C'est comme si on avait d'un coup d'un seul, l'autorisation de passer à l'orange, mais attention, avec nuances et douceur. Les feuilles vont au tapis des souvenirs, pour l'hiver sans doutes, comme une préparation, une répétition générale avant le dépouillement assuré. Les jours tournent peu à peu à l'économie, il y a de la frilosité dans l'air et pourtant parfois comme un sursaut de compassion, la nature se fait coquette et retrousse les manches comme un dimanche nazarien d'un mois d'octobre 2008
"Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure ! Feuillages jaunissants sur les gazons épars ! Salut, derniers beaux jours ! le deuil de la nature convient à la douleur et plaît à mes regards !
Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire, j'aime à revoir encore, pour la dernière fois, ce soleil pâlissant, dont la faible lumière perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois !
Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire, à ses regards voilés, je trouve plus d'attraits, C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire des lèvres que la mort va fermer pour jamais !
Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie, pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui Je me retourne encore et d'un regard d'envie je contemple ses biens dont je n'ai pas joui !
Peut-être l'avenir me gardait-il encore un retour de bonheur dont l'espoir est perdu ? Peut-être dans la foule, une âme que j'ignore aurait compris mon âme et m'aurait répondu ? ...
La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphyr ; A la vie, au soleil, ce sont là mes adieux ; Moi, je meurs et mon âme au moment qu'elle expire, s'exhale comme un son triste et mélodieux."-rêves d'automne-alphonse de lamartine-
"Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ; J'écoute en frémissant chaque bûche qui tombe Tout l'hiver va entrer dans mon être : colère mon esprit est pareil à la tour qui succombe
J'aime de vos longs cheveux la lumière verdâtre, douce beauté, mais tout aujourd'hui m'est amer, et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l'âtre, ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer.
Et pourtant aimez-moi, tendre coeur ! Soyez mère, même pour un ingrat, même pour un méchant ; Amante ou soeur soyez la douce éphémère Ddun glorieux automne ou d'un soleil couchant.
Courte tâche ! La tombe attend, elle est avide ! Ah ! laissez-moi mon front posé sur vos genoux, goûter, en regrettant l'été blanc et torride, de l'arrière-saison le rayon jaune et doux !"-chant d'automne-les fleurs du mal-charles baudelaire-
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