jeudi 29 septembre 2016

provisoire


"Je suis venu au monde pour le rendre provisoire"
Roland Dubillard




 
LE MOT

"Je cherche un mot
vaste et chaud comme une chambre
sonore comme une harpe
dansant comme une robe
clair comme un avril

un mot que rien n'efface comme une empreinte dans l'écorce
un mot que le mensonge
ne séduit pas

un mot pour tout dire
la mort la vie
la peur le silence et la plainte
l'invisible et le doux
et les miracles de l'été

depuis si longtemps je cherche
mais j'ai confiance en vous:
il va naître sur vos lèvres"
Jean Pierre Siméon extrait de: "La nuit respire"



"Le pessimisme de l'intelligence ne doit pas désarmer l'optimisme du coeur et de la volonté."
Antonio Gramcsi


Du 1er au 30 octobre 

Z'INFOS 

 photo Anne Ackermann

 photo: Arnau Bach




 photos Glenna Gordon


photo Ed Kashi 

 photo Kazuma Obara



 Ian Teh



 photos: Cris Toala Olivares


  photo: Gaël Turine

  photo: Le Kolektif 2 dimansyon


  photos: Jean-François le Bescond


 photo: Alexis Berg

mardi 27 septembre 2016

facho pour la saison



"La cause du peuple"
 titre -narguant- d'un livre appelé à faire du bruit;
Enfin, entendons par là :
à tenir tête de gondole au rayon des écritures à DLC courte.

L'auteur s'appelle Patrick Buisson.
 Nom prédestiné  peut-être
pour déclarer sa flamme à l'histoire
 dans sa version pin's d'extrême droite.

"La cause du peuple" marque déposée à l'institut national de la propriété industrielle
par l'ancien patron de Minute, pro Algérie française et penseur de la droite la plus nazionale qui soit...Y'aurait   sans doute de quoi faire hurler quelques anciens maoïstes mais...
 ils commencent à se faire rares aujourd'hui les anciens maoïstes - les nouveaux aussi d'ailleurs, enfin par chez nous
et comme le Buisson ardent ex-Crapouillot n'a plus à craindre en 2016 de quelque éventuel retour de barre de fer  version gauche prolétarienne, il peut ainsi  s'amuser tout en  distillant sa prose nauséabonde et régler en même temps ses comptes avec son ancien et généreux employeur candidat sur le retour.

En entendant causer des dernières péripéties de ce ruffian, j'ai pensé à toi mon ami Julien, toi l'ex mao (personne n'est parfait) à l'imposante carcasse,  j'aurais adoré t'entendre hurler contre la récupération d'un titre "La cause du peuple" que tu avais défendu becs et ongles et plus si affinités...  au sorties des usines  avec tes potes Jean-Paul, Simone et tous les autres.

Sur que, malgré ton âge déjà avancé tu aurais marqué le coup d'une manière ou d'une autre, plutôt avec ta plume vengeresse sans doute mais... qui sait... comme tu savais aussi parfois rester jeune...

Seulement voilà , toi "le géant, le furieux, l'insolent" pour reprendre quelques mots sensibles de tes filles, tu nous a quitté il y presque trois années maintenant et ta colère lucide et récurrente  tout comme ton amitié me manquent terriblement, mais dans le même temps je suis content aussi que tu ne voies pas aujourd'hui tout cela, ce monde où les fachos pour la saison tiennent maintenant le haut du pavé et ptêt même au rythme où vont les choses bientôt les rênes du pouvoir.

Quelle misère, cher Camarade.
...



dimanche 25 septembre 2016

la fête de l'insignifiance


".../...
Oui, c'est comme ça, dit Ramon.
Les gens se rencontrent dans la vie, bavardent, discutent, se querellent,
sans se rendre compte qu'ils s'adressent les uns aux autres de loin,
chacun depuis un observatoire dressé en un lieu différent du temps.
Après une pause Charles dit: "Le temps court. Grâce à lui, nous sommes d'abord vivants, ce qui veut dire: accusés et jugés.
Puis nous mourrons et nous restons encore quelques années avec ceux qui nous ont connus, mais très tôt un autre changement se produit : les morts deviennent des vieux morts, personne ne se souvient plus d'eux et ils disparaissent dans le néant;
seuls quelques-uns, très très rares, laissent leurs noms dans les mémoires mais, privés de tout témoin authentique, de tout souvenir réel, ils se transforment en marionnettes...
.../..."





".../...
Se sentir ou ne pas se sentir coupable. Je pense que tout est là. La vie est une lutte de tous contre tous. C'est connu. Mais comment cette lutte se déroule t-elle dans une société plus ou moins civilisée?
Les gens ne peuvent pas se ruer les uns sur les autres dès qu'ils s'aperçoivent. Au lieu de cela, ils essaient de jeter sur autrui l'opprobre de leur culpabilité.
Gagnera qui réussira à rendre l'autre coupable.
Perdra qui avouera sa faute.
Tu vas dans la rue, plongé dans tes pensées. Venant vers toi, une fille, comme si elle était seule au monde, sans regarder ni à gauche ni à droite, marche droit devant elle. Vous vous bousculez.
Et voilà le moment de vérité.
Qui va engueuler l'autre, et qui va s'excuser?
C'est une situation modèle: en réalité, chacun des deux est à la fois le bousculé et le bousculant.
Et pourtant, il y en a qui se considèrent, immédiatement, spontanément, comme bousculants, donc comme coupables.
Et il y en a d'autres qui se voient toujours, immédiatement, spontanément,comme bousculés, donc dans leur droit, prêts à accuser l'autre et à le faire punir.
Toi, dans cette situation, tu t'excuserais ou tu accuserais?
-Moi, certainement, je m'excuserais.
-Ah, mon pauvre, tu appartiens donc toi aussi à l'armée des excusards. Tu penses pouvoir amadouer l'autre par tes excuses.
-Certainement.
-Et tu te trompes. Qui s'excuse se déclare coupable; Et si tu te déclares coupable, tu encourages l'autre à continuer à t'injurier, à te dénoncer, publiquement, jusqu'à ta mort. Ce sont les conséquences fatales de ta première excuse.
-C'est vrai. il ne faut pas s'excuser.
Et pourtant, je préfèrerais un monde où les gens s'excuseraient tous, sans exception, inutilement, exagérément, pour rien, où ils s'encombreraient d'excuses...
.../..."




".../...
Chaque être humain était le décalque de la seconde pendant laquelle il avait été conçu.
.../..."






Milan Kundera-extraits de: "La fête de l'insignifiance"-Editions Gallimard-



samedi 24 septembre 2016

mille faut déchiffrer le monde



Numéroter ses abattis
avec un
             Bé alors
                      et deux
 T'es toi.

Mille
 faut déchiffrer le monde

"Les hommes qui ne pensent pas sont comme des somnambules."
Hannah Arendt





"Règle numéro un:
vous n'êtes pas en cause.
Règle numéro deux:
le monde et vous poursuivez des objectifs distincts.
numéro trois: 
l'esprit peut changer l'enfer en paradis, le paradis en enfer."
Richard Powers-La chambre aux échos-




                                                                             illustration source Toile

"Je me suis levé avec lassitude.
Ma montre dit treize heures,
ce qui est un tour de force
pour un cadran numéroté jusqu'à douze."
San Antonio-Le fil à couper le beurre-                     


illustration source Toile


"Le psychologue Alan Watts a dit un jour que la vie est un jeu dont la règle numéro 1 est la suivante: Attention, ce n'est pas un jeu, soyons sérieux." Paul Watzlawick"faites vous-même votre malheur"

 

"Si le mot dignité avait un sens alors il est impossible que l'on accepte de se numéroter."
Ingrid Betencourt "Même le silence a une fin"

vendredi 23 septembre 2016

la poésie sauvera le monde


Un titre comme une assurance sur la vie
 enfin ptêt sur la sienne
puisque
 plus qu'au monde
c'est à l'énergumène que nous sommes
qu'il s'adresse.

 Bel acte posé sur la vitrine d'un livre
pour réchauffer le coeur
d'un sensible à poésie,

Si un jour la poésie sauve le monde,
c'est que ce dernier aura cru en elle.

Seulement,
 le monde est une abstraction,
un désert de multitude et le fantasme de ce que l'on veut bien y mettre,

Alors,
la poésie sauve mon monde
celui que je repeins grâce à elle,
celui des flaques d'eau pour y rencontrer la lune,
celui du film des mots, des émotions de phrases, 
du verbe déraisonnable
et du vocabulaire qui se reproduit au gré des situations,
des doutes, des peurs
et des évidences fulgurantes d'un instant,
en tournant les pages d'un bouquin  
le cul sur le sable
et la tête épelant l'horizon. 


"Attention au bourgeonnement
Ecrire plutôt pour court-circuiter."
Henri Michaux

Ce jeudi en poils d'automne et "Pré Vert" (nazairien salon de thé/librairie/épicerie)
Rémi  nous a proposé sa relecture de "Barbarie, si tu veux de l'amour"
texte lumineux de Jean Firmann 
présenté au mois d'aout à Genève par l'auteur entre six et sept heures du matin.
(et publié  ici même) ;

Rémi s'en est emparé,  que dis-je habillé, avec toute son émotion
et désir de partager.

Vendredi et présentement,
je nous propose  un texte de Rémi himself:




Continent Poésie



"Je suis de ces "petits-explorateurs-solitaires"
qui s'enfoncent aux labyrinthes d'eux-mêmes.
En reviennent parfois les mains vides
            parfois le cœur plein d'amertume
parfois encore avec une amour de femme, une amitié d'homme, un peuple en tête,
une relique, un trésor archéologique, un parfum du Graal, une musique des étoiles,
une rare équation et sa résolution, une toile, un message de prophète, bref

une œuvre hors-temps
et non pas un rationnel hors-d’œuvre.

Le sixième sens, comme le sixième continent
n'a que faire des rationalismes étroits
            - et inversement.
Une bonne dose de rationalité alliée à un bon grain de folie conduit par contre
            - par d'insolites chemins -
aux constats d'évidence à toujours renouveler contre la confortable bêtise de la société dite
de consommation - cf. les bœufs à l'étable.

Constats d'évidence ?
Toujours crier aux panneaux de nos villes policées :

       Bon Sens Interdit, Jeannot !...
            Toujours rappeler qu'il reste à enfoncer les
                    portes ouvertes - dites telles -.
Toujours contribuer à plus de courage, individuel et social, avec cette
"lucidité, blessure la plus rapprochée du soleil",
et avec cet humour, bien sûr, du "nonsense" carrollien, pour redonner du sens
au Pays des Merveilles.
Qui est toujours là,
sans frontière,
autour de nous et en nous...

De mon Pays des Merveilles, de mon jardin-secret,
de ce sixième continent qui nous est commun, chacun par nos propres moyens,
voici quelques traces. Quelques messages sans lieux ni dates...:

Mais une musique, un parfum, un goût-du terroir, un toucher 
- des pieds, des mains, des genoux ou du ventre - ont accompagné ma "vision",
mes sur-prises de vue du Sixième Continent, que je vous donne à voir,
                        avec vos yeux et votre sixième sens."
 Rémi Begouen
                                              (présentation de l'exposition-photo, en 1990 à Tréguier  : "Le Sixième Continent")


 



jeudi 22 septembre 2016

adhésion au mouvement

Géo localisation: Le Croisic-
à deux pas du Saint-Jean-de-Dieu d'hier transformé en  Saint Goustan d'aujourd'hui.
Data temporalisation: dimanche 18 septembre.
Beau temps quoiqu'un peu frais,
Belle mer quoiqu'un peu humide.




Le  compte à rebours est lancé.
Sous le sable: l'océan.

                               Un peu trop à la bourre
 on n'en mène palourde
                           Puis  on tire  un grand traict sur ses peurs
D'ailleurs!
Le bateau revient le jour suivant,
le bateau revient
ET
                           Ils sont toujours vivants. 


" Seul sur le sable, les yeux dans l'eau, mon rêve était trop beau.../..."







"On vous laisse la tribune
Les honneurs du pouvoir
On vous laisse voler la victoire
On vous laisse le soin de bien ingurgiter
Notre part de votre marché
On vous laisse notre âme sur le bas-côté
Endetté, endetté, en détresse
A genoux de chagrin
D'avoir fait le baise-main
A l'austérité, son altesse

On vous laisse nos hivers
On vous laisse nos étés
De quoi vous distraire
Et nous faire tomber

On vous laisse libéral démocratisé
Chômage à volonté
On vous laisse nos destins s'ouvrirent les veines
En commission européenne

On vous laisse s'allonger la peur dans votre lit
Mais faut pas toujours croire ce qu'on dit
A Athènes Apollon a raison de chanter
Ma liberté

On vous laisse nos hivers
On vous laisse nos étés
De quoi vous distraire
Et nous faire tomber

On vous laisse nos hivers
Et notre dignité
De quoi vous distraire
Pour quelques années

On vous laisse Arcelor Mittalisés
Par Florange, l'or et l'acier
On vous laisse cet étrange capitaliser
Sur la précarité
On vous laisse à vos super hyper profits
Oh la belle vie
Chez Lidl le pack de bières
A des pulsions suicidaires

On vous laisse nos hivers
On vous laisse nos étés
De quoi vous distraire
Et nous faire tomber

On vous laisse nos hivers
Et notre dignité
De quoi vous distraire
Pour quelques années

On vous laisse nos frontières
Se refermer
Homme à la mer, émigré
Cap sur l’Angleterre
Depuis la Guinée
T'as le temps d’apprendre à nager
On vous laisse nos frontières
Se refermer
Sur la Méditerranée
Enfant de la guerre
Cherche un bout de terre
Pour apprendre à marcher

De quoi vous distraire
Pour quelques années

De quoi vous distraire
Pour vous en aller

De quoi vous distraire
Pour vous en aller

De quoi vous distraire
Et vous en aller"
Cyril Mokaiesh




CARTON ROUGE

PROGRAMME


Cuisine familiale:
Araignée du matin et plage du soir par Camille et Clément
en version Thaï la route

à suivre à l'année



dimanche 18 septembre 2016

don't think twice it's all right


Ce samedi là, au 172 du boulevard de front de mer,
complètement allumée,
pour la journée européenne du patrimoine,
la pêcherie 
et nous rîmes aussi beaucoup
 avec elle.


y-a pas photo!
  la nuit,
 je réverbère


  Pécher au lamparo
   et  fanalement
   devant l'éternel
  qui éclairera sa lanterne?



Quinquets du soir:
Bonsoir!




vendredi 16 septembre 2016

affaires de la semaine


"Des ensembles de mots se forment dans le désir qu'on a d'écrire; ça finit par produire une sorte de pensée.
 Juste assez comme une ébauche pour qu'un poème n'y pousse, et dise à la fin tout autre chose.
J'ai pensé me saisir de ces mots pour te parler, ou à n'importe qui;
ça n'est qu'à mon banal désir d'être et de continuer que je parle.
Heureusement que le poème s'en va plus loin que ces premiers mots, les arrange autrement que j'aurais pu prévoir.
Quand  je n'y comprends plus rien les geste de son dire touche peut-être à ta main.
Au monde.
A demain." 
James Sacré extrait de "Un paradis de poussières"


"Peut-être on commence à dire ce qui se passe de corps en corps quand on arrive à entendre les voix qui parlent seulement dans les silences de notre voix

les intervalles entre les coups du coeur ne sont pas vides
les intervalles entre les mots ne sont pas blancs
ce sont des  presque mots des presque gestes du plus que se taire et du moins que dire

à l'intérieur des lettres d'autres lettres
à l'intérieur du corps nos autres corps
comme une langue à chaque moment différente
que nous sommes toujours au commencement d'apprendre"

Henri  Meschonnic extraits de "Nous le passage"

 
"Poussée à bout la solitude n'est que la face voilée de la multitude."
Victor Levy-Beaulieu-


"Le monde est une parabole, une énigme. Et la multitude voit, et la foule entend ; mais en vain."
Alexandra David-Néel  


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INFOS

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