"Tout au long du chemin j'aperçois le pouvoir et il ressemble à un oignon dont les visages superposés se détachent peu à peu"- tomas transtrômer-
Il a été un enfant comme on croit que l'enfant a été- puis adolescent un bout d'homme persuadé de posséder le monde par un simple geste- plus tard il a subi la peste d'encourir la condamnation sur ce qu'il aimait dans le sexe qu'on ne fait pas à le maison et se sentant ainsi exclu des affaires de l'ordinaire il a cherché à être lu puisqu'on le forçait à se taire- tant qu'à présent célibataire la tête blanchie par son mal il regarde le temps banal les yeux toujours écarquillés comme un enfant, un animal jeté à des sentiers pillés et qui part avec la planète espérant peut-être que l'être ne lui sera pas dénié- vous plaît-il d'encor mieux savoir les choses de son existence? Regardez en vous-même car point n'est grande la différence" william cliff-
.../..."j'étais couchée dans un champ, un grand pré sur une butte de terre ronde, dit-elle. Le ciel était bleu. D'un bleu intense, beaucoup plus sombre, plus profond que le ciel l'est d'habitude. Je sentais la terre sous moi qui palpitait, comme si chaque montée de sang devait me faire sentir la force qui grouillait sous moi, sa vie, sa chaleur. Puis je comprends que je ne suis dans un champ mais dans mon propre corps, à l'intérieur de moi. Je peux voir des cavités sensibles, nervurées de veines bleues- le bleu du ciel- des ouvertures comme des plaines où frémissent les plantes et les arbres. A ce moment là, je pense : "Où frémissent les plaintes et les àmes?" Je me demande si j'ai été heureuse, quand, où, comment?" - tu te souviens de têtre demandé ça? s'étonna Gary.../..." gérard mordillat- notre part des ténèbres-roman- calman-lévy-
-dédicace- la poésie du dimanche: (clin d'oeil mouillé)
"c'est que quand il pleut ici, il pleut des hallebardes! il tombe des cordes grosses comme des cardes dans le livre de recettes de la Cousine Bette de Balzac! Il drache! il dragonne! il crache de la mouillasse, chère Madame! Souvenez -vous Barbara? il drachait déjà du temps où vous étiez encore Madame Claude Sluys qio habitiez en face de chez les Nougé, rue Le Tintoret, entourée de collègues renommés: Rembrandt, Véronèse, Le Corrège et Michel-Ange, lesquels n'arrivaient pas ensemble à colorier votre ciel ni celui de votre voisin qu'obscurcissaient de surcroît les frasques de sa compagne, Mademoiselle Beauvoisin! Bref! vous en conviendrez: en comparaison de celle qui inonde Bruxelles, la pluie sur Nantes, c'est de la gnangnante de vermicelle! Que tout Nantes le sache! A commencer par ses écrivains, peintres et photographes: Gracq, Bryen, Breton, Baron ou Péret sous son béret basque, Verne dans son sous-marin ou Vachey, le rouquin, en Route avec sa Mauvaise troupe! Nous poètes belges, quand on vient ou vit à Bruxelles, on est trempé dans une soupe de chien, Messieurs et Mademoiselle Claude cahun! Comme une vraie soupasse. On est schlass. On boit aussi la tasse! on est dans la bruxellasse jusqu'au cou! La nantasse à côté, c'est du pipi d'cousin d'cougnasse." -jean pierre verheggen-
Songer à partir, disait-il et c'était encore sous les mots du poète comme une barque quand le soleil se noie au milieu du lac, juste-là où le vent n'élargit plus. Les cercles, une barque fr^le et qui fait mine de vouloir s'en aller, va , revient , et l'eau proteste contre la proue, et personne, personne pour comprendre et traduire cela: Que de si petites vagues- rêves, souvenirs, peurs d'enfant- aient toujours raison de nos plus fiers élans, de nos désirs d'échapper au reflu. Personne, sinon celui qui parle de partir
et cherche encore un endroit pour rester" -guy goffette-
"La frontière entre ma vie et la mort des autres passe par le petit divan qui fait face à la télé, pieux littoral où l'on reçoit le pain de l'effroi quotidien. Devant l'injustice qui sublime nous a tirés au sec pour nous faire observer le naufrage depuis la terre, êtres justes représente à peine la moindre monnaie de décence à verser à nous-mêmes, mendiants de sens, et au dieu qui impunément nous a installés sur la rive, juste du bon côté du téléviseur." -valerio magrelli-
mis à part l'extrait d'un roman de gérard mordillat, les autres textes proviennent de -poète toi même- une anthologie de poésie contemporaine- "escales du nord" -le castor astral-2000- les photos terminent la série chronique de vacances-été 2008- avec par ordre d'apparition le château de fîches-(merci à nicole et chantal pour la visite)-le manoir de capitani à l'aurée de foix-les rues de montpellier et la serre amazonienne du zoo du lunaret