mercredi 16 mars 2011

tribord toute



Si tu vas par là,
quand on met les voiles c'est qu'on n'a pas peur.
Pour le reste, au port,
on s'habille léger
enfin,
selon l'humeur.


A tribord, dans le sens de la marche,
toujours,
dans le sens de la marche.
Ne jamais tourner le dos à la sortie.
A lire dans un vers de marin
posé sur son ancrier.




Depuis le début de l'après-midi,
 la scène du port me narguait.
On aurait du tout arrêter,
je devais encore travailler le fond
et cela ne servait à rien de s'obstiner ainsi  à vouloir faire coller,
un vieux voilier d'opérette de passage avec les  fidèles  des lieux.



Mon trois-mois barque dit le Pacha en reluquant avec tendresse son verre de Gordon
& MacPhail’s Mortlach,
seule faiblesse acceptée par ses pairs.
Personne d'autre que lui ne comprenait ce que cela  voulait  dire: "mon-trois mois barque".
et il n'en dirait pas plus,
sauf  peut-être certains  soirs de grandes émotions
ou il affirmait alors d'une voix fumée au vieux chêne que c'était un code entre lui et Ulysse son bateau,
mon trois-mois barque .
Rien de plus,
ni moins,
qu'ça.



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