mercredi 3 avril 2019

MER-credi


"Les principes sont des attaches, des amarres ; quand on les rompt, on se libère, mais à la manière d'un gros ballon rempli d'hélium, et qui monte, monte, monte, donnant l'impression de s'élever vers le ciel, alors qu'il s'élève vers le néant."
Amin Maalouf 


Les poissons d'avril
font le gros dos au cabillaud
coincé sous un déluge de grésil.
Habile
promotion
du jeudi
chez
Michel-Edouard.





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Sur SITE 

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" Le temps passe et n'attend personne. Toutes les amarres du monde ne sauraient le retenir. Il n'a pas de port d'attache, le temps; ce n'est qu'un coup de vent qui passe et qui ne se retourne pas"
Yasmina Khadra 











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Ecoutez. Voici ce que c’est que le fond de la mer :
Au-dessous de cette surface d’ondes que déchirent sans l’entamer toutes les proues de l’homme, proues tellement innombrables que le seul commerce de l’Europe et de l’Amérique entrecroise sur une seule ligne de navigation dix-sept mille navires ; au-dessous de la houle où voguent au hasard les goëmons, les varechs, les conferves, les grandes herbes couvertes de puces d’eau, les fucus nageants, praderias del mar, comme disait Colomb, et les arborescences aux longues nervures nues, et ces paquets d’algues qu’on rencontre parmi les vagues dans les solitudes et qui ressemblent à des rouleaux de cordes dénouées ; au-dessous de la couche où se forment les crustacés et les coquillages, actinies, astéries radiées, doris, porcelaines, agatines, volutes, cyclostomes, crabes à cuirasse de bronze, poings-clos sanglants, homards, langoustes, poursuivis par le devil-fish, le monstre aux huit cents ventouses ; au-dessous de la couche où tremblent et resplendissent les phosphores, néréides, cyclidies, mammaria, vers polygastriques, insectes lumineux, pierreries des flots ; au-dessous de la région déjà moins distincte où rôdent les nautiles, les jantines, les cyanées bleues, les globigérinées, les rhizopodes, les méduses ; au-dessous de toutes ces zones tourmentées et fauves, la mer s’apaise solennellement et, peu à peu, se tait. Cependant les poissons vont et viennent encore ; une nappe d’environ deux mille mètres d’épaisseur appartient aux colosses étranges de l’eau, fourmillement confus de ces transparences, aux squales, aux requins, aux poulpes, aux krakens, à Léviathan, à Céto, des formes épouvantables glissent çà et là, et les hydres se meuvent crépusculairement dans cet invisible. Plongez plus bas. Cette zone dépassée, l’eau devient lugubre. Plus rien. L’esprit – car l’esprit seul pénètre dans ces précipices – ne perçoit pas un seul frémissement d’être animé. Partout, en haut, en bas, en avant, en arrière, une lame de verre, liquide et immobile. Vous êtes dans l’unité de l’eau. Ceci est l’eau toute seule, chose horrible. Descendez encore pourtant ; et tout à coup, sans que vous en soyez déjà à apercevoir le fond, toute la mer qui est au-dessus de vous vous apparaît comme une masse distincte, et vous croyez voir le dessous d’une incommensurable nuée. C’est une nuée en effet que forme au-dessus du fond inconnu toute cette première épaisseur d’océan, et de cette nuée il tombe, dans la seconde épaisseur, une pluie. Quelle pluie ? Une pluie vivante. Une pluie d’animalcules. Ici apparaît le mystère. L’immensité microscopique se démasque. Le tremblement de la création vous saisit. On pourrait dire que c’est à l’infiniment petit que commence l’énormité de la mer. La mer a son produit, c’est le foraminifère ; l’océan secrète l’infusoire. La molécule et la cellule, ces deux limites de la vision microscopique, tellement abstruses que la cellule animale n’est pas distincte de la cellule végétale, ce Calpe et cet Abyla de l’infiniment petit, engendrent , en se combinant avec toutes les forces obscures en suspension dans l’océan, un être imperceptible. Que fait cet être ? il bâtit sous l’eau des continents.
La fonction de cet atome, c’est de remplacer à un moment donné les Europes, les Asies, les Afriques et les Amériques que vous avez à cette heure sous les pieds.
Il est l’extrême ouvrier de l’œuvre inouïe.
Là où semble finir la vie sous-marine, il naît, il charge le bas du nuage monstrueux des vagues, et, sans cesse et à toute minute, et jour et nuit, il en tombe innombrablement, immense pluie éternelle.
Analogies vertigineuse ! il neige sur le haut des montagnes, il pleut sur le fond de l’océan. Seulement ce qui neige en haut des montagnes, c’est de la mort ; ce qui pleut au fond de la mer, c’est de la vie.

Victor Hugo, Philosophie, 1860
Source


lundi 1 avril 2019

faits d'images


 Jardin des plantes
 Thé à l'amante 
 Forêt en mouchoir de poche
Bonne pioche

Douce pensée aux poètes jardiniers
disciples de l'imaginaire.




"Le pire n'est pas que la vie refuse ce qu'on désire, c'est que, l'ayant donné, elle le reprend".
(Juan Carlos Onetti) chez Le Marquis de L'Orée
 

La phrase dans le poste: "Dans un monde qui change, il vaut mieux penser le changement que changer le pansement."
Pierre Dac

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photo source:DUNE

relâchement des paupières

L'image s'abîme dans le paysage

confondue dans son immobilité

dans effondrement de la vue 

qui ne peut que se perdre

l'équilibre se joue 

dans l'éclat soudain du reflet.



- une joie, une légèreté-



Il y avait la dune

une grande dune blonde

comme un pain chaud

la rumeur des vagues

qui me tournait le dos

...

il me semblait 

qu'il suffisait de fermer les yeux

que tout resterait immobile 

éternellement



mars 2019, 22° le dos aux vagues

Christine Saint Geours

                                                    
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source: KEDISTAN


Leyla Güven • Lutter pour la Vie

" Le silence, l’arrogance et la violence d’un régime valent-ils qu’on lui sacrifie sa vie par suicide ? Celles et ceux qui, dans les prisons turques ont mis fin à leurs jours ne se sont pas posé la question ainsi. Ils ont mis fin à leur jour, comme le firent Mohamed Bouazizi en Tunisie, Jan Palach en Tchécoslovaquie, Quang Duc, en 1963, au Vietnam"

source et suite KEDISTAN

          

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 La rue a des choses à dire et affaires-de propriétaire. Marquer son passage constitue une activité sans doute née-cessaire à l'équilibre de ses pensées. Essentielle?  peut-être, pour assumer son écart et sa diversité, exprimer une caractéristique et ouvrir l'esprit à l'aphorisme. Les mots ont tous les droits lorsqu'ils s'exhibent à nous, celui de nous faire sourire, bisquer, de nous amuser, de nous faire rêver,de nous rendre léger à l'instant d'une rencontre, de nous énerver...La rue a une âme et des états d'expression habillant le regard déambulant.

 


 

 


 

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 Source: ICONOVOX-"Fait d'images"


 

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