vendredi 22 janvier 2010

vendredi qui se donne du malle dans le grenier



WARNING

"Dès l'âge Carambar, lance-pierres à gros élastiques taillés dans des chambres à air de vélo et manuels du Castor Junior, j'ai deviné Sa présence, priant le ciel qu'elle veuille bien m'entraîner et m'abandonner là où mon esprit fantasque de gamin solitaire tendait à s'égarer chaque jour un peu plus: vers les highways de l'Amérique. Je l'implorais jusqu'à en avoir les paumes calleuses et les genoux râpés afin qu'Elle ne s'interpose jamais entre mon rêve et moi. Je promettais de ne pas L'agacer, L'affronter ou La narguer, de me comporter en bon petit quidam docile qui ne lui donnerait pas de fil à retordre. Je Lui en sait gré, quarante années plus tard, de m'avoir laissé la bride sur le cou. J'ai même cru à certaines périodes qu'Elle m'avait totalement oublié alors que j'étais demeuré à Sa merci. Sans doute qu'à ces moment privilégiés je ramais dans le sens de l'Histoire voulu par Elle. "Go west! young man, go west!" me sifflait le vent dans les oreilles. J'ose affirmer que cette main invisible et gargantuesque qui vous triture, vous enterre vivant ou vous emporte tutoyer les dieux: Elle existe! La volonté, la hargne ou le talent dont on se targue ne constituent, à bien y regarder, qu'un rempart de papier mâché. Je suis né, j'ai grandi, socialement miséreux, affectivement béat, persuadé dès le cours préparatoire que l'Amérique lointaine, putain aguichiante, m'attirerait dans son lit afin d'y jouir de la reconnaissance due à mon art.
De tout cela, je suis revenu. L'amère Amérique m'a dévoré tout cru. J'avais d'abord imaginé la mater. Puis j'ai fini par coucher avec. C'est une jolie catin. Combien de fois a t'elle réussi à me mener en bateau sur les bords du Mississipi? C'est une délicate salope entraînée qui m'a déshabillé, une traînée endurcie qui m'a jeté, groggy, avec des gueules de bois en séquioa massif sur les trottoirs de L.A. ou d'ailleurs Mark Twain, Jack london et le grand Kerouac m'avaient fait miroiter un continent à la mesure de mes ambitions musicales. J'allais leur montrer, pour qu'ils puissent se rendre compte du fond de leur trou, ce qu'un super type de ma trempe savait faire de ses dix doigts! En fait, j'avais entr'aperçu les deux premiers en train de débiner, Kerouac m'a à moitié fait la gueule tandis que Bukowski, Jim Harrison et Hunter S Thompson, que je n'espérais pas, m'accueillirent à bras ouverts.
Déçu? Pas le moins du monde. J'ai voulu jouer à l'homme, marquer de ma guitare flamboyante le royaume du blues et du country rock en me coulant dans le lit chauffé par d'autres d'une putain sans scrupule. C'est tout. Bah! Je me suis sans doutes trompé de siècle. Peut-être aurais-je été plus à l'aise en quarante-neuvard de la ruée vers l'or, une batée entre les mains, qu'un post-soixante-huitard une Gibson en bandoulière.

Le rite initiatique narquois de mon interminable adolescence persiste avec insolence à braver un âge mûr infoutu d'adopter un comportement adulte. La faute à ceux qui m'ont élevé? Un peu, oui, quand même. Je ne leur en tient pas rigueur, bien au contraire. Les pauvres, ils ont toujours cru que je m'étais bricolé de toutes pièces, ce goût immodéré pour le blues alors que je n'ai jamais fait que répondre à un appel surnaturel venu d'on ne sait où. En type peu enclin aux bondieuseries, je plaide pour les circonstances athénuantes."

".../...Avez-vous ressenti quelquefois ces montées de bonheur inexpliqué? ça se fait rare dans une vie, je reconnais. ça vient comme ça sans qu'on s'y attende, comme une espèce de crise cardiaque à l'envers, un machin à faire fuir les toubibs et transformer les ambulanciers en marchands de sucre d'orge.Oh! ça dure pas longtemps; La rationalité de l'esprit reprend vite les commandes et amorce aussi sec un piqué hors de la zone de turbulences, l'aiguille du compas intérieur qui s'était affolée sans raison indique à nouveau le nord et celle du mamomètre du palpitant affiche une pression normale.
Moi, ça m'est arrivé, là, à l'entrée de Nashville, Tennessee.../..."

extraits de: Visas Antérieurs- roman de Luc Baranger-éditions Gallimard



C'est l'histoire d'un type et de sa guitare qui quittent le vieux continent dans le seul but d'aller serrer la louche à J.J. Cale...



à suivre, un ptit cadeau (de saison) de Philippe:


un autre tout autant de Jean-Rémy




et un article avec photo envoyé par ma grande soeur et là je dis: "quand-même... quelle(sainte) famille..."
;-)

"«Sauvez les pénis... et les hommes aussi, bien sûr !» C'est le cri d'une une vieille dame venue spécialement dans le centre de la capitale finlandaise, Helsinki, «avec toute l'énergie qui (lui) reste» pour voir l'organe procréateur factice.

Il s'agit d'un grand phalus, en toile de parachute brune de 2,50 m, qui déambule dans la rue malgré le froid pour racoler les passants au cabaret où une troupe de cirque a monté un spectacle sur la honte de soi.

Dans le rôle du pénis en érection, orné de ses testicules mais silencieux à moins qu'on ne lui adresse la parole, l'un des trois comédiens de la troupe Agit-Cirk, dont la première du spectacle «Cabaret de la honte» est programmée vendredi à Helsinki.

Le phallus est accompagné dans ses activités promotionnelles d'un autre comédien de la troupe, Sakari Männistö, qui explique à l'AFP que le spectacle traite de «la honte de soi ressentie par trois hommes». Et il précise qu'il «y a aussi un pénis dans le spectacle, un peu plus petit que celui-là».

L'imposant membre de toile a déjà battu les pavés finlandais où il a reçu généralement un bon accueil. «Il plaît beaucoup à la plupart des gens. Ils veulent venir... s'asseoir sur les boules», assure Sakari Männistö d'un air entendu." article du parisien.fr

2 commentaires:

  1. Il donne envie, le roman. et la roselyne m'a bien fait rigoler avec ses tonnes de rouleaux de PQ...:)

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  2. oui je suis plongé dedans et c'est super!
    ;-)

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