Serge a relevé pour nous
Le faux travail, c'est celui des grands patrons!
"On a parlé du vrai et du faux travail dans la campagne électorale. C’est bien que le travail devienne un thème de la campagne. Mais il est regrettable que cela se passe dans la confusion la plus totale, comme si tout thème devait perdre son sens dès lors qu’il a le malheur d’entrer dans le champ du débat politique. C’est fâcheux, cela devrait être le contraire : l’échange de points de vue devrait contribuer à clarifier les notions, plutôt que d’aveugler les esprits en brandissant des épouvantails.
Il ne s’agit pas d’opposer des catégories les unes aux les autres – surtout des catégories qui ne sont pas adéquates, comme celles que l’on a commencé à marteler depuis hier (en particulier travailleurs versus assistés, ou industriel versus tertiaire). Ceux qui ont compris ce qu’est le « faux travail » savent la différence entre le travail créatif, un tant soit peu créatif ou du moins créateur de valeurs, de lien social, de vérité, et le travail stérile. Ils savent donc que les deux types de travail se rencontrent partout, à tous les niveaux, dans tous les secteurs d’activité, à tous les âges.
Les détenteurs d’un faux travail sont le clergé du capitalisme néolibéral, que ce dernier sécrète, dès qu’il met un peu de productivité de côté, pour assurer sa domination sur la société. Ils en définissent les règles (les dogmes), ils en assurent le bon fonctionnement (le rituel), ils en garantissent la pérennité (l’inquisition). Bien sûr, il y a le haut et le bas clergé. Le bas clergé est parfois aussi à plaindre que ses ouailles ; certains sont même éclairés. Le haut clergé, ce sont les grands patrons qui s’entichent même de mécénat artistique, à la manière d’un cardinal du XVIIe siècle. Seulement il y a manière et manière. Le haut clergé actuel est non seulement obscurantiste (c’est-à-dire qu’il maintient le peuple dans l’ignorance), mais aussi, socialement, il a peu de moralité, culturellement, il a peu de goût. Le résultat, c’est une société en piteux état.
Le profit inconditionnel, l’exploitation de l’homme par l’homme et la finance internationale, notre Trinité à tous, a son clergé. Tout cela n’a rien à voir avec les débats sur les « vrai » ou « faux » Français, que l’on soit « pour » ou « contre » (d’ailleurs, pour ou contre quoi, on se le demande ?) Tous ces débats sont d’une irrationalité consternante." -Henri de Montety chez Marianne2
source: Toile
« Les hommes travaillent généralement trop pour pouvoir encore rester eux-mêmes. Le travail : une malédiction que l'homme a transformée en volupté. Œuvrer de toutes ses forces pour le seul amour du travail, tirer de la joie d'un effort qui ne mène qu'à des accomplissements sans valeur, estimer qu'on ne peut se réaliser autrement que par le labeur incessant — voilà une chose révoltante et incompréhensible. Le travail permanent et soutenu abrutit, banalise et rend impersonnel. Le centre d'intérêt de l'individu se déplace de son milieu subjectif vers une fade objectivité ; l'homme se désintéresse alors de son propre destin, de son évolution intérieure, pour s'attacher à n'importe quoi : l'œuvre véritable, qui devrait être une activité de permanente transfiguration, est devenue un moyen d'extériorisation qui lui fait quitter l'intime de son être. Il est significatif que le travail en soit venu à désigner une activité purement extérieure : aussi l'homme ne s'y réalise-t-il pas — il réalise » (Emil Cioran, Sur les cimes du désespoir).
"Je voudrais rendre grâce a celui qui peut-être
A été mon premier et mon unique maître
Un philosophe mort voici quelques décades
Mort de son propre choix ni trop vieux ni malade
Il n'était pas de ceux qui entre dans l'histoire
Nous sommes peu nombreux à servir sa mémoire
Il ne se posait pas en saint ou en prophète
Mais cherchait avant nous le bonheur et la fête
Il rêvait d'une vie que l'on prend par la taille
Sans avoir à la gagner comme une bataille
Nous disait que la terre était pleine de fruits
Et de pain et d'amour et que c'était gratuit
Il parlait de ne plus jamais plier l'échine
Ni de se prosterner devant une machine
Il souhaitait pour les générations futures
De ne souffrir jamais d'aucune courbature
Sans vouloir enseigner sa parole était claire
En cela peut-être elle est révolutionnaire
Je voudrais rendre grâce à ce maître en sagesse
Qui ne nous arrivait ni d'Orient ni de Grèce
Je voudrais rendre grâce à ce maître en sagesse
Qui ne demandait que le droit à la paresse"
Georges Moustaki- A été mon premier et mon unique maître
Un philosophe mort voici quelques décades
Mort de son propre choix ni trop vieux ni malade
Il n'était pas de ceux qui entre dans l'histoire
Nous sommes peu nombreux à servir sa mémoire
Il ne se posait pas en saint ou en prophète
Mais cherchait avant nous le bonheur et la fête
Il rêvait d'une vie que l'on prend par la taille
Sans avoir à la gagner comme une bataille
Nous disait que la terre était pleine de fruits
Et de pain et d'amour et que c'était gratuit
Il parlait de ne plus jamais plier l'échine
Ni de se prosterner devant une machine
Il souhaitait pour les générations futures
De ne souffrir jamais d'aucune courbature
Sans vouloir enseigner sa parole était claire
En cela peut-être elle est révolutionnaire
Je voudrais rendre grâce à ce maître en sagesse
Qui ne nous arrivait ni d'Orient ni de Grèce
Je voudrais rendre grâce à ce maître en sagesse
Qui ne demandait que le droit à la paresse"
illustration: Toile
Je t'ai piqué le poème de Moustaki sur Paul Lafargue, pour participer au débat -"entre sérieux"- du bon blog -sérieux- de Yéti.
RépondreSupprimerEst-ce sérieux de ma part ?
Est-ce grave, docteur JF ?
J'aime bien ton blog pour son imagination créatrice, son mélange de belles photos + textes fantaisistes et parfois sérieux, comme ce jour, sur N-D des Landes !
absolument (sérieux)
RépondreSupprimerrien de plus sérieux que son bon droit à la paresse, tout autant que celui du travail
et tout aussi dérisoire aussi sans doute...
la vie n'est tellement qu'un soupir...
et les mots s'envolent et se posent bien où ils le veulent
ai-je répondu à la question?
;-)