lundi 21 septembre 2009

Interdisons les enfants !!!!♦

Les sorties scolaires , une « perte de temps », dit-on au ministère

Un mélange d'autosatisfaction naïve (« L'année a été exceptionnelle aussi par la soudaineté de mise en oeuvre de la réforme et par l'audace de certaines propositions … Les élèves retrouvent le goût de l'école… ») et de méfiance/brutalité (« Les récalcitrants à ce nouveau service ont été réduits de quelques centaines d'opposants déclarés dans ou par les médias à un petit nombre de situations individuelles, qui font l'objet de retraits de salaires »).

Certains passage maladroits sont inutilement blessants pour les enseignants. Exemple :

« La modification la plus fondamentale réside dans l'implication personnelle des enseignants dans la prise en charge
de la réussite de leurs élèves. »

Que l'aide personnalisée ait pu aider certains élèves à résoudre une difficulté, cela peut se défendre. Mais pourquoi suggérer que les enseignants n'avaient pas, auparavant, « d'implication personnelle » dans ladite réussite
de leurs élèves ?

Mais ce qui m'a le plus retenu l'oeil, c'est ce passage très inquiétant :

« Dans l'immédiat, il est indispensable de lutter contre les habitudes de grignotage du temps installées avec les sorties scolaires et les interventions extérieures, qui déconcentrent les élèves et qui font perdre beaucoup de temps sur les apprentissages, en prenant des mesures de restriction des empiètements tolérés, et parfois encouragés, sur le temps scolaire, en revoyant et limitant les agréments et autorisations. »

Ainsi, nous disent ces deux inspecteurs généraux, les sorties scolaires et les intervenants extérieurs ne seraient que perte de temps et facteurs de déconcentration !

Et moi, benêt que je suis, qui pensais que c'était ce qui reliait l'école au monde qui l'entoure. Ce qui apportait aux enfants du sens à leurs leçons. Je pensais que c'était un moyen de varier cet apprentissage, de lui apporter de l'émotion, de décloisonner les matières ; de donner aux enfants ce formidable plaisir de la découverte. De développer leur envie de poser des questions.

Je croyais aussi que c'était l'occasion de tisser des relations différentes avec l'enseignant et avec d'autres adultes. Mais non, rien de tout cela : ce n'était qu'une sale « habitudes de grignotage du temps » !

Voici une drôle de vision, extrêmement fermée, de l'école. Personnellement, sorties et interventions de témoins extérieurs sont les moment qui m'ont le plus marqué pendant le primaire (à l'école publique).

Je me souviens par exemple d'un type venu à l'école avec un boa vivant, et je n'ai rien oublié de son système digestif (celui du boa). Ou encore de la visite
d'une synagogue dans le Marais, qui m'a ouvert l'esprit sur d'autres
cultures que celle dans laquelle j'étais élevé.

Dans mon souvenir,
j'ai alors gagné du temps ; et j'étais alors tout sauf « déconcentré ».

Pas vous ?

trouvé dans: rue89

4 commentaires:

  1. C'est affligeant ! Certes tous les enseignants ne sont pas impliqués à 300% mais c'est grâce à ce genre de rapport qu'on démotive, qu'on salit l'image d'une profession. Quel triste cynisme!

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  2. Intervenante extérieure en tant que bibliothécaire et conteuse, je n'ai pas l'impression d'avoir en vingt ans fait perdre du temps à la quarantaine de gosses qui viennent me voir deux fois par semaine.
    Avec des enseignants plus que motivés et même en dehors des heures de classe.
    Il me semble avoir au contraire fait découvrir aux enfants (il y a quelques années de cela), la poésie et surtout les contes sur lesquels les programmes chargés faisaient un peu l'impasse.
    Quand aux sorties scolaires, elles sont désormais réduites à leur plus simple expression à cause des coûts de transport en car. et je trouve dommage de priver les enfants d'une commune rurale de 450 habitants, de concert, de cinéma, de musée, de visites de sites historiques et naturel toutes choses auxquelles ils avant droit précédemment.
    Bien sûr il y a la télé et les programmes de la 5 et d'Arte, que leurs parents ne regardent pas pour la plupart. Et que sont les découvertes, sans les conversations qui les suivent.
    On voudrait réserver la culture aux élèves d'HenriIV et de Jeanson de Sailly, on ne s'y prendrait pas autrement .
    Ceci étant quand les grandes écoles ne seront plus fréquentées que par des enfants de classes aisées mais pas forcément doués ou motivées, elles perdront leur excellence faute de sang neuf.
    Et alors??? allons nous vers une nation crétinisée???
    PP

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  3. Affligeant, y a pas d'autre mot. Affligeant de voir ce qu'on veut faire de nos gamins, et comment la mentalité "caserne" règne partout en maître ! Purée, mais qu'on se batte enfin !

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  4. C'est partout la même logique qui s'infiltre, qui s'impose, qui s'insinue...
    et puis on vous fait d'un côté de grands baratins avec effets de manches sur la nécessité de l'apprentissage de l'art à l'école et de l'autre on supprime les intervenants extérieurs, les sorties et tout ce qui sort de l'ordinaire du gavage des oies ...
    Merci pour vos judicieux commentaires

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