mardi 24 janvier 2012

dans la mer il y a des crocodiles


« En attendant, le temps passait. Les secondes, les minutes, les heures, les jours, les semaines, les mois. Le tic-tac de ma vie. J’aurai voulu acheter une montre pour donner un sens au passage du temps, une montre qui donne l’heure et la date qui mesure la pousse des ongles et des cheveux, qui me dise de combien je vieillissais »


 « Comment on trouve un endroit pour grandir, Enaiat? Comment le distingue-t-on d'un autre?», lui demande Fabio Geda. «Tu le reconnais parce que tu n'as plus envie de t'en aller. Bien sur, il n'est pas parfait. Ça n'existe pas, un endroit parfait. Mais il existe des endroits où, au moins, personne ne cherche à te faire du mal."


 « Il voulait me passer quelqu’un au téléphone. (…) J’ai dit: Maman. (…)
Du combiné est arrivé un souffle léger, humide et salé. Alors j’ai compris qu’elle pleurait, elle aussi. (…) Ce sel et ces soupirs étaient tout ce qu’une mère et un fils peuvent se dire, après tant d’années. Nous sommes restés comme ça, en silence, jusqu’à ce que la communication soit interrompue ».


de la part de tata Godile:
un coin lecture et ces quelques phrases à offrir
extraites de  "Dans la mer il y a des crocodiles » de Fabio Geda















" Dix ans, ou peut-être onze. Enaiat ne connaît pas son âge, mais il sait déjà qu’il est condamné à mort. Être né hazara, une ethnie haïe en Afghanistan par les Pachtounes et les talibans, est son seul crime. Pour le protéger, sa mère l’abandonne de l’autre côté de la frontière, au Pakistan. Commence alors pour ce bonhomme «pas plus haut qu’une chèvre» un périple de cinq ans pour rejoindre l’Italie en passant par l’Iran, la Turquie et la Grèce. Louer ses services contre un bol de soupe, passer les frontières dissimulé dans le double-fond d’un camion, braver la mer en canot pneumatique, voilà son quotidien. Un quotidien où la débrouille le dispute à la peur, l’entraide à la brutalité. Mais comme tous ceux qui témoignent de l’insoutenable, c’est sans amertume, avec une tranquille objectivité et pas mal d’ironie, qu’il raconte les étapes de ce voyage insensé." source: LIANA  LEVI-

 photos: Niels De La Patellière



 

2 commentaires:

  1. Un beau livre, on dirait....et les photos sur ce billet sont superbes !

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  2. Plusieurs lectures de ce livre sur GDS*: je cite le début des commentaires :" histoire vraie qui allie l'insupportable au merveilleux, mêlant le pire et le meilleur en l'homme. Même si on a entendu ou lu beaucoup de choses sur les clandestins, parfois comme ici des enfants, l'attention est retenue par la justesse de ton, une certaine retenue aussi malgré les horreurs évoquées."
    Suivent plusieurs avis
    http://tinyurl.com/72l2xko

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