dimanche 27 avril 2008

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"La soupe originelle, vous connaissez? C'était, il y a quelques millions d'années, un mélange symphonique d'acides aminés. L'alpha et le bêta du socle de chair au sommet duquel l'hommo sapiens, cette ultime erreur exaltante de la nature tâtonnante, parvint finalement à s'ériger. Non sans avoir inconsidérément piétiné les pelouses; et les gros animaux bouffeurs de petites bêtes ; et coetera... Aujourd'hui la soupe est chaude! Forcément la colère, ça échauffe l'atmosphère presque autant qu'une centrale nucléaire les eaux avoisinantes. Ce qui d'ailleurs, est plutôt bénéfique car il faur que les eaux de surface entrent en ébullition pour avoir quelque chance de dissoudre les milliers de pots de yaourts en plastique vides qui déjà, colonisent une partie de la planête. Métaphore didactique? Pas seulement! Cet je sais de source sure que l'hommo sapiens n'est pas l'ultime aboutissement de la chaîne, quasi alimentaire, qui mène de la soupe originelle au ringard homogénéisé... Son prédateur, c'est le pot de yaourt en plastique, assisté de l'aérosol grand bouffeur d'ozone et de sophistication. Ne laissons donc pas la soupe refroidir! Il y manque peut-être un peu de sel! Eh voici de la poésie! ../..." avant d'ire-christian poslaniec-














"On vous plante un arbre dans le coeur, en avant marche, le temps est venu, le temps de quoi, peu importe, l'essentiel est d'avancer, et les pieds vous tricotent une évasion en règle à croire que vous rêvez. J'allais ainsi. Un jour je perds mon regard, ma cravate rouge tomate et quelques fruits de ma raison. Mais ce n'est pas le plus grave. Je me sens grandir enfin, je pousse, je perce tous les plafonds urbains. Et je n'y vois plus rien. Aucune importance: on vous expliquera. Il n'y a pas de quoi s'en faire. C'est alors que vous sentez en vous le bruit que fait l'arbre en mangeant votre vie" -le sismographe appliqué- jean-claude walter-flammarion 1966-














"Prisonniers, écoutez le bruit de la mer qui court sur le sable. La vague à vos pieds roule des oiseaux, des algues et les outils de votre libération. Du côté de la ville, une jubilation inconnue emplit le hall des usines. Les roues mordent la matière et lui confectionnent une bonne petite âme ouvragée comme un bijou. Trains et paquebots tissent autour du monde l'immense cage des noces. Dans les chantiers béants, les ouvriers cognent le coeur fruste de la terre, le flance des charognes minérales. Surpris par le silence qui glace l'air, par cette attente sans fin au bout de laquelle il n'y a rien et qui se prolonge sans raison, ils lèvent la tête. Autour d'eux, on cloue des potences dans l'air du plus long été. Triomphante et nue, la cognée est levée dans le soleil. Et l'homme que je suis a honte soudain dêtre un homme vivant, complice de son temps."-prisonniers de la vie- albert ayguesparse-







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