samedi 7 mars 2009

Stop and Hear the Music

Le musicien de rue était debout dans l'entrée de la station « Enfant Plaza » du métro de Washington DC. Il a commencé à jouer du violon.

C'était un matin froid, en janvier dernier. Il a joué durant quarante-cinq minutes. Pour commencer, la chaconne de la 2ème partita de Bach, puis l'Ave Maria de Schubert, du Manuel Ponce, du Massenet et à nouveau, du Bach.

A cette heure de pointe, vers 8h du matin, quelque mille personnes ont traversé ce couloir, pour la plupart en route vers leur travail.. Après trois minutes, un homme d'âge mûr a remarqué qu'un musicien jouait. Il a ralenti son pas, s'est arrêté quelques secondes puis a démarré en accélérant.

Une minute plus tard, le violoniste a reçu son premier dollar : en continuant droit devant, une femme lui a jeté l'argent dans son petit pot. Peu après, un quidam s'est appuyé sur le mur d'en face pour l'écouter mais il a regardé sa montre et a recommencé à marcher. Il était clairement en retard.

Celui qui a marqué le plus d'attention fut un petit garçon qui devait avoir trois ans. Sa mère l'a tiré, pressé mais l'enfant s'est arrêté pour regarder le violoniste. Finalement sa mère l'a secoué et agrippé brutalement afin que l'enfant reprenne le pas. Toutefois, en marchant, il a gardé sa tête tournée vers le musicien. Cette scène s'est répétée plusieurs fois avec d'autres enfants. Et les parents, sans exception, les ont forcés à bouger.

Durant les trois quarts d'heure de jeu du musicien, seules sept personnes se sont vraiment arrêtées pour l'écouter un temps. Une vingtaine environ lui a donné de l'argent tout en en continuant leur marche. Il a récolté 32 dollars.


Personne ne l'a remarqué quand il a eu fini de jouer. Personne n'a applaudi.


Sur plus de mille passants, seule une personne l'a reconnu.


Ce violoniste était Joshua Bell, actuellement un des meilleurs musiciens de la planète. Il a joué dans ce hall les partitions les plus difficiles jamais écrites, avec un Stradivarius valant 3,5 millions de dollars.

Deux jours avant de jouer dans le métro, sa prestation future au théâtre de Boston était « sold out » avec des prix avoisinant les 100 dollars la place.

C'est une histoire vraie. L'expérience a été organisée par le «Washington Post » dans le cadre d'une enquête sur la perception, les goûts et les priorités d'action des gens.

Les questions étaient : dans un environnement commun, à une heure inappropriée, pouvons-nous percevoir la beauté ? Nous arrêtons-nous pour l'apprécier ? Reconnaissons-nous le talent dans un contexte inattendu ?

Une des possibles conclusions de cette expérience pourrait être :

si nous n'avons pas le temps pour nous arrêter et écouter un des meilleurs musiciens au monde, jouant pour nous gratuitement quelques-unes des plus belles partitions jamais composées, avec un violon Stradivarius valant 3,5 millions de dollars, à côté de combien d'autres choses passons-nous ?
(merci olivier pour l'envoi)

pour bien faire


Pour bien faire, il faudrait dépoussiérer le clavier, passer une petite brosse entre les touches et enlever aux lettres l'excès de sébum qui s'est accumulé au fil des jours, et peut-être même aussi en supprimer quelques unes , celles qui ne servent que trop rarement dans la couture des phrases...Vous écrivez au point de croix vous? Ah si la question est posée ainsi, je ne peux que répondre par l'affirmative. Forcément, on le sent bien que j'ai dû dans le passé donner ma langue au chat de l'aiguille à tricoter les culpabilités pardonnables; Comme tout le monde je me débrouille avec le point arrière et le point de piqûre n'est pas non plus pour me déplaire. Regarde bien le clavier, il ressemble à l'escalier qui se creuse pour accueillir les pas, et il y a des marches plus sensibles que d'autres. Ici c'est pareil, les touches elles s'expriment en silence majuscule, comme la rouille sur les doigts du fumeur. On ne peut rien cacher finalement; c'est comment dire -scientifique-enfin... paraît-il . Pourtant je n'ai jamais été persuadé que le scientisme avait réponse à tout ou alors il ressemblerait à cela même qu'il voudrait combattre, car si la raison n'a jamais tort c'est que les dieux du dogme commandent les éprouvettes, et en ce qui me concerne, le point de rupture est consommé. Juste des traces, des fragilités dans la machine humaine pour nous offrir un semblant d'histoire, une différence et toutes ces concéquences, qui nous font ici et maintenant bonne pâte, à modeler les émotions. Point de feston, point de chausson, point invisible...on se tricote comme on peut au large des entournures, on se déboutonne à l'occasion et l'on se cherche une harmonie avec le tissu pour pas faire trop tâche. Au commencement il y avait -azerty- et ensuite des routes multiples, indéfinissables, inexplicables, jalonnées de points de suspension, énervées sous les exclamations, timides en interrogations et nuancées chez guillemets. On s'habille avec ses mots comme on couvre sa pudeur avec du coton plus ou moins bien peigné, et ce que l'on porte n'est pas toujours à l'image de ce que l'on voudrait être, puisqu'il y a des impondérables, le regard des autres et l'interprétation qui tourne à plein régime. prise de tête, prise de risque, prise au vent, de saisons en calendriers, et toujours se représenter en choix continu, en spectacle de chambre ou grand public, c'est salon où l'on se cause -mais je vous en prie, passez donc devant , j'ai mon âme à finir - une maille à l'endroit, une maille à l'envers...mar plij...
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