mercredi 9 mai 2012

bloum bloum tralala


....l'Enarchie vaincra?



Surtout ne pas perdre le nord car:
Et si un certain exemple venait du froid?




L’Islande est notre Utopie moderne

"En rejetant par référendum le sauvetage de leurs banques et le remboursement de la dette extérieure du pays, les Islandais ont montré qu’il est possible d’échapper aux lois du capitalisme et de prendre son destin en main, se réjouit un historien espagnol. "

"Comme l’écrivait Oscar Wilde, une carte sans l’île d’Utopie n’est pas digne d’un regard. Or l’Islande est passée du statut d’enfant chéri du capitalisme tardif à un projet de démocratie réelle, ce qui laisse à penser qu’une carte sans Utopie est non seulement indigne de notre regard, mais qu’en outre elle est mensongère. Le phare d’Utopie, que les marchés le veuillent ou non, à commencé à émettre des signaux d’alerte ténus vers le reste de l’Europe.
L’Islande n’est pas Utopie. On le sait, des royaumes de liberté n’ont pas leur place dans cet empire de la nécessité qu’est le capitalisme tardif. Mais l’Islande est la preuve que le capital ne détient pas toute la vérité sur ce monde, quand bien même il aspire à contrôler toutes les cartes dont on dispose à son sujet.
Par sa décision de freiner la roue tragique des marchés, l’Islande crée un précédent qui peut menacer de casser les reins du capitalisme tardif. Pour l’instant, cette petite île, qui est en train de faire ce qu’on croyait impossible parce qu’irréel, n’est toujours pas plongée dans le chaos, semble-t-il, même si peu d’informations arrivent à filtrer. En effet, nous ne savons presque rien de l’Islande, alors qu’on nous abreuve d’informations sur la Grèce et ses prêts.

L'Islande n'intéresse pas les médias

Pourquoi l’Islande intéresse-t-elle si peu les médias, pourtant censés nous raconter ce qui se passe dans le monde ? Jusqu’à présent, définir ce qui est réel et ce qui ne l’est pas, ce qu’on peut penser et ne pas penser, faire et ne pas faire, était l’apanage du pouvoir. Les cartes cognitives servant à la connaissance de notre monde ont toujours comporté des espaces occultes où réside la barbarie dont se nourrit la domination des élites. L’existence de ces zones aveugles du monde va de pair avec l’élimination de l’adversaire, l’île d’Utopie. Il suffit de relire Walter Benjamin : tout document de culture est en même temps un document de barbarie.
Ce sont ces élites, secondées par des théologiens et des économistes, qui définissent ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Dans le même mouvement, elles indiquent ce qui est réaliste, suivant leur définition de la réalité, et ce qui ne l’est pas – ce qui donc constitue une aberration de la pensée et ne mérite pas qu’on s’y attarde. Autrement dit, ce qu’il faut faire et penser, et ce qu’il ne faut pas faire et ne pas penser. Cette définition est toujours en accord avec ce qui constitue le fondement même du pouvoir et de sa violence : le terrible concept de nécessité. Il faut faire des sacrifices, nous dit-on d’un air accablé. L’ajustement ou la catastrophe inimaginable relèvent de la nécessité. Une chose est sûre, la logique du capitalisme tardif a quelque chose de perversement hégélien : tout ce qui est réel est nécessairement rationnel, et vice-versa.

La rebellion pacifique des Islandais

En janvier 2009, le peuple islandais s’est rebellé contre l’arbitraire de cette logique. De grandes manifestations pacifiques ont provoqué la chute du cabinet conservateur de Geir Haarde. La gauche, minoritaire au parlement, est revenue au pouvoir et a appelé à des élections en avril 2009. L’Alliance social-démocrate de la Première ministre, Jóhanna Sigurðardóttir, et le Mouvement gauche-vert, ont renouvelé leur coalition gouvernementale en remportant la majorité absolue.
A l’automne 2009, suite à un référendum d’initiative populaire, l’Islande a confié à des assemblées citoyennes la rédaction d’une nouvelle constitution. En 2010, le gouvernement a proposé la création d’un conseil national constituant, dont les membres devraient être élus au hasard. Deux référendums (le deuxième en avril 2011) ont refusé le sauvetage des banques et le remboursement de la dette extérieure. Et en septembre 2011, l’ancien Premier ministre, Geeir Haarde, était poursuivi en justice pour sa responsabilité face à la crise.
S’imaginer que le monde est une tragédie grecque, où la roue du destin ou du capital tourne sans tenir compte du facteur humain, c’est nier la réalité. C’est oublier que cette roue est manœuvrée par des êtres humains. Tout ce que l’on peut concevoir comme possible est aussi réel que la réalité à laquelle les marchés veulent nous faire croire. En retrouvant l’imagination et l’art du possible, l’Islande nous montre que ces facultés sont aussi réelles que la nécessité pantagruélique du capitalisme. Nous n’avons qu’à répondre à cet appel pour découvrir le piège qu’on nous tend. Il n’y a pas d’alternative, nous assure-t-on. Ceux qui nous annoncent des sacrifices ont-ils seulement pris la peine de réviser leur carte du monde ?

La possibilité d'une différence

L’Islande démontre que notre cartographie est plus complexe que qu’on nous en dit. Qu’il est possible de dominer le réel, et que dans cette domination réside le principe de liberté, de nécessité. L’Islande n’est pourtant pas un modèle. Elle est l’une des possibilités de la différence. La tentative du peuple islandais de construire l’avenir de ses décisions et de son imagination nous montre la réalité d’une alternative.
Car enfin, la possibilité de la différence telle qu’elle est proclamée par le plus grand nombre est aussi réelle que la nécessité du même telle que l’exige le capital. Les Islandais ont décidé d’empêcher que l’avenir soit dicté par la roue tragique de la nécessité. Les autres pays vont-ils encore tolérer que le réel soit défini par le capital ? Allons-nous continuer à confier l’avenir, le possible et l’imagination aux banques, aux grands groupes et à ces gouvernements qui disent faire tout ce qu’il est vraiment possible de faire ?
Toute carte de l’Europe devrait avoir l’Islande comme point de fuite. Cette carte doit se construire avec la certitude que le possible est inscrit dans le réel, au même titre que la nécessité. La nécessité n’est pas seulement une possibilité en plus à l’intérieur du réel. L’alternative existe. L’Islande nous l’a rappelé en proclamant que l’imagination faisait partie de la raison. C’est à la multitude qu’il appartient de définir ce qui est réel et réaliste, en utilisant la possibilité de la différence. De cette manière, nous ne nous contenterons pas de consoler les rêveurs. Au contraire, nous nous appuierons sur une partie de la réalité que la carte du capital voudrait totalement effacer. L’existence d’Utopie en dépend, et avec elle le concept même d’une vie digne d’être vécue." Miguel Sanz lorono (traduction: olivier Ragasol)
source: PRESSEUROP











les mots pour le dire:

".../....Il ne suffira donc pas de diminuer les émoluments du nouveau président de la République, ce qui est  pourtant souhaitable, ni de réduire le parc automobile des ministères, ce qui est nécessaire. il ne sera pas non plus suffisant d'interdire le cumul des mandats pour les ministres, ce qui sera pourtant bienvenu. il faudra bien davantage.
On en a causé, mais il faudra se résoudre à aller au-delà, que les ministres, les élus redeviennent des serviteurs de l'Etat, et donc du bien public. Il faudra se montrer drastique, spartiate, quasi monacal. Et qu'on ne sourie pas d'un air blasé. il y va de l'essentiel, de ce renversement des valeurs qui permettraient un retour aux fondamentaux de la République. On nous a trop pourri la tête avec la toute-puissance du fric. L'argent roi. L'étalon-or devenu la seule mesure de toute chose, de l'intelligence, de l'action, des responsabilités.
Renverser le veau d'or qu'on a désormais en nous ne sera pas chose aisée, surtout lorsqu'on se souvient à quel point les socialistes eux-mêmes ont pu être gangrénés, infectés par la cupidité. Ce poison n'est pas que de droite et a contaminé la gauche partout où elle a pris le pouvoir. François Hollande n'a pas été forcément le plus vigilant au sein même de son parti, comme du cercle d'amis, sur ces questions délicates. C'est le goût du lucre, l'esprit de profit qui, aussi, a perverti la social-démocratie jusqu'à la faire tomber dans la complaisance vénale envers le néolibéralisme financier et ses appeaux miroitants. Cette puissance sans limites que François Hollande décrivait comme son "adversaire sans visage" s'est souvent insinuée jusque dans les coeurs de ceux qui sont censés la combattre, et il faudra donner au plus vite des garanties de ne pas être pervertis par elle? Comment ne pas être inquiet quand on a été instruit par le passé de toutes les concessions, qu'on a devant soi une équipe dont une des forces principales peut se révéler une des faiblesses premières: ils sortent tous du même moule ou presque. La Hollandie, c'est en grande partie l'énarchie!
Le chef en personne, mais la plupart de ses ami(e)s, de ses compagnons d'aventure, des dirigeants du PS, sont passés par cette fabrique des élites.../...leur formation comme leur fréquentation en font une élite qui a une fâcheuse tendance à se refermer sur ses certitudes mondialisées, sur son petit monde des quartiers aisés et sur un convenable minimalisme réformiste. ça n'empêche ni l'humour, ni l'amabilité, ce qui déjà peut changer, mais leur ligne de pente est quand même traditionnellement l'acceptation de l'ordre établi comme seul ordre possible. Un ordre à réguler peut-être -ils sont socialistes- mais point à bouleverser. De gauche comme de droite, ils se spnt souvent succédé en ignorant tout aussi bien l'aggravation des fractures inégalitaires françaises et mondiales que l'échec radical du néolibéralisme.
.../...
La haute estime que l'énarchie de gauche a de sa compétence renforcée, de sa bonne conscience toute ne morgue, n'a pas été pour rien dans son abandon des classes populaires. en particulier sous Lionnel Jospin, énarque lui aussi, et qui, de surcroît, avait si longtemps appartenu à ce cercle étroit de la haute intelligence trotskiste qui s'imaginait avoir tout saisi  des rapports de force et de leur manipulation.
Il faudra, ainsi qu'il s'y est engagé, que François Hollande fasse preuve d'ouverture. Qu'il consacre et engage ce dialogue avec des corps intermédiaires traumatisés, dévitalisés par des années d'échanges infructueux avec un pouvoir hostile.../...
La plus haute autorité de la République et ses ministres ont l'estrade de leurs perrons ainsi que les miroirs des parquets cirés de leurs salons pour rehausser ces dignités foulées aux pieds. Si les seigneurs de la politique veulent pacifier la société et l'entraîner collectivement à surmonter ses déficits structurels qui ne sont pas que financiers, s'ils veulent retrouver l'origine et la force de la solidarité du vivre-ensemble, il leur faudra bien sacrifier leur arrogance conceptuelle comme sociale et redécouvrir les vertus de la confrontation démocratique de base. On se fait des illusions? Peut-être. il en faut.Mais au moin la gauche aura été avertie qu'il est des digues à ériger, très vite, et d'abord contre elle-même, contre sa propension à tout diriger. L'Etat PS, avec quasiment toutes les régions et l'écrasante majorité des départements, le Sénat, et peut-e^tre demain l'Assemblée nationale ce ne serait guère mieux que l'Etat Sarkozy!
L'omniprésence, qui fait tout et qui est responsable de rien, on sort d'en prendre.../..."
Nicolas Domenach

l'article  de Nicolas Domenach  est à lire en entier dans le numéro 785-786  (numéro spécial) de l'Hebdomadaire Marianne






Les photos  de la danseuse drôlement bien  remontée sont de Johann






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