mercredi 2 février 2011

livres ouverts



Odile a  particulièrement aimé "Wisconsin" de Mary Relindes Ellis et pour la peine elle nous offre un court  passage:

".../... Ernie avait senti vibrer la gorge de sa femme avant même de distinguer ses paroles. Elle avait raison, bien sur; pourtant il avait du mal à concevoir, qu'à cinquante-huit ans, tel un nouveau-né affligé de coliques, un homme puisse éprouver le besoin irrépressible de pleurer. Il lui semblait que le chagrin s'était accumulé en lui, formant derrière ses yeux un petit lac alimenté par son coeur, et dont le niveau s'était lentement élevé pendant des années jusqu'à déborder. ../..."

-Mary Relindes Ellis- extrait de: "Wisconsin"-

Quel rapport?
y'a pas de rapport si ce n'est qu'il fallait encore tourner la page
et que tout au bout des larmes... forcément ou presque il y aurait  la mer...



"../...Le jour va se lever il dit.

Solennel, avec son chapeau pourri, sa salopette, sa barbe, un faune échappé de sa cage: T'es pas Musset papa! La poésie c'est pas pour nous.
Et puis la nuit.
La nuit se lève pas.
Le jour la nuit la neige, il restera quoi?
Quoi?
De tout il restera quoi?
Elvis Presley, Babar qu'est-ce que j'en sais? Tu sais, toi?
Rien ne va droit, mon gars. Les lignes droites c'est pas vrai, ça n'existe pas, tout s'entrechoque et ses croise, et les hommes nous là au milieu. Pourquoi à ton avis?
Tu vas où comme ça?
Regarde ton ombre, elle sera où à ta mort? Eh oui, fils.
Je comprends pas.
On est là pour le manège c'est notre ombre, ça va pas, eh bien tant pis: on continue. Pas de pognon pas de savon. On continue. On est des cheval et on ira au bout des Cheval.
Ah oui? T'as remarqué ce qui va pas? Non? C'est qu'il y a pas de pluriel à Cheval, on est tous les deux sur le même et il en peut plus! Et c'est ça le bout des Cheval, le singulier!

Il me regarde, perplexe. Je vois bien que j'ai touché sa dinguerie, moi-même je n'y avais jamais pensé à ça, les disputes c'est bien pour avancer, sans les disputes on aurait pas inventé les flèches, les canons,et même l'amour regarde Cupidon. Je pars en courant je sais qu'il peut pas à cause de sa jambe, je vais courir jusqu'à la mer, là-bas je me noierai." ../...

extrait de "Cheval"-Richard Morgiève-Editions Denoël

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