
Comme une consolation, ce poème (cité dans mon article sur "ruminances" du 17 avril : Avenirs de l'Azawad) m'est revenu en tête à l’hôpital, lorsque j'ai eu confirmation que mon accident de piéton (fracture du coude gauche) en bordure de trottoir était bien dû à la stupide « guerre des pneus contre les semelles », dans notre «modernitude» citadine !
En principe, contrairement aux routes de campagne, en ville «le piéton est roi», en ses rues aux vitesses réduites, roi notamment sur leurs passages protégés et sur leurs trottoirs exclusivement réservés ; en pratique (à l'exemple de Los Angelès) les grandes villes sont envahies d'autoroutes urbaines (!) ou de voies rapides, du type des voies rapides du bord de Seine, chères à l'ère pompidoulienne ; dans des villes moyennes comme St Nazaire, on tente - «ah, le prestige» ! - de se mettre à cette moderniste mode : ici, d'énormes travaux, en grande partie partie financée par l'UE, (à croire que l'Europe ne sait pas quoi faire de son magot, sauf à engraisser les bétonneurs et goudronneurs !) : Avec voies sans stationnements ou presque et parkings (payants) ; plus énormes voies centrales pour bus rapides aux arrêts bien plus distants qu'avant – à défaut de trams !
Voilà l'un des (mé) faits de MM les ingénieurs des bureaux d'études «design» : pour éviter le stationnement sauvage de bagnoles sur trottoirs (ce peut être une minute pour emmener des mômes à l'école ou déposer mémère, ou bien pour aller festoyer des heures : pareil), on réhausse les trottoirs de 5 bons centimètres, bingo ! Petit problème oublié : en cas d'urgence, les pompiers et les flics (voire les sacro-saints convoyeurs de fonds) DOIVENT monter sur le trottoir ; mais crèvent leurs pneus, paraît-il, sur l'arête haut perchée du trottoir ; solution : on fait DONC «raboter» l'angle droit du trottoir, de loin en loin, d'un biseau à 45 degrés !!! :
Ce large biseau est à peu près invisible pour le quidam qui se balade ! : si on y met le pied, la semelle dérape et c'est (pas toujours, mais c'est ce qui m'est arrivé) le déséquilibre, la possible chute : dans mon cas de «p'tit vieux» mon coup de rein instinctif a fait que j'ai ainsi une entorse du pied droit et une chute sur le côté gauche ; mon «tort»( ! ?) a été de ne me soigner que la douloureuse cheville tout seule, avec «baume du tigre» bienfaisant ; croyant n'avoir qu'un choc avec écorchure bénigne au coude ; puis j'ai vu le «bleu» du bras – et la douleur – s'étendre de l'épaule au poignet : vendredi soir (la chute remonte au lundi 4 juin midi) la main est toute enflée ; samedi, consultation médicale ; urgences (plus de 5h d'attente), radios de tout le bras : le coude est pété : opération dimanche (une drôle de façon de ne pas voter), sortie lundi en fin de journée, plus de 8 jours après la chute ; et la vie à tout ré-apprendre avec une seule main ! : dur de dur !!!, plus 2 mois de convalescence (infirmières, kinés, aide ménagère, etc !)
Il y a 24 ans, à mon arrivée à St-Nazaire, j'habitais la bien nommée rue de la Paix et des Arts, uniquement piétonnière, avec de gros cubes métalliques bien décorés de détails de tableaux modernes célèbres ; elle est défigurée aujourd'hui : « mixte entre minotaures à pneus (à 30km h théorique) et humains-piétons à semelles » !
Au fait, les écolos sont dans la majorité municipale PS-PC, qui orchestre tous ses progrès de «développement durable», sic ! : il y a de beaux jours sans crise pour les Bouygues-Vivendi-Véolia and co ! MAIS ON LES AURA !
merci pour le poème, l'humour et les explications.
RépondreSupprimerJe vais au boulot à vélo et je peste contre les soit disant pistes cyclables nazairiennes. C'est du grand n'importe quoi et dire que nos zélés z'ailus s'enorgueillissent dans leur presse de propagande à nos frais. C'est sur qu'en voiture de fonction on ne voit pas les choses de la même manière..
quand aux verts municipes accrochés au bastingage, sont très connus (et pas qu'ici) pour leur rôle de carpette...
Bon courage pour la convalescence...et je te souhaite un bon rétablissement
comme disent les gens du plateau:
"Gardarem lou moral"
;-)