dimanche 30 novembre 2025

en un flot incessant

 

Quand le ciel vire au gris
j'repeins ma vie en rose
(Une soeur timone
HIER
qui tenait sa barre)


Il oscillait sur son ptit vélo;
depuis peu, il avait quitté les roues supplémentaires
et il hésitait encore parfois
à la conduite à tenir.


"L'espoir n'est pas une drogue
qui aide à tuer les jours
L'espoir est la clé qui rêve
de lumière au fond du puits
pour donner naissance au ciel
où les flèches des oiseaux
sifflent bleu dans l'air lucide
parmi les fauves soleils
gardiens des seuils invisibles.
.../..."
extrait de: "Le temps des autres"


Mes souvenirs en couleurs
sont souvent en musique
Une K7
JJ Cale se tapait du bitume en souplesse
le nez au vent d'été.
qui faisait Guzzi Guzzi au visage
en traversant le Larzac
Peinard!








Nature morte en découverte
Petite enclume à deux cornes
en pleine crise de gastéropodie.
mélangeant le vrai du faux.

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"Diviser pour régner, tel était, bien entendu, le refrain élémentaire de l'ensemble... juifs contre chrétiens, juifs et chrétiens contre arabes, tout ce qui avait trait au monothéisme devant être agité, morcelé, fissuré, décomposé... Tout ce qui pouvait faire obstacle à un réglage scientifique, « libre », « épanoui », de la sexualité et de la reproduction en elle-même et pour elle-même, serait peu à peu réduit et gommé... A « opium du peuple », formule manifestement dépassée, succédait ainsi « poison de la femme », mot d'ordre dont on espérait un retentissement beaucoup plus profond et violent, d'autant plus que les « peuples » se mettaient maintenant de plus en plus souvent à se resservir de la religion abhorrée pour faire entendre leurs revendications..."   
Phillipe Sollers extrait de: "Femmes" NRF   Gallimard   




"Mais combien de temps l'homme peut-il passer à se rappeler le meilleur de l'enfance? Et s'il profitait du meilleur de la vieillesse? A moins que le meilleur de la vieillesse ne soit justement cette nostalgie du meilleur de l'enfance" 
Philip Roth       



"J'ai décidé de ne plus rien décider,
d'assumer le masque de l'eau,
de finir ma vie déguisé en rivière ,
en tourbillon, de rejoindre à la nuit
le flot ample et doux, d'absorber le ciel,
d'avaler la chaleur et le froid, la lune
et les étoiles, de l'avaler moi-même
en un flot incessant"





vendredi 28 novembre 2025

tout petit déjà

 

"Tout a une fin sauf la banane qui en a deux."


  Tout petit déjà, il imaginait le monde en grand.


Tout petit déjà, il ne se voyait pas plus grand que soi


Tout petit déjà, il s'accrochait au bastingage 




La devanture s'expose
intentionnellement
Le passant s'affiche
sans le vouloir.
La rue est un confluent de situations,
accouplement involontaire,
exhibition, représentation...


"Large houle de mémoire
et elle danse
la barque bleue de tête
sans joie

c'étaient de longs jours clairs
ou bien la pluie les rires les bières
tous les bars à flippers
et mutti le haddock
écrire aveugle écrire

Lame de mémoire
elle amène emporte des visages
le grand platane et la fenêtre aux petits carreaux
le lino bleu à décors d'hexagones
la falaise et la musique
les dunes leur gris-jaune sale
ambleteuse oyats la mer l'écume
de ce qui n'est plus que brassée de mots
par l'hélice d'un petit moteur evinrude arbre
long
au large de la crèche
ou bien marmite de dessalage
en fin de saison sous les arbres

était-ce ça
même pas sur maintenant
ça s'efface se dilue flou
dans l'eau verte
même les marguerites ne sont plus nettes
depuis le temps

vague levée de mémoire
sans menace
masse d'eau passée et repassée
lessiveuse d'images

essorage aussi

reste une tresse de vies
sèche
scalp"
Antoine Emaz "vague"-extrait de: "De peu" Tarabuste Editeur



"Je plains celui qui reste en arrière
Je plains celui qui reste là
à genoux dans la poussière
à attendre ce qui ne vient pas
Je plains celui qui appelle sa mère
Je plains celui qui n'en a pas
celui qui abandonne son frère
celui qui revient sur ses pas
Je plains celui qui ne voit pas clair
je plains celui qui n'entend pas
autant marcher dans le désert
autant se perdre dans les bois
Je plains celui qui ne sait pas quoi faire
de ses deux pieds de ses dix doigts
Je plains celui qui ne s'en sert
que pour le mal quoi qu'il en soit
Je ne lis plus les faits divers
Je souhaite bon vent à tous ces gars
Je les plains de toute manière
j'espère que leur vent tournera
Je plains celle qui considère
que tous les hommes sont du même bois
Je plains celle qui me jette des pierres
Je plains celle qui n'en démord pas 
Je plains celle qui me désespère
quand donc cette guerre finira?
Je plains celle qui refuse de faire
le moindre de ces pas vers moi
Je plains celui qui vend son âme
Je plains celui qui vend son bras
Rien ne peut les remplacer
Rien ne les remplacera
Je plains celui qui repart seul
celui qui n'a plus personne à son bras
et qui n'a pas d'autre boussole 
et qui n'a rien d'autre que ça."


"Aveugle et sourde,
la nature ne voit pas les châteaux
que nous bâtissons en paroles,
ni la bête à l’écart du troupeau
qui broute la fleur empoisonnée.

Elle n’entend pas les têtes chantantes
qui flottent au-dessus de nos rivières,
ni les tambours en peau de chagrin

qui nous servent à compter les jours."         
Gérard Macé