lundi 26 mai 2014

trop politologue pour être honnête


illustration source


Je suis là dans ma tour d'ivoire,
et carré
comme une nouille,
 à regarder passer
les résolutions
sur l'écran plat de mes nuits blanches.

et je remets le son

C'est promis juré
 mais pas craché.
(on est entre cravatés quand même)
Il va falloir changer
l'électeur qu'a fait sous Louis
après le rot.

A ma gôche, à ma droate ça sent
tu le sens toi aussi?
comme une  assemblée de dépités
et le facho pour la saison 
oups pardon
le choco BN
(blue narines )
lui
ben
 il plastronne gentiment
lisse comme un séminariste qui s'rait du gendre idéal
excrément  poli
extrême onction
pas du genre à envahir la Pologne (enfin pas tout de suite, pas trop vite)
la nuit des longs goulots et des ptits blaireaux 
on oublie
pour 
un
batterie yacht
qui nous mène en bateau
nazi dans le métro goldwyn mayer
et son cinéma
grandeur mature

Tu sais  Günther, j'ai beaucoup changé ces dernières années
plein les bottes à force des blagues pour cranes rasés
d'un père même plus spirituel
D'ailleurs maintenant, pffff, tout le monde ou presque a la tonsure
c'est dire...
Alors, j'ai viré la  garde robe  et les enfants de choeur
pour une  demoiselle d'honneur .
qui passe partout
et au train (plombé) où vont les choses
tu vas voir Eva
dans pas longtemps 
on pourra s'refaire un défilé sous l'Arc de Triomphe
comme au bon vieux taon
mais
chuttttt
 d'ici là,
 popus et mouches cousues.

et je coupe le son

j'ai envie de vomir
pas toi?





dimanche 25 mai 2014

un jour pourtant


"Un temps viendra où l'on ne concevra pas qu'il fut un ordre social dans lequel un homme comptait un million de revenu, tandis qu'un autre n'avait pas de quoi payer son dîner."
-François-René de Chateaubriand-





savouré chez: "La crevaison" (pour le monde qui va)











"Tout ce que l'homme fut de grand et de sublime
Sa protestation ses chants et ses héros
Au dessus de ce corps et contre ses bourreaux
A Grenade aujourd'hui surgit devant le crime

Et cette bouche absente et Lorca qui s'est tu
Emplissant tout à coup l'univers de silence
Contre les violents tourne la violence
Dieu le fracas que fait un poète qu'on tue

Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche

Ah je désespérais de mes frères sauvages
Je voyais je voyais l'avenir à genoux
La Bête triomphante et la pierre sur nous
Et le feu des soldats porté sur nos rivages

Quoi toujours ce serait par atroce marché
Un partage incessant que se font de la terre
Entre eux ces assassins que craignent les panthères
Et dont tremble un poignard quand leur main l'a touché

Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche

Quoi toujours ce serait la guerre la querelle
Des manières de rois et des fronts prosternés
Et l'enfant de la femme inutilement né
Les blés déchiquetés toujours des sauterelles

Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue
Le massacre toujours justifié d'idoles
Aux cadavres jeté ce manteau de paroles
Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou

Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche"

-Louis Aragon-











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