"Pourquoi la cime des arbres fait-elle tous ces signes d'adieu? Pour le nuages qui s'en vont, et ne reviendront pas (pas les mêmes tout au moins) ? Le vent conduit un effarant train de voyageurs. Il a emporté mes souvenirs, preuve que mon cerveau n'était pas bien fermé. Eole, fait le ménage, il y a des tas de choses inutiles qui traînent encore. Ensuite, serais-je neuf? Vide? Les branches mortes sur le chemin me font craindre le pire. Les arbres là-bas ne supportent plus longtemps cette tristesse et agitent la main pour appeler les premières larmes de la pluie.."
"Comment la lumière fait-elle pour passer? Et pourquoi? Qui la pousse à éclairer ce qu'on ne peut voir? Elle n'est plus un moyen pour distinguer, apercevoir, mais un bloc irradié, un mur luminescent. Une prison blanche n'est pas moins prison qu'un cachot gris...Partir. "Ce mur" s'ouvre à chaque pas. Mais vous ne le franchissez jamais. Et il faut beaucoup de foi pour ne trouver de lumière qu'en soi même."
"La "paix du soir"...Sous-entend qu'il y aurait eu la "guerre du jour". Sinon la guerre, du moins l'agitation, la passion, le fracas. La "paix du soir" se signe généralement en été. Après les assauts du fier soleil et de ses bataillons d'excessifs désirs, tentations, tourments...Enfin l'air s'immobilise, se parfume et revêt un chemisier léger. les oiseaux reprennent le ciel, comme les gamins le terrain de football après la partie des grands. Et l'on se dit qu'il est triste d'avoir attendu si tard pour faire la apix avec soi-même ou que peut-être cette quiétude de l'âme n'est qu'une forme suave de la renonciation."
ces textes proviennent d'un recueil de jean-claude martin "ciels de miel et d'ortie" paru aux éditions tarabuste
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