dimanche 3 février 2008

de l'autre côté



































































" de l'autre côté" c'est un film de Fatih akin que l'on a pu voir ou revoir au fanal dans le cadre du festival télérama. Cette bouleversante histoire a reçu le prix du scénario à cannes l'an dernier. Akin est né à Hambourg tout en ayant la nationalité turque et c'est dans un chassé-croisé entre les deux pays qu'il nous conduit à travers le destin souvent tragique mais jamais mélo de familles unies sans le savoir par des liens denses mais fragiles. "Plus je tourne en Turquie, plus j'essaie de comprendre ce pays. Mais, plus je le comprends, plus je suis triste. Je déteste la politique et le nationalisme. Il faut voir ce qui se passe là-bas actuellement... L'histoire se répète. Les mêmes erreurs sont commises, comme toujours.J'aime ce pays, mais tourner en Turquie me pompe mon énergie, mes larmes et mon sang." voilà ce que dit le réalisateur de son pays (interview paru dans évène) et sa caméra traduit on ne peut mieux ses émotions, ses doutes, ses peurs mais aussi et malgré tout...un très bel hymne à la vie et à l'amour par-delà les frontières.











"De l'autre côté" ( t'as pris des cours pour les enchainements? -voix off-) c'est aussi notre histoire à nous autres les gens de l'estuaire à cause ou grâce à un fleuve qui marque la frontière entre deux mondes pourtant proches mais si différents, celui du nord et celui du sud; D'ailleurs la météo ne s'y est point trompée , elle ajuste toujours ses commentaires en fonction de la Loire suivant que l'on y vive côté tuiles ou côté ardoises. "De l'autre côté" sentait vraiment l'aventure lorsqu'enfant avec ma mère par une belle journée de fin d'hiver nous prenions le bac de Mindin pour aller ensuite, au fil de nos promenades dans les avenues tranquilles, pique niquer bien emmitouflés au bord d'une plage de Saint Brévin. Au retour nous chipions gentiment et sans états d'àme quelques branches de mimosas qui dépassaient partout des grilles des belles villas fermées.Puis Il fallait se dépêcher pour reprendre le bateau du jeudi, avant la tombée de la nuit, le nez au vent de l'estuaire, les yeux écarquillés, les cheveux ébouriffés... fatigués et contents nous rentrions à la maison qui sentait pendant quelques jours encore le parfum si délicat de notre voyage "de l'autre côté".

vendredi 1 février 2008

salade de mots














































"Existe-t-il au monde une connaissance dont la certitude soit telle qu’aucun homme raisonnable ne puisse la mettre en doute? Cette question qui, à première vue, pourrait paraître simple, est en réalité l’une des plus difficiles. Lorsque nous nous serons rendu compte des obstacles qui s’opposent à une réponse spontanée et optimiste, nous serons sur la bonne voie en ce qui concerne l’étude de la philosophie; en effet, la philosophie est simplement une tentative pour répondre à des questions de ce genre, non pas à la légère ou dogmatiquement, comme on le fait pour les choses de la vie ordinaire, et même pour les questions scientifiques, mais en exerçant notre sens critique, après avoir examiné tous les éléments qui rendent de telles questions troublantes et après nous être rendu compte de toute l’incertitude, de toute la confusion que dissimulent nos idées courantes. "(bertrand russel)









"La marée je l'ai dans le coeur
Qui me remonte comme un signe
Je meurs de ma petite soeur
De mon enfant et de mon cygne
Un bateau ça dépend comment
On l'arrime au port de justesse
Il pleure de mon firmament
Des années-lumière et j'en laisse
Celui qui vient les soirs de frime
Te lancer la brume en baisers
Et te ramasser dans ses rimes
Comme le trémail de juillet
Où luisait le loup solitaire
Celui que je voyais briller
Aux doigts du sable de la terre
Rappelle-toi le chien de mer
Que nous libérions sur parole
Et qui gueule dans le désert
Des goémons de nécropole
Je suis sûr que la vie est là
Avec ses poumons de flanelle
Quand il pleure de ces temps-là
Le froid tout gris qui nous appelle
Je me souviens des soirs là-bas
Et des sprints gagnés sur l'écume
Cette bave des chevaux ras
Au ras des rocs qui se consument..."
-léo ferré-(la mémoire et la mer)









-c'est ptêt ça, une idée du bonheur;
R
egarder le monde où ses passagers, et sentir léger au départ de votre bouche, remonter sur vos joues, jusqu'à la rive des yeux, une bouffée de tendresse... pour la vie, un irrésistible sourire à l'humanité, un instant, juste un instant..









"Etendez-vous sur le sol, la nuit, loin des lumières, fermez les yeux. Après quelques minutes, ouvrez-les sur la voûte étoilée...Vous aurez le vertige, vous vous sentirez dans l'espace;
Capturer cet instant harmonieux, s'inscrire dans le courant du temps, percevoir le battement de l'existence qui passe, la vie est une succession d'instants. (hubert reeves)









Nous sommes six milliards de bipèdes à tenir miraculeusement debout sur de fragiles petits pieds, en équilibre sur une boule de magma en fusion. Un véritable numéro de cirque ! (professeur choron)









"Pourquoi personne n’imprime dans les journaux
Que la vie est bonne! Je te salue, Marie:
Que c’est bon de pisser sur des accords de piano
Que c’est divin de baiser dans les roseaux affolés par le vent"
Bertolt Brecht-De la séduction des anges-









franco cassano-la pensée méridienne -
"On se connaît peu soi-même si l’on n’a jamais senti une excitation sur la peau en entrant dans la mer, puis le lent accord avec l’eau, si l’on ne sait pas ce que c’est qu’accepter de lui appartenir, et se laisser aller, en flottant. Notre corps découvre un monde quand il accepte de se confier sans peur au mouvement du ressac, quand nous contemplons le ciel étendu sur la mer et plongeons nos oreilles dans son ventre sonore, en acceptant de nous donner à elle avec une confiance filiale. Dans cet exercice, dans cette familiarité avec la grammaire de l’eau réside une sagesse ancienne, qui suggère la possibilité d’un temps autre. Sans l’infini de la mer, nous coulons à pic, entraînés dans le tourbillon de notre anthropomorphisme."





".../...Et la honte d’être un homme, il arrive aussi que nous l’éprouvions dans des circonstances simplement dérisoires : devant une trop grande vulgarité de penser, devant une émission de variétés, devant le discours d’un ministre, devant les propos de « bon-vivants ». C’est un des motifs les plus puissants de la philosophie, ce qui en fait forcément une philosophie politique. Dans le capitalisme, il n’y a qu’une chose qui soit universelle, c’est le marché. Il n’y a pas d’Etat universel, justement parce qu’il y a un marché universel dont les Etats sont des foyers, des Bourses. Or il n’est pas universalisant, homogénéisant, c’est une fantastique fabrication de richesse et de misère. Les droits de l’homme ne nous feront pas bénir les « joies » du capitalisme libéral auquel ils participent activement. Il n’y a pas d’Etat démocratique qui ne soit compromis jusqu’au cœur dans cette fabrication de la misère humaine."(g.deleuze)





"Pas vieillir, pas mourir"
- Henri Tachan-
"Je veux avoir le temps d'apprivoiser les mouches,
Je veux l'Eternité pour apprendre ta bouche,
Je veux voir les saisons minute par minute,
Brindille par brindille tout le bois de ma hutte.
Je veux, chaque seconde, connaître une habitude,
Comme un chien familier, comme la solitude,
Je veux me coucher là et n'être pas rentable,
Je veux vivre la vie d'une pierre, d'une table,
Sans suspense, sans destin, sans crainte, sans dénouement,
Je veux avoir le temps de perdre tout mon temps…
Je ne veux pas vieillir, je ne veux pas mourir, je n'veux pas
Je veux que tu sois belle et que tu brûles ailleurs,
Comme un bête en feu, sans que j'aie ni douleur,
Ni jalousie, ni haine, ni fierté pour rien;
Je ne veux plus, familles, votre orgueil sicilien,
Je veux avoir le temps de simplifier nos corps;
Cette fille qui passe, il me la faut encore,
Cet étranger te plaît, et c'est épidermique;
Je veux avoir le temps de comprendre cette musique,
Je veux avoir le temps de ne plus avoir mal,
Je veux avoir le temps d'être enfin animal…
Je ne veux pas vieillir, je ne veux pas mourir, je n'veux pas
Je veux des barricades qui servent à quelque chose,
Que près des immortelles, elle vivent, les roses,
Je veux que les enfants ne soient plus des victimes,
Qu'on raye des dictionnaires "bombarde", "tue", "assassine",
Je veux que la Raison n'ait plus droit de cité,
Qu'"intelligent", "malin" deviennent inusités,
Je veux avoir le temps de faire vingt ans de taule,
Cent ans de poésie, mille ans sur ton épaules,
Je veux avoir le temps d'être ni vieux ni sage,
Je veux avoir le temps d'être Idiot du Village…
Je ne veux pas vieillir, je ne veux pas mourir, je n'veux pas"
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...