mercredi 20 février 2008

c'est pas bon la mer


Il m'a fallu chercher sur le boulevard de mer, à gauche ou à droite après le jardin je ne me souvenais plus. Pourtant, le jardin, comme une traversée obligée. J'avais quitté des haies et des bosquets, une mare à poissons rouges, quelques coins secrets. Aujourd'hui, l'horizon s'était élargi sur une belle pelouse fleurie qui mettait en valeur des troncs respectables, les mêmes qu'hier certainement, enfin , franchement, je n'étais plus vraiment sûre. J'ai posé les mains sur le muret de pierres et des images m'ont aussitôt accroché la mémoire Elles conjuguaient des histoires à ne pas forcément marier ensemble. Si j'avais réfléchi un peu au lieu d'arriver ici sur un coup de vide dans la tête, j'aurais su m'y attendre. Je croyais m'avoir organisé un week-end presque sans concéquences et je me retrouvais avec des émotions planquées,bien au chaud, qui débarquaient sans prévenir et dont je ne savais que faire.

Je suis bien sur le coin de plage où nous venions tous les deux, j'ai tout de suite reconnu la forme et la disposition des rochers, tu te rends compte cela fait 35 ans, mais qu'est ce que je fous là, dis?

J'avais pris un livre sans réfléchir, au kiosque à journaux de la gare montparnasse , juste pour le titre... "les marins perdus" pour raccourcir le voyage mais j'avais surtout dormi. Je le sors de mon sac, je l'ouvre au hasard: " Pourquoi ne se décidait-il pas? Qu'avait-il à gagner sur la mer, loin de ceux qu'il aimait? Quelle malédiction l'avait frappé un jour, lui et tant d'autres, qui ne trouvaient un sens à la vie que loin de tout rivage?" et soudain, je pleure, des larmes comme des grosses gouttes d'orage tombent les unes derrière les autres. sur les pages. C'est idiot, il faut que je me ressaisisse, c'est n'importe quoi... j'avais 15 ans et je ne sais même plus comment il s'appellait, Il faut que je m'en aille, c'est pas bon la mer, elle a le goût des larmes.

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