dimanche 19 juillet 2009
prisonnière(s) à téhéran
".../...Maman, je ne retrouve pas mes livres. Où sont-ils?
Elle secoua la tête et me regarda comme si c'était la requête la plus sotte qu'elle ait jamais entendue.
-Tes livres? tu n'as donc pas appris la leçon ? tes livres étaient aussi dangereux que des grenades dégoupillées. Tu imagines dans quel état de terreur nous étions quand tu t'es fait arrêtée ? J'ai détruit tous les livres que les gardes n'avaient pas emportés. Cela m'a pris des jours mais je m'en suis débarrassée.
Comme elle ne pouvait pas les brûler parce que nous n'avions ni cheminée ni jardin, elle en avait déchiré les pages qui, mélangées avec de l'eau dans une essoreuse, avaient fini par former une pâte qu'elle avait incorporée aux ordures.
Je m'écroulais dans un fauteuil en pensant à ces merveilleux mots qui avaient fini en purée.
Des livres à l'eau, des mots noyés, réduits au silence.../..." -marina nemat- -extrait de: "Prisonnière à Téhéran" -Jean-Claude Gawsewitch- éditeur-
"Depuis le 1er juillet, Clotilde Reiss, une Française de 24 ans, est incarcérée à la prison d'Evin à Téhéran. Elle travaillait depuis cinq mois comme lectrice de français à l'université d'Ispahan et a été interpellée à l'aéroport de Téhéran alors qu elle s'apprêtait à quitter le pays. Elle est accusée d'espionnage. Clotilde Reiss a séjourné à plusieurs reprises en Iran et parle couramment le farsi. La police lui reproche d'avoir participé à des manifestations de l'opposition. Un courrier électronique et des photos de manifestations qu'elle avait envoyés à des amis ont été saisis. Après plusieurs démarches infructueuses auprès du pouvoir iranien, les autorités françaises ont décidé de porter l'affaire au niveau européen. Depuis l'éclatement de la crise politique en juin dernier, le régime iranien a durci le ton contre les pays occidentaux, accusés d'ingérence et de soutenir la contestation. L'Iran a souvent procédé à des arrestations d'étrangers. Le 3 juillet, les pays de l'Union européenne avaient déjà convoqué les ambassadeurs de Téhéran afin de protester contre l'emprisonnement de neuf employés de l'ambassade britannique à Téhéran. Un seul d'entre eux est toujours en détention." source: le nouvel observateur
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Et que peut-on faire ? Est-ce qu'Amnesty va se saisir de l'affaire ?
RépondreSupprimerje te pique l'information !
RépondreSupprimerActuellement le livre est chez Pocket, numéro 13776.
c'est le "récit de vie" d'une Torontoise d'origne iranienne.
En 1991, Marina, libérée, s'exile au Canada.