Des instants fragiles et forts où l'intérieur se délivre, où les coulisses se transforment en devant de scène, quand pour une fois, le nomade éternel entrouve la porte de ses mémoires et, de son sac qui lui sert de maison, retire quelques feuilles parchemin qu'il offre à qui voudra bien s'en saisir. Comprendre! mais au fait, comprendre quoi? qu'il ya des vies que l'on croise, en changeant de trottoir parce qu'elles nous gènent dans le décor de nos artifices, parce qu'elles nous ressemblent tant et que l'on fait fébrilement, laborieusement, culturellement, politiquement, religieusement...et tout ce qui se ment- pour oublier que "l'autre" c'était nous tout à l'heure, échoué au coin de la rue.
"nous ne sommes qu'un reflet face à la lumière. Seulement voilà, elle doit être en nous comme partout etc...Lorsque tu te regardes dans le miroir. Le reflet c'est toi. Mais tu n'es pas le reflet. La lumière n'a pas d'odeur, de couleur. L'indescriptible est la clef que dieu se réserve, alors on cherche."- reflet- pierrick-
"Une virgule passe la nuit entière en quête de deux phrases dans une page blanche. Je me sens virgule essayant de combler les blancs du mieux possible. Les joies et le bonheur n'existent qu'au milieu de la souffrance et de la douleur. Et pourtant...la beauté des mots, les fleurs, les amis et les émotions. Musiques. Moi, les autres, la vie. Echange, aimons. Il faut poursuivre, zen et n'en garder que le meilleur"-anonyme-
"enfin ça y est, me voilà libre j'ai le droit de marcher d'aller et venir. Mon esprit chante et mon coeur vibre. Eloignés tristes souvenirs. Je vais revoir ma vieille demeure. Plus de sac, plus de fusil, plus de bazar. C'est fini l'appel de neuf heures. On ne me dira plus "trop tard". Tiens c'est toi pierre, tu t'es décidé à revenir, oui où sont ma mère, ma soeur, mon frère? Ta mère, elle a cassé sa pipe, ton frère est parti sur le trimard, ta soeur , elle est avec un type. T'as plus de famille t'arrive trop tard. Plus de famille, c'est pas dieux possibles. Pourtant c'est, je ne peux le nier, c'est une douleur plus terrible que d'être pris prisonnier. Ou sont passés tous les jolis rêves que je faisais pour me donner du coeur je vais me remonter en travaillant. Tiens c'est toi pierre, tu reviens pour la place. Qui va à la chasse perd sa place, t'as plus de turbin, t'arrives trop tard, trop tard pour avoir un foyer,trop tard pour ma mère,et pour la place naguère, t'es remplacé à l'atelier. L'horloge qui sonne ton ange et je n'ai pas un rond, je n'ai plus de turbin et plus d'affection. et quand soudain gronde la tempête, j'entendrais sous le coup de chambard, viens donc te faire casser la tête pour mourir il n'est pas trop tard. et si moi je refuse ma mort, diriez-vous que je n'ai pas tous les torts; vous montreriez-vous tendre? Et moi, me donnerais-je deux balles, si je disais, il est trop tard? "-denis-
ces quelques textes proviennent d'un recueil -brumes rocailleuses-publié en collaboration avec le centre communal d'action sociale de saint nazaire et l'ancien foyer "vent d'ouest" - il est issu d'ateliers d'écritures animés par christopher barnett-
Mes pensées du moment vont vers tous ceux que j'ai pu renconter aux hasards de mes nuits... à blanchy, vent d'ouest ou ailleurs, hier et aujourd'hui , comme une façon de conjuguer le politique au quotidien, l'utopie en un monde meilleur et la réalité repeinte dans toutes les nuances des gris comme cette première couche d'impression en découvrant les murs de la ville éponge quand on y débarque un beau matin de solitude en cherchant "vaguement" sa route.
"Les gens il conviendrait de ne les connaître que disponibles, à certaines heures pâles de la nuit ... Avec des problèmes d'hommes, simplement des problèmes de mélancolie ..." (Léo Ferré)
-les photos ont été empruntées à quelques délicats poètes-magiciens de l'instant gravé.
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