"Un beau matin,
On vient au monde.
Le monde
N'en sait rien.
Puis on grandit,
On recommence
La danse
De la vie,
Et puis on use nos mains
À continuer le chemin
Qu'avaient commencé nos ancêtres.
Je sais qu'un jour va venir
Où ce chemin va finir.
Ce jour viendra bientôt, peut-être.
Ça sert à quoi, tout ça ?
Ça sert à quoi, tout ça ?
Ne me demandez pas de vous suivre.
Ça sert à quoi, tout ça ?
Ça sert à quoi, tout ça ?
Il nous reste si peu à vivre.
On se connait.
On dit quand même
Je t'aime
Pour toujours.
L'éternité
N'est plus en siècles,
Des siècles,
Mais en jours.
Si tu me donnes un enfant,
Aura-t-il assez de temps
Pour arriver à l'âge d'homme ?
S'il reste seul ici-bas
Avec une fille à son bras,
Trouveront-ils encore des pommes ?
Ça sert à quoi, tout ça ?
Ça sert à quoi, tout ça ?
Ne me demandez pas de vous suivre.
Ça sert à quoi, tout ça ?
Ça sert à quoi, tout ça ?
Il nous reste si peu à vivre.
Cette chanson,
Quand je la chante,
Je chante
Pour du vent.
C'est la chanson
Du glas qui sonne.
Personne
Ne l'entend.
Tu as beau me répéter
Qu'on n'a jamais rien changé
Avec des notes et des phrases,
Je continue de chanter,
Les doigts en forme de V,
En attendant que tout s'embrase.
Ça sert à quoi, tout ça ?
Ça sert à quoi, tout ça ?
Ne me demandez pas de vous suivre.
Ça sert à quoi, tout ça ?
Ça sert à quoi, tout ça ?
Il nous reste si peu à vivre.
Pour le peu qu'il nous reste à vivre."
Maxime le Forestier
Afin de garder la pêche:
La douzième édition du festival "Pêcheurs du monde" devait avoir lieu (ha! ha!) fin mars à Lorient mais à cause de ou du...
il a été a-mulet
solement, tout n'est point perdu puisque l'on peut retrouver la sélection des films en compétition jusqu'au 20 mai dans le bouillon KUB et c'est tant mieux
Bolitique et Gotidien:
photo source: KEDISTAN
"Après la stupeur généralisée, et, comme “on en apprend tous les jours“, un mouvement de retour au profit se dessine.
Le
capitalisme qui ne désarme pas derrière le masque pudique de
“l’économie”, peaufine ses stratégies pour continuer à braquer la
planète, malgré la pandémie.
Ces
stratégies se déclinent sous diverses formes, selon la “fibre
démocratique” des populations concernées. En Europe, c’est le
“déconfinement”. Aux US, c’est l’ukase présidentiel du “redémarrage
économique”. Au Brésil, c’est le limogeage d’un ministre de la santé et
la sordide idéologie eugéniste du “que le meilleur résiste” et “que la vermine disparaisse“, non dite, mais appliquée.
On
peut s’accorder sur le fait que l’idéologie néo-libérale, dont la
mondialisation capitaliste a usé ces dernières décennies, mutera comme
peuvent le faire les virus. L’expérience que vit la quasi totalité de
l’humanité va nécessiter des accommodements.
En Europe, le “déconfinement” va se faire au nom de la “liberté”.
Et
bien que nombres de “scientifiques”, mais pas que, soulignant l’état
d’impréparation pour un retour dit “à la normale”, soient très
sceptiques, la pandémie étant loin d’être terminée, les politiciens
entonnent le refrain du retour aux libertés individuelles, entendez
celle d’entreprendre, d’exploiter son prochain en ré-ouvrant le marché,
sous toutes formes.
Au boulot, la planche à billets chauffe ! Il faut restaurer le vrai profit.
Nombre
de gouvernements se savent en sursis. Les politiques néo-libérales
qu’ils ont menées se sont à l’évidence heurtées à l’épreuve de la
réalité. La désorganisation, l’incurie, les choix politiques d’austérité
financière, concernant tous les communs, dont la santé et la vie,
sont apparus au grand jour. Revenir à la normalité capitaliste, même
avec des politiques plus keynésiennes, où le marché n’est plus laissé à
lui même, leur semble urgent pour anticiper toute velléité de
contestation du système. Un bon vieux retour à l’aliénation quotidienne,
sur fond de Covid, flingue à la main, devrait faire l’affaire.
Mais la liberté sera surveillée.
Quoi
de mieux, alors même qu’une telle mesure est non accompagnée d’une
logistique médicale et de prévention suffisante, que de tester à grande
échelle une méthode de surveillance.
Les
caméras ont ainsi été introduites autrefois, sous le prétexte de
prévention, contre le terrorisme ou les braqueurs, pour le “bien
public”… Personne, bien sûr, dans son coin, se frottant les mains comme
un sournois gargamelle n’a comploté cela. Mais, de mesures sécuritaires
en mesures sécuritaires, la liberté fondamentale devient pourtant
surveillée.
Le néo-libéralisme a de
cela qu’il individualise le travailleur, le consommateur, qu’il lui
procure la sensation d’assouvissement de désirs en permanence
réinventés, et, en même temps, qu’il secrète une idéologie sécuritaire,
pour “garantir la société de consommation” sources de ce bonheur
quotidien. Poussé à l’extrême, c’est 1984.
Dans
ce déconfinement si les rouages à peine à l’arrêt du capitalisme
financiarisé l’emportent, on pourrait voir apparaître populismes
autoritaires en tous genres, héritiers de ces outils, pour favoriser sa
politique. Reste à trouver le personnel politicien et les larbins
capables d’enchanter la stratégie.
Ailleurs
dans le monde, c’est ouvertement la confrontation qui est à l’oeuvre,
pour remettre les peuples au travail. Selon les degrés d’acceptation
pré-existants à la pandémie, et la main des pouvoirs en place, on peut
prévoir des changements là aussi, pour les années à venir, et même
paradoxalement des renforcements d’autocraties.
Gageons qu’un Démocrate n’aurait pas mieux fait qu’un Trump aux Etats Unis.
L’épidémie
aurait sans doute été mieux maîtrisée qu’avec un négationiste, mais les
victimes auraient été les mêmes, les inégalités sociales et le système
de santé clairement de classe faisant leur preuves, comme pourvoyeuses
de mortalité discriminatoire. Sans doute les raisonnements et stratégies
de lutte nous seraient-elles apparues plus “européennes” avec les
politiciens démocrates. Là, la présidence américaine, en appui populiste
sur ceux qui font encore des exorcismes contre le virus “étranger”, et
les chômeurs “armés” suprémacistes qui manifestent pour la réouverture,
et bien sûr une bonne partie des milieux financiers souverainistes,
bataille pour sa prolongation politicienne, contre les Etats eux-mêmes,
pour la “relance”.
Au Brésil, un
eugéniste au pouvoir théorise sans le dire l’idée d’un nettoyage par le
virus de ses oppositions sociales, et là aussi un suprémacisme assumé.
Le Brésil a trop à perdre dans l’arrêt de la destruction de la planète,
et ses élites financières trop de liens avec la finance mondiale, sa
corruption et ses investissements dans la prédation des éco-systèmes,
pour accepter une pause forcée. Bolsonaro jouera le tout pour le tout,
et reste le candidat malgré tout, pour toute une industrie
agro-alimentaire florissante. La disparition de la bio diversité passera
en plus par celle d’humains “indésirables” pour le système, si des
freins issus de la société civile ne stoppent pas cette politique
meurtrière dans les mois à venir.
Au
Moyen-Orient, c’est guerre des tranchées. Les fronts sont en attente, et
le virus, pourtant bien moins meurtrier que les bombes, crée une
distanciation momentanée dans la guerre. En Turquie, le régime craint
les divisions en son sein même, la corruption trouvant moins de sources
qu’à l’accoutumée. Paradoxalement, des débats importants surgissent
autour de la vie, et de celles des prisonnierEs, par exemple. Le vieux
fond bigot musulman a parfois des résurgences là où on ne l’attend pas,
pour pallier aux défaillances du pouvoir, et cohabitent des solidarités
qu’on croyait disparues avec les excès de pouvoir. Et il sera difficile
demain à ce même pouvoir de relancer une “économie” atteinte, en même
temps que le militarisme… La Turquie triomphante néo-ottomane de 2023,
date anniversaire de la République, va perdre de sa prestance.
Pour terminer mon échantillonnage, j’aborderai le cas chinois.
Là,
1984 règne déjà. Le redémarrage se fait et se fera avec les mêmes
méthodes que les mises à l’arrêt et les confinements. Là, pas
d’opposition directe, ni consultations et négociations. La machine mise
en sommeil par sécurité, pour tourner à plein régime, dépendra de l’état
du marché mondial et de la reprise de la demande. Ce sera aussi pour la
Chine, grand atelier de la mondialisation, une occasion de renégocier à
la hausse en externe, et en interne, de remodeler les liens entre
fortunes émergentes, capitalisme d’Etat, libertés d’investissements et
pouvoir politique. Les crises possibles en gestation, liées à
l’augmentation des niveaux de vie de la dernière décennie, qui auraient
pu concerner les salaires ou des revendications démocratiques par
exemple, sont pour un temps éloignées.
La
Chine devient donc à la fois le preneur d’otage économique et la
puissance montante à abattre, dès lors où la montée de replis
souverainistes se ferait sentir. Pourtant, l’opportunité pour elle de
faire fructifier dans le redémarrage mondialisé ses “nouvelles routes de
la soie” est plus que jamais à l’ordre du jour. La polémique
complotiste sur l’origine du virus, relancée par certains n’est donc que
l’amuse gueule de celles qui se feront jour. Et l’endettement, même
virtuel, des économies occidentales, constitue également pour “l’empire
chinois” un levier dont elle ne se privera pas dans les années à venir,
pour peser sur les crises financières et favoriser ses “comptoirs”.
Toutes
ces remarques lapidaires, totalement superficielles, pleines d’impasses
et incomplètes constituent néanmoins un socle pour comprendre que “le
monde de demain” restera à la main des possesseurs du capital et des
profits qu’ils en tirent, du fait de l’instrumentalisation des Etats
qu’ils ont contribué à bâtir pour administrer et appliquer leurs
stratégies d’enrichissement.
On mettra un temps les stratégies ultra-libérales en sourdine, pour remettre les populations au travail.
Dans
cette remise au travail, toutes les résiliences, toutes les
solidarités, toutes les énergies communes, toutes les survies de
proximité qui se sont manifestées avec bonheur dans la lutte pour la vie
se déliteront du fait des gains acquis par ailleurs, non pas par les
équipes politiques elles-mêmes, mais par les appareils d’Etat. De très
nombreuses lignes ont été franchies à l’occasion de cette grande peur
collective, sur des droits acquis fondamentaux, le Droit lui-même, les
habitudes de surveillance et contrôles imposées, qu’on intégrera demain
dans le quotidien, “en attente de vaccin” dira-t-on.
Va
savoir dans tout cela qui est le braqueur. Le même sans doute qui,
après nous avoir mis les mains en l’air et obligé à les laver cinq fois
par jour, remplira sa Bourse avec le fruit de leur labeur."
Daniel Fleury source: KEDISTAN
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Les photos de Ouessant sont de Marc Racineux
je reviendrai un jour, je reviendrai (voix off)