jeudi 25 septembre 2008

sur le port
















"Sonore et blond ainsi qu'une ruche au soleil,
Le port autour de nous riait au soir vermeil.
Des calfats amusaient, en se battant, la foule.
Mon navire roulait doucement à la houle,
Paisible sous les yeux du maître débarqué,
Et s'en venait parfois heurter le bord du quai,
Comme s'il eût gardé de son voyage immense
Un doux et long roulis qui toujours recommence.
C'était par un beau soir de juin ardent et las.
Le port enchevêtrait ses vergues et ses mâts,
Dans des poussières d'or lumineuses et vagues.
Les deux môles au loin s'allongeaient dans les vagues,
Comme, à l'heure où le vent va souffler plus amer
Deux vastes bras tendus aux passants de la mer.
Et cent vaisseaux, avec le flux et la marée,
Versant aux flots leur ombre agrandie et dorée,
Çà et là sur la mer resplendissante, épars,
Se hâtaient vers le port ami, de toutes parts."

- le navire au port-Fernand Gregh










"J'ai laissé aux abords de mes différentes traversées l'embarcadère à l'état initial Le quai me semble plus étranger et les barques amarrées tout le long trouvent la situation infernale Même les vagues sentent l'air du moisi les mouettes ne font plus partie de ce décor de non acceptation Je traduis l'oisiveté du port et des amarres par le souci de l'hypothétique lendemain par l'inconsistance du temps des grèves par la rébellion des matelots Malgré ce temps de perdition une barque au loin fait des signes glisse lentement dans l'onde sereine Des cris se font entendre depuis le large Des voix chargées d'iode et de parfum Et la côte qui semble vivre l'oubli se met à mouvoir en silence La trêve est déjà consumée commencent d'autres mains à briller à hisser les voiles sous l'oeil du vent Le port sort de sa réserve il change de peau et d'hommes Enfin tout se démarque la vie reprend son rythme coutumier où les pêcheurs s'en vont à la quête des aventures et périples de la... pêche" -le port kacem loubay-










" Un port est un séjour charmant pour une âme fatiguée des luttes de la vie. L'ampleur du ciel, l'architecture mobile des nuages, les colorations changeantes de la mer, le scintillement des phares, sont un prisme merveilleusement propre à amuser les yeux sans jamais les lasser. Les formes élancées des navires, au gréement compliqué, auxquels la houle imprime des oscillations harmonieuses, servent à entretenir dans l'âme le goût du rythme et de la beauté. Et puis, surtout, il y a une sorte de plaisir mystérieux et aristocratique pour celui qui n'a plus ni curiosité ni ambition, à contempler, couché dans le belvédère ou accoudé sur le môle, tous ces mouvements de ceux qui partent et de ceux qui reviennent, de ceux qui ont encore la force de vouloir, le désir de voyager ou de s'enrichir." le spleen de paris-charles baudelaire-










"Bientôt nous partirons dans l’un de ces navires et nous serons si bien à parcourir la mer, le coeur se balançant à l’encontre de l’air qui nous viendra de go de tous les grands empires. Ne sommes-nous au port que pour notre égoïsme face à cet horizon si proche et si lointain ? Ne le regardons-nous que pour croire au bon vin, ce vieux corps étendu sous un ciel sans charisme ? Ne paraissons ici qu’une femme et qu’un homme Assis sur un vieux mat ensablé par le temps" ghislain hammer- un poème parmi d'autres à la saveur insulaire publiés sur isle de groix info










"Un vieux marin, sur le port de Brest attendait, de bon matin, un navire lâchant du lest.
Un capitaine compréhensif, se résolut à l'embarquer, pour piloter près des récifs, son chalutier peinturluré.
Un vieux marin, quitte le port de Brest. Il s'en va, a midi vingt ,sans demander son reste. Mais voilà que, malheur ! il a oublié sa pipe. Il l'a laissée chez sa soeur, qui reprisait ses vieilles fripes. Un vieux marin, revient sur le port de Brest. Il partira demain, sans oublier son reste."
twigg le poète chantant-










"Le chapeau à la main il entra du pied droit chez un tailleur très chic et fournisseur du roi. Ce commerçant venait de couper quelques têtes de mannequins vêtus comme il faut qu'on se vête. La foule en tous sens remuait en mêlant des ombres sans amour qui se traînaient par terre. Et des mains vers le ciel pleins de lacs de lumière s'envolaient quelquefois comme des oiseaux blancs. Mon bateau partira demain pour l'Amérique et je ne reviendrai jamais avec l'argent gardé dans les prairies lyriques guider mon ombre aveugle en ces rues que j'aimais-Car revenir c'est bon pour un soldat des Indes les boursiers ont vendu tous mes crachats d'or fin mais habillé de neuf je veux dormir enfin sous des arbres pleins d'oiseaux muets et de singes. Les mannequins pour lui s'étant déshabillés battirent leurs habits puis les lui essayèrent.Le vêtement d'un lord mort sans avoir payé au rabais l'habilla comme un millionnaire. Au dehors les années regardaient la vitrine les mannequins victimes et passaient enchaînées. Intercalées dans l'an c'étaient les journées neuves les vendredis sanglants et lents d'enterrements de blancs et de tout noirs vaincus des cieux qui pleuvent quand la femme du diable a battu son amant. Puis dans un port d'automne aux feuilles indécises quand les mains de la foule y feuillolaient aussi sur le pont du vaisseau il posa sa valise et s'assit. Les vents de l'Océan en soufflant leurs menaces laissaient dans ses cheveux de longs baisers mouillés. Des émigrants tendaient vers le port leurs mains lasses et d'autres en pleurant s'étaient agenouillés. Il regarda longtemps les rives qui moururent seuls des bateaux d'enfants tremblaient à l'horizon; Un tout petit bouquet flottant à l'aventure couvrit l'Océan d'une immense floraison. Il aurait voulu ce bouquet comme la gloire jouer dans d'autres mers parmi tous les dauphins et l'on tissait dans sa mémoire une tapisserie sans fin qui figurait son histoire. Mais pour noyer changées en poux ces tisseuses têtues qui sans cesse interrogent il se maria comme un doge aux cris d'une sirène moderne sans époux. Gonfle-toi vers la nuit O Mer les yeux des squales jusqu'à l'aube ont guetté de loin avidement des cadavres de jours rongés par les étoiles parmi le bruit des flots et des derniers serments."-L'Émigrant de Landor Road -alccols-guillaume apollinaire-










il y a sur la jetée un marin qui s'enmèle les histoires, en regardant passer des rafiots, il ne sait plus vraiment mettre de la mémoire sur les rides du port noyé dans son bistrot. Il y a au bout du môle un marin qui se pleure, seul avec des démons, ses rêves de vinasse, qui ont perdu couleurs et regrets d'être assis, pour ne pas se glisser dans la flaque de goémon. il y a sur le rocher en équilibre instable, un marin qui fustige le temps et les oiseaux, il fait rire des passants pressés par l'orage de changer d'paysage , de rive et de mélo. Il y a ... mais c'était juste hier, un marin noyé dans ses eaux, lorsqu'il retrouva sa mère, son sourire était beau.





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