Sur le port de Valparaiso
les navires ont le tango
Captain, l'avarie des escales
à matelot
La bonne étoile, c'est un néon humide
et une bière fraîche en moleskine.
La mauvaise,
on se la garde
pour plus tard
et les souvenirs tronqués.
"Sur le port de Valparaiso"
Une histoire
d'Alexandre du mât
a tenu à me préciser avec un sourire gourmand
mon interlocuteur
assis à côté de moi,
au comptoir des deux môles.
"Vous des marges incertaines
Des derniers sentiers
Des peaux de chagrins extrêmes
Pèlerins dâdhus malangs
Chercheurs de temps anéantis
Mangeurs de brume et de rosée
Vous les guides égarés
Les chamans aux dents cassées
Les guetteurs d'insomnie
que repoussez-vous à chaque pas
Plus avant
Au bord des terres qui s'effondrent
Vers quoi d'inaccessible
Amer ou suave
A vos bouches sans autres prophéties
Le sol est solide sous les pieds
Voilà tout
Et le mouvement d'une exacte migration
Ce qui tremble
Quel le ciel ait la garde
Vous n'avez pas de compte à rendre
Encore un effort surhumain
Un retour d'enfance vrai et légendaire
Pour se trouver hors du monde
Encore un rire impassible
A perdre jusqu'au souvenir des escales
en suivant le plus réel des songes
Vous êtes les seuls à accomplir
Etoile des limites en mains
La révolution qui n'a pas à se payer de mots
Aucune prise sur vos guenilles vos empreintes vos noms
Tous les papiers sont faux
Surtout les irréprochables les assujettis à la loi et au clan
Vous allez par grand jeu
Par très juste solitude
Comme s'en vont les dispendieux nuages et le vent
il n'y a pas à croire en vous
Suffit la danse de la poussière
Et le traces qui s'effacent
Je vois si clair dans vos yeux vides"
André Velter "fols en rien"
proposé par Coco
(et toutes mes amitiés)
"On cherche toujours la formule libératrice, la pensée clarificatrice.
Les choses doivent s'éclaircir en toi ; tu ne dois pas, toi, te laisser engloutir par les choses."
Etty Hillesum
