mardi 5 novembre 2024

aux jours qui filent

 

" Comme le scorpion, mon frère,
Tu es comme le scorpion
Dans une nuit d’épouvante.
Comme le moineau mon frère,
Comme la bouche d’un volcan éteint.
Et tu n’es pas un, hélas,
Tu n’es pas cinq,
Tu es des millions.
Tu es comme le mouton mon frère,
Quand le bourreau habillé de ta peau
Quand le bourreau lève son bâton
Tu te hâtes de rentrer dans le troupeau
Et tu vas à l’abattoir en courant, presque fier,
Tu es la plus drôle des créatures en somme,
Plus drôle que le poisson
Qui vit dans la mer sans savoir la mer.
Et s’il y a tant de misères sur terre
C’est grâce à toi mon frère,
Si nous sommes affamés, épuisés,
Si nous sommes écorchés jusqu’au sang,
Pressés comme la grappe pour donner notre vin,
Irais-je jusqu’à dire que c’est de ta faute, non,
Mais tu y es pour beaucoup, mon frère."
Nazim Hikmet
 
                                                                 photo source: Toile

 

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 Odile nous suggère:

 

"Dans une cité balnéaire imaginaire, un petit élu local, avide d’argent mais surtout de gloire et de pouvoir, se prend pour un dieu tout-puissant. Son rêve ? Devenir ministre voire président. Sa principale arme ? la communication. Ses moyens ? La tyrannie, les médias qu’il manipule, une équipe de bras cassés prétentieux, méchants et alcooliques. Sa stratégie ? Instaurer une dictature.

Ce despote va plonger la ville, autrefois discrète et tranquille, dans le chaos, éliminant toute forme d’opposition. Parviendra-t-il à atteindre ses objectifs ?"
 
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Demandons le programme

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"Il nous faut arracher la joie aux jours qui filent."
Vladimir Maïakovski 
 
 
"Je n’ai pas envie de parler de moi, mais de tendre l’oreille pour écouter la germination et le bruit du temps. "
Ossip Mandelstam
 


 

 

jeudi 31 octobre 2024

un rien

 


" Je rêve d'un jardin: pauvre, à peine entretenu, pas grand, cerné de murs, dans une rue qui monte. On y accède par cinq petites marches. On pousse une porte que j'ai bricolée avec du grillage, des bouts de bois, un restant de peinture bleue. Il y a une lanterne noire accrochée à une perche. L'été, j'allume une bougie pour les papillons. Contre le mur, au fond, à droite, j'ai construit une tonnelle avec des chevrons et des planches. Le toit est goudronné mais il faudra que je mette des tuiles quand j'en trouverai. Dedans, j'ai placé une table ovale et des chaises un peu tordues, un meuble bas récupéré dans une décharge, un vase blanc à long col et d'autres récipients en argile ou en verre. Au mur, contre la pierre, comme un tableau, j'ai fixé une fenêtre, une vraie fenêtre pour voir ce qu'on veut, pour désigner, peut-être, une sorte d'inaccessible, une autre parole, une autre image, la trace inventée d'un mot absent, quelque chose au-dedans d'éclairé qui se sépare de nous momentanément. La fenêtre des morts. Mon jardin est une dissonance faite d'objets et de plantes, de choses dénichées ici et partout, reprises, recomposées, sauvées de l'incertitude et de la fatigue où sont les gens. Ainsi, par quelques trouvailles ordinaires, on retrouve les accords élémentaires du monde et du ciel. On y voit tout le reste."
Thierry Metz



“Un rien,
voilà ce que nous fûmes, sommes et
resterons, fleurissant :
la rose de Rien, la
rose de Personne.” 
Paul Celan
 

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 ENEZ de Emmanuel Piton découvert chez KUB


 
 

 
 
 
 

 



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