jeudi 31 mars 2016

si seulement je savais



Témoin de son étang
Objectivement
                      sans objectifs.
Trop perché
Mâle  perçu
                                   à   rembourser en plusieurs mansuétudes
et indulgences
d'avoir vécu au-dessus
                                    de ses possibilités.

Qui se cache t-il derrière les mots ?
Quel sens donner aux girouettes?

D'où vient l'éventail ?
                                      la route ?

Trop d'eau ça dessèche à la longue
sur la digue du cru
                          et son brise-larmes.
tendance:
local et rôt

Houblon
Doublon à se faire mousser les bacchantes
dans les poings d'interrogation.

Le droit de se terre
amer
et vulnérable du littoral
où l'érosion trace ses sillons
toujours et un  ensablement à la manoeuvre.

Lucarne posée à la merci des marées
je constate
et Jean ticipe

Mais quel jeu jouez-vous donc?

Si seulement je savais...

mercredi 30 mars 2016

vie à vie






"La Vie,
ça tient dans une paume,
ça résonne comme un psaume
Mais ce n'est qu'une java,
La Vie,
A peine est-elle éclose
On dirait une rose
Mais ce n'est qu'un dahlia,
La Vie,
Même si tu la bourres
De rêves et d'amours
Qui n'en finissent pas,
La Vie,
Même si pour l'Enfance
C'est plus beau que Byzance,
C'est toujours Carpentras !
La Vie,
ça n'a pas de ressources,
C'est pas coté en Bourse
Comme l'or-étalon,
La Vie,
ça se débine en douce
A la vie comme je te pousse
Au détour d'un avion,
La Vie,
Si tu la perds, pas besoin
De demander le chemin
de la rue des Morillons,
La vie,
On croit que c'est " pépère ",
Bien planqué à l'arrière,
C'est toujours sur le front !
La Vie,
Pas le temps de faire des projets,
A peine même si j'ai
Le temps d'être rossignol,
La Vie,
On te la donne, on te la reprend
Comme un jouet d'enfant,
Une divine babiole,
La Vie,
C'est un bout de répit
Qui couve au bain-marie
Dans une drôle de casserole,
La Vie,
C'est la supercherie
D'un Jupiter aigri,
D'un dieu à camisole !
La Vie,
ça ne tient qu'à un fil,
ça se joue à face ou pile
Pour des profits et pertes,
La Vie,
ça se sauve, ça s'épargne,
A la caisse d'épargne
Des guerres qu'on déserte,
La Vie,
Moi je la revendique
Pour le moindre moustique,
Pour la bête de somme,
La Vie,
C'est la fleur sans fusil,
C'est la Terre sans patrie,
C'est le Berceau des hommes,
La Vie !"
-Henri Tachan- 
 
 
Prends en de la grêle 
 
 
"Ciel: lieu de délices que l'on dit être le Paradis 
et d'où nous arrivent aussi la pluie, la foudre, la grêle et les bombes."
-Albert Brie
 
 
                                photo source: Toile
 
 
"L'esprit humain est comme un parapluie : il marche mieux lorsqu'il est ouvert."
-Darry Cowl-  
 
                                photo source Toile
 
 

dimanche 27 mars 2016

tellement de mots qui se courent après



".../...
Je longe le trottoir d'un pas tranquille.
De temps à autre je m'arrête pour regarder la rue, la circulation, les gens...
Ils se pressent, la vie est si courte.
Sur ma table de chevet est posé un livre. Pas le mien, le mien n'a pas encore brisé son cocon "manuscrit". Il attend pour papillonner, outre une bonne fin, une bonne correction, et je ne suis pas certain qu'il la mérite, après tout, peut-être n'a-t-il rien commis.
Non, je pense à un autre livre, un vrai, un avec une jaquette qui fleure bon entre les pages lorsque l'on y fourre son nez, un rempli de mots qui se courent les uns après les autres, chahutent, se bousculent.
En apparence, car à bien y regarder les mots s'organisent.
Comme la rue, les gens, et la vie qui est si courte.
Je traverse la chaussée et je pense à tous ces mots contenus dans les livres, tellement de livres, tellement de mots qui se courent après.
Un mot regarde le préfixe du mot après lequel il cavale, il court sur la page. Parfois, il jette un coup d'oeil par-dessus son épaule et observe le suffixe du mot qui lui court après. De peur de se marcher dessus, le mot s'aménage un espace et pendant qu'il court, il faut qu'il fasse gaffe le mot, car il peut choir sur une virgule, se prendre un point dans la gueule, quand c'est pas deux, se faire cerner par des parenthèses, entre guillemets. il lui arrive même de se faire unir par un trait, alors le mot va par deux, clopin-clopant.
D'autres fois, il court et puis plus rien, alors i saute la page. Mais les mots prennent leurs précautions. Les mots dans leur course, se réunissent en phrases, en paragraphes. Et ils courent comme ça depuis tellement longtemps, se posent tellement de questions qu'ils oublient au bout du compte qu'il n'est qu'un seul vainqueur, un indépendant celui-là, qui attendait là depuis le début, le mot "fin"

La vie est si courte.
.../..."
Stéphane Mariesté extrait de: "Babylone sous les bombes"



                                         ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[











    Ray Collins "Marines"



    Gamma /Hetstone


  Cédric Wachthausen- "La petite mer" avec les écoles vannetaises de St Guen et Armorique


Darrin Zammit Lupi/ Reuters  "Isle landers"

TOUT LE PROGRAMME

                                                     \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\[[[[[[[[[[[[[[[[[[






REDADEG 2016
 du 29 /04 au 07/05

Plus d'infos

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jeudi 24 mars 2016

le lieu exact de son combat


"On peut le croiser sur le port
Il n'attend aucun bateau   le voyage a déjà eu lieu
Il marche sans hâte
Fermement
Le quai le tint juste au bord de l'horizon et son regard va loin.

il a laissé tomber ses armes depuis longtemps
C'est son corps tout entier qui a livré bataille
Même quand il ignorait quel combat l'empoignait

Longtemps ce qui l'attaquait avait des formes surprenantes
Parfois un monstre marin
parfois le sourire d'une femme
ou l'absence d'une main pour le guider
quand il était enfant
Il reculait
Il fuyait à l'approche de la plaie qui pouvait ouvrir son corps.

Le vent et la mer lui avaient appris
qu'après la vague il y a le creux
et puis une autre vague encore
et que celui qui veut aller loin ne peut s'arrêter

La fatigue n'est tien
Il fallait ruiner la peur qui entrave le pas
rend le monde étroit
Mais l'homme la sentait qui montait des entrailles
Il sentait ses mains se raidir et ses épaules cherchant l'abri
Il n'y a pas d'abri contre la peur qui monte du ventre des hommes
L'homme fuyait.

Et puis il y eut la nuit de la neige rouge

Cette nuit-là l'homme a rencontré ce qui n'a ni début ni fin
C'était tout proche de lui
Pourtant il avait encore le temps de fuir.
Dans ses jambes l'élan de la course déjà
et lui
qui demeurait

C'était sa place exacte
Inscrite dans le sable depuis longtemps
C'était la place exacte de son combat"

Jeanne Benameur "Extrait de: "Le lieu exact du combat"


source: "L'insurrection poétique Manifeste pour vivre ici"
Editions Bruno Doucey





                  illustration source: Toile

VIVE LA RAGE

"Il ne s'agit pas d'organiser, de comprendre, mais de vivre.
                          Il faut que tout le monde ait un visage et non un masque.
Ne vivez plus    pour vos maîtres.

Dieu est un scandale qui rapporte.
                                                         La nature n'a fait ni serviteurs ni maîtres.
La vie aime la conscience que l'on a d'elle.

                              Changeons la vie et transformons son monde d'emploi.
Oser et l'espoir.
                            Il faut systématiquement explorer le hasard.
Construisons des aventures"
 Denise Miège extrait de: Collage de citations de mai 68)



lundi 21 mars 2016

quoique


Véritable cloche à poussière
très utile
dit-on
pour se mettre en ménage
de printemps.


"Prisonniers, écoutez le bruit de la mer qui court sur le sable.
La vague à vos pieds roule des oiseaux, des algues et les outils de votre libération.
du côté de la ville, une jubilation inconnue emplit le hall des usines.
Les roues mordent la matière et lui confectionnent une bonne petite âme ouvragée comme un bijou.
Trains et paquebots tissent autour du monde l'immense cage des noces.
Dans les chantiers béants, les ouvriers cognent le coeur fruste de la terre, le flanc des charognes minérales.
Surpris par le silence qui glace l'air, par cette attente sans fin au bout de laquelle il n'y a rien et qui se prolonge sans raison, ils lèvent la tête.
Autour d'eux, on cloue des potences dans l'air du plus long été.
Triomphante et nue, la cognée est levée dans le soleil.
Et l'homme que je suis à honte soudain d'être un homme vivant, complice de son temps." 
Albert Ayguesparse-"Prisonniers de la vie" 



Tu t'en fiches
contrefiches de l'affiche
qui s'affiche
et t'aguiche.
Ma biche.

Quoique!

En frisant ta barbiche
tu défriches la Clémence
toute godiche.
Pôv bibiche! 

Quoique!


Tu te cailles les miches
un peu et déniche
 ta vieille peau fétiche
Capiche?

Et tu te lis comme dans les pages d'un livre
Quoique!







CHEZ:  "Pas la peine de crier":



samedi 19 mars 2016

on m'dévisage, on m'envisage

"Notre vrai visage nous attend."
Jacques Lacarrière

                                                             "Le visage humain fut toujours mon grand paysage"
                                                                                        Colette


 
"Pour chacun une bouche deux yeux
deux mains deux jambes
.../...
Alors
entre la bouche qui blesse
et la bouche qui console

entre les yeux qui condamnent
et les yeux qui éclairent

entre les mains qui donnent
et les mains qui dépouillent
entre les pas sans trace
et les pas qui nous guident

où est la différence
la mystérieuse différence?"
Jean-Pierre Siméon extrait de: "La différence"




"Ton visage est un endroit qui a marqué ma vie."
Anna Gavalda

                                                                             "Voir un visage revient à dire en silence 
                                                                                          son énigme invisible." 
                                                                                              -Jean-Luc Marion-                                         

jeudi 17 mars 2016

Ecoutez si on allume les étoiles




"La tâche est grande
on y suffit à peine.
                                  il faut d'abord refaire la vie,
une fois refaite
                        on pourra la chanter.
Notre temps, pour la plume,
n'est pas facile." 
-Vladimir Maïakovski- 

 

mardi 15 mars 2016

si dieu existait



"Sans haine mais pas sans colères,
mon poème peut montrer les dents,
quand une foi arrogante menace du bâillon
les infidèles, les athées, les libertaires,
et promet l'ordre moral aux libertins,
aux affranchis qui dénoncent l'imposture d'un péché de chair,
la lapidation de la femme adultère,
la beauté qu'on enferme dans l'insulte d'une burqa.
Des misérables avilissent l'amour et la vie
et l'on s'attriste qu'ils ne puissent deviner
que si leur dieu jaloux n'est pas un voyeur,
il regarde dans les coeurs, pas dans les lits!

Pour un oui, pour un non, une caricature,
une image non conforme à leur orthodoxie,
les voilà en émoi, rameutant le troupeau,
en appelant à la censure, au meurtre, à la croisade;
ils crient au sacrilège en feignant d'ignorer
que le sacré des uns n'est pas celui des autres,
qu'on est pour son voisin toujours un peu dans l'hérésie.
Car ces inféodés, ces dévots qui s'indignent du blasphème
semblent incapables de comprendre jamais
que le respect humain est dû à la personne,
pas à son credo, ses opinions, ses utopies.

Bien sur, je connais des croyants convaincus
que sans la liberté de conscience
aucune adhésion jamais ne vaudrait rien,
qui connaissent le doute et parfois même
les tempêtes sous un crâne et qui n'ont cure
des pauvres crédulités nées du clapot des cerveaux.
Déchirés entre la louange et le refus,
ceux-là dont le souci d'autrui oriente la prière,
qui voudraient rédimer le monde
en misant seulement sur la ferveur et la bonté,
sont à mes yeux le seul argument en faveur du divin.
Mais je crois trop que leur "créateur" est à l'image fraternelle
du meilleur de leur humanité
pour ne pas penser qu'ils l'ont inventé!

Pour ma part je le confesse,
depuis longtemps la messe est dite, le discrédit
jeté sur ces relents de religions, ces allégeances
à la lâcheté superstitieuse, aux angoisses qui nous accablent,
à la peur de la mort, du vide et de l'insignifiance;
Je n'ai pas le goût des soumissions,
des prosternations ni des genoux à terre.
La dignité de mes héros intimes
est d'être filles et fils de Prométhée,
d'avoir volé le feu au ciel et de lui montrer parfois le poing.
Et je me plais à croire que si un dieu existait
qui valût quelque considération,
il serait de toute éternité du côté des esprits critiques,
des rebelles, des insoumis,
des mécréants."
Michel Baglin-"Si dieu existait" -

                                                   \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\||||||||||||||[[[[[[[[[[[[[

L'été en pente douce:

Y'a pas photo: Magnifique Festival  et ce n'est pas un cliché
LE SITE

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dimanche 13 mars 2016

à l'ouest y'a du nouveau?


A  la pèche aux rustines, un soir de  sainte Justine
pendant que
 quelques volatiles complètement à l'ouest s'époumonent 
au becophone..
On s'essaye au jeu du :
Qui
 ka 
          dit: Coâ?





".../...Et vos voisins ?
Comment sont vos voisins?
Comment sont-ils habillés?
Comment parlent-ils?
Les croisez-vous souvent?
Les regardez-vous quand vous les croisez ?
Etes-vous plutôt du genre à éviter leur regard, à regarder à gauche et à droite en ayant l'air d'aller quelque part alors que vous ne faites que traverser un carrefour ou a engager la conversation?
Etes-vous du genre à donner vos impressions sur le temps qu'il fait ou pourrait/devrait faire/ ne fait plus?
Du genre à revenir en arrière?
Du genre à parler toujours autrement des mêmes choses pour essayer de faire dire ce qu'on n'a pas dit?
Du genre à refuser les rencontres en plein air où on boit dans des gobelets en plastique,
Du genre à vous frotter les mains systématiquement?
Du genre à dire ce que vous avez fait alors que nous savons très bien que vous l'avez fait?
Du genre à pas classer vos photos?
Du genre à penser que  de toute façon  dans la vie, la plus forte probabilité est de gagner un ours en peluche?

 Vous préciserez également quel métier vous exercez, avec quelles personnes vous vivez, quels liens vous entretenez avec ces personnes, quels conflits vous avez à régler -toutes sortes de conflits-, ce que vous avez fait hier, avant-hier, avant-avant-hier, etc
Répondez simplement.
Répondez clairement.
Répondez. Répondez quand on vous demande de le faire
.../...
Quelles sont les qualités que vous préférez en vous?
Quelles sont celles que vous préférez chez les autres?
Les qualités que vous préférez chez les autres sont-elles les mêmes que celles que les autres préfèrent chez vous-ou au contraire, pas du tout?
Y a-t-il des qualités que vous vous accordez que les autres ne vous accordent pas ou y a-t-il au contraire des qualités qu'on vous accorde que vous ne reconnaissez pas?
Selon combien de critères doit-on estimer que l'on est attiré par quelqu'un?
Si une personne prétend quelque chose comment vous assurez-vous qu'elle dit la vérité?


Avez-vous des horaires réguliers?
Quelle est votre journée type?
Pratiquez-vous au moins un sport au moins une fois par semaine?
Quel est le moment de la journée où vous vous sentez le mieux?
Le moins bien?
Le plus mal?
Aimez-vous les courants d'air ou au contraire les évitez-vous?
Avez-vous vos raisons?
Fermez vous la fenêtre de votre chambre le soie?
Quand la nuit reprend ses droits, donnez-vous l'impression d'attendre quelque chose qui ne viendra jamais?
Dans quelle positions vous endormez-vous.
Avez-vous des insomnies?
A qui les attribuez-vous?
Est-ce que ce sont vos rêves ou vos cauchemars qui s'arrêtent avant la fin?
Qu'en déduisez-vous?


Avez-vous besoin qu'on fasse appel à vous ou au contraire ne le préférez-vous pas?
Aimez-vous les voyages organisés?
Passez-vous vous-même l'aspirateur?
Comment placez-vous votre couteau?
Est-ce plus fort que vous?
Appréciez-vous que les actions s'enchaînent les unes après les autres de façon rapide?
Etes-vous plutôt rapide ou plutôt lent?
Etes-vous ponctuel?
Préférez-vous finir un projet avant d'en commencer un autre?
Que faites-vous pendant la canicule?
Faites-vous des dons?
Lisez-vous les modes d'emploi?
Les plans d'évacuation?
Les consignes d'urgence en cas d'incendie?


Supportez-vous les affirmations gratuites?
Les bains de mer?
Les lampadaires?
Ecoutez-vous de la musique avec un casque ou des oreillettes?
Si on vous tend une feuille où il est écrit "Faites ce qui est écrit", que faites-vous?
Combien de fois par jour vérifiez-vous votre compte en banque?
Combien de fois par jour lisez-vous vos messages?
Combien de cartes de fidélité avez-vous?
Fermez-vous les portes derrière vous,
Pensez-vous à tout?
Y a-t-il des choses que vous aimeriez changer en vous ou chez les autres?
Combien de langues parlez-vous?
Avez-vous de amis?
Comment les sélectionnez-vous?
Qui sont-ils?
Savez-vous vraiment où ils sont, ce qu'ils font et qui ils sont ?
Depuis combien de temps les connaissez-vous?
.../...


Avez-vous besoin d'être écouté?
Compris?
Avez-vous besoin que quelqu'un en particulier réponde à vos désirs?
Sache combien de sucres vous mettez dans votre café?
Quelqu'un d'attentif , de serviable?
Quelqu'un de protecteur?
De familier?
Quelqu'un que vous connaissez ou quelqu'un que vous ne connaissez pas?
Etes-vous  du genre à lâcher du lest ou au contraire pas du tout?
Renoncez-vous souvent ou au contraire pas du tout?
Quelle est pour vous la personne idéale?
Quelles sont les remontrances qu'on vous fait en général?
Quelles sont celles que vous faites en général?
Pensez-vous qu'elles soient fondées ou non?
Pensez-vous ce que vous dites ou plutôt ce que vous ne dites pas?
Quelles sont les conséquences?
A moyen terme?
A long terme?
Que voulez-vous?
Pourquoi?
Est-ce plus que ce que vous ne voulez pas?
Est-ce moins? 




Préférez-vous qu'on vous parle de ce que vous avez fait, de ce que vous auriez-dû faire ou de ce qui vous intéresse?
Quel type de comportement avez-vous avec des personnes que vous ne connaissez pas?
Plutôt méfiant?
en général vous sentez-vous le plus souvent: enjoué/reconnaissant/vindicatif/triste/mélancolique/indifférent?
Recevez-vous des appels du monde entier?

Qui parle de qui de quoi en disant "nous"?

Combien y a-t-il de syllabes au dernier mot?

 Qu'est ce qui est pareil?

Quel consentement attendre?

Quelle est la nature de votre déception?

Qu'implique la candeur?

Qu'est-ce qui accompagne le ressentiment?

Qu'est-ce qu'un objet de délectation?

Pourquoi vous plutôt qu'un autre?

Où aller? Où se rendre? Contre qui? Contre quoi?

 Combien de fois faut-il parler?

Combien de fois faut-il se taire?

Qu'est ce qui court du passé dans le présent?
 Et du présent dans le futur? 

A quelle heure commencent les rêves?

Comment former un tout?

Quel point désigner dans le ciel?
 .../...
Qui voit-on dans le reflet des miroirs?
.../..."

-Pascale Petit- extraits de: "Le parfum du jour est fraise" Editions de l'Attente









vendredi 11 mars 2016

tableau de bord de père


"Les hommes savent depuis la nuit des temps, qu'il faut des rituels très stricts et un long apprentissage pour qu'enfin, parfois, "la parole émerge du tumulte"
-Fernand Oury-extrait de: "Y a-t-il une autre loi possible dans la classe?"

Chacun possède de curieuses rassurantes que les mystères de la vie lui dictent en filigrane.
Parfois, ils sont présupposés, dictés par je ne sais quelle obligation supérieure inscrite dans des livres d'une foi, deux fois, cent fois et lois  divine/devine.
Ben ma foi...

Et  puis quelquefois, les gestes sont ancrés dans l'histoire de racines familiales, à valeur d'exemple, sans qu'on y prenne toujours garde .
Ainsi, dans le champ des possibles de mon pré construit,
il est une manière de faire au petit matin et soir aussi, je peux bien  l'avouer, consistant à tapoter avec légèreté et insistance tout de même, le baromètre accroché au mur, pour apprendre un peu de ce que la journée pourrait  réserver météorologiquement  parlant- mais en silence- je vous prie;
Cette conduite addictive comme l'on dit en fac de psycho co co rico, je la tiens de mon paternel qui lui même la briguait de son...
Enfin bref... chaque journée passée au bercail avant que mes  jeunes ailes m'emportent vers d'autres univers et printemps compris, j'ai pu constater - du coin de l'oeil- que mon géniteur l'air  sérieux et pénétré, pendant quelques  graves secondes entrait en communion -en tout bien tout honneur- avec son instrument de mesure préféré.
Je n'avais pas besoin de prendre la place une fois celle-ci libérée, il me suffisait de regarder sa tête pour comprendre quel sort nous était réservé par les dieux du ciel et tout leur barda.

Cela fait longtemps maintenant que papa a grillé sa dernière disque bleu filtre; mais lorsqu'à mon tour -quotidiennement- je titille la pression atmosphérique sur la machine léguée par principe , c'est comme si son index dédoublait le mien; et ce doigt coutumier me rassure,  quelles qu'en soient les conséquences du tableau de bord de père.


"J'ai en effet un faible pour les habitudes et les manies. Les miennes et celles des autres. Tous ces vices minuscules et inoffensifs, rituels infimes quoique de haute portée."
Cécile Guilbert extrait de: "Le musée national".


jeudi 10 mars 2016

l'ombre au tableau




"Une fois en voyant mon ombre au sol
j'ai tenté de la dessiner à la craie.
elle bougeait sans cesse, pendant que je m'agenouillais,
et le temps que le soleil passe d'un horizon à l'autre,
le trait s'est transformé.

La ligne a suivi le bras et la courbe du coude,
contourné mes organes écrasés dans l'ombre d'un clocher
s'étirant au rythme du soleil.

Pour finir il est tombé à l'instant du soir,
et l'obscurité à enveloppé le vaste monde.
Mon ombre a disparu, infidèle, et la craie m'a révélé
monstrueusement ligoté à une chaise."
-Kevin Powers- extrait de "lettre écrite pendant une accalmie dans les combats-



"Si la vie n'est pas
ce vers quoi nous ne pouvons retourner;
s'il y a quelque consolation pour la tristesse qui revient
comme une alerte,
la marque visible de ce qui lentement se défait en chacun de nous,
le monde cherche sa beauté
et s'il devait éviter la douleur
je ne sais pas encore.

Pourquoi cette ombre, ce silence versés dans nos mains
ces manques insaisissables;
au fond de l'air, un oiseau déploie ses ailes
et s'il devait éviter la couleur
je ne sais pas encore."
-Hélène Dorion-

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PLUS D'INFOS

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Lisons, lisons, et plus que jamais emparons-nous des Mots du Monde !
Pour sa quatrième édition, Atlantide vous propose d’embarquer durant quatre jours vers d’autres histoires, d’autres expériences, parfois très proches de nous, parfois très éloignées, mais qui à tous les coups nous aident à mieux appréhender notre (nos) réalité(s).
Profitons de la générosité de cette littérature qui, en mots ou en dessins, pour les petits et les grands, a tous les pouvoirs : celui de nous grandir en élargissant nos horizons, celui de nous armer contre tous les obscurantismes en musclant nos consciences, celui d’affirmer notre humanité en nous faisant pleurer ou rire…
Partageons ces Mots du Monde avec une cinquantaine d’écrivains, d’ici et d’ailleurs : tout au long de grands entretiens, conversations et lectures ils croiseront leurs points de vue littéraires sur notre époque, nos contemporains et sur quelques-uns des grands enjeux de nos sociétés (Frontières, migrations et exil – Education – Religion et laïcité – Mondialisation – …)
Et partageons aussi et surtout notre plaisir d’être ensemble !

Auteurs :

Jean-Philippe ARROU-VIGNOD, Nathalie AZOULAI, Adrian BLOCH, Bruno BONVALET, Paul BORDELEAU, Jean CANAVAGGIO, Didier DAENINCKX, Charles DANTZIG, Jean-Simon DESROCHERS (Canada), Nicolas DICKNER (Canada), Philippe FOREST, Eugène GREEN, Hakan GÜNDAY (Turquie), Yaël HASSAN, Hamid ISMÏLOV (Ouzbékistan), Régis JAUFFRET, Gazmend KAPLLANI (Albanie), David LODGE (Royaume-Uni), Norman MANEA (Roumanie / Etats-Unis), Astrid MANFREDI, Maaza MENGISTE (Ethiopie / Etats-Unis), Christel MOUCHARD, Guadalupe NETTEL (Mexique), Mana NEYESTANI (Iran), Makenzy ORCEL (Haïti), Martin PAGE, Valeria PARRELLA (Italie), Cyril PEDROSA, Manuel RIVAS (Espagne), Boualem SANSAL (Algérie), Luiz SCHWARCZ (Brésil), Benoît SÉVERAC, Joy SORMAN, Miguel SYJUCO (Philippines), Emmanuel TRÉDEZ, Lyonel TROUILLOT (Haïti), Kirmen URIBE (Espagne), Sébastien VASSANT, Martin VEYRON, Laurence VILAINE, Sigolène VINSON, Anne WEBER.
Lectures par :
Pierre BAUX, Florence BOURGÈS, Robin RENUCCI, Delphine RICH, RUFUS.
illustration et texte source: Atlantide festival




mercredi 9 mars 2016

09 mars saint-nazaire L comme... liberté



"liberté que je veux, liberté dont je suis malade et qui me torture et qui me tue comme la soif, je voudrais une fois au moins dans ma vie apercevoir ton visage. une seule fois et je serais content.
chaque fois que je soupçonne ta présence et que quelque chose me dit simplement: "elle est là", je sais que mon coeur à l'instant bat plus fort et que mes jambes souffrent du désir de courir. une voix étrange tourne dans l'air, un son plus pur, une voix plus calme et cette lumière plus merveilleuse que la joie. il suffit que je sache ta vie proche de la mienne pour que, ô Liberté, je sois plus grand, plus fort, plus décidé.
.../..."


".../...Je sais bien que je ne suis pas le seul qui t'appelle et qui voudrais te suivre, que d'autres aussi sont tes amis [....] Alors il faut que tu me fasses signe le premier, parce que je suis le plus lent et le plus lourd et que je ne peux vraiment pus vivre sans toi, parce que je vais crever de soif et que l'encre que je me donne à boire ne suffit vraiment pas plus à étancher cette brûlure. Je sais bien, Liberté chérie, qu'il suffit d'un signe, d'un signal que je verrais et que d'un seul bond je me dresserais; Je pense à toi Liberté.
Il y en a qui rient et qui se moquent et d'autres aussi qui haussent les épaules et qui avancent les lèvres jaunes comme du crottin. Je sais bien qu'ils n'ont qu'à fermer leur gueule bien fort et à regarder ce qui se passera; il y a aussi ceux qui savent, ceux qui sont très forts et font des calculs très savants avec des chiffres et des statistiques, mais qui sont plus bêtes que les autres. Ce sont ceux-là que l'on appelle les gens d'avenir.
Liberté je suis simplement un garçon de Liberté et j'oublie tout le reste sans grand effort, parce que j'ai soif, une soif de sang frais, de ton sang, Liberté.
.../..."
-Philippe Soupault- extraits de: "Liberté"



La liberté naquit de la parole,
elle fut chant dès son premier éveil
et nul ne put jamais la museler
sans en périr à lui-même et au monde.

Ce bel oiseau que l'on tient dans sa cage,
ce rossignol dont on crève les yeux,
cet enchaîné du corps et des abysses,
même en prison se dira l'être libre;

"J'écris ton nom..." répétait un poète.
-Qui ricana: "Ce pourrait être Amour ou bien tout mot qu'on met en majuscule"?
Mais c'était vrai, car ce grand mot gigogne en contient mille et qui parlent de joie;

cous mon cheval avec tes quatre fers,
le premier d'air et le second de feu.
Trois, c'est la terre et quatre l'eau des rêves
et le chemin, c'est le monde où tu vis.

Dansons l'orage et dansons l'arc-en-ciel.
Je vous convie à la fête éternelle.
mon bel enfant, les os de ton festin, 
garde-les-moi, j'en ferais des reliques, ils chanteront comme de jeunes flûtes."
Robert Sabatier-"La liberté"


 .../...Et par le pouvoir d'un mot je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
pour te nommer

Liberté." 
-Paul Eluard- extrait de: "Liberté" 


" .../...Nous allons en cortège comme une noce solennelle;
Nous portons le feu débonnaire des lampions.
Soumis à notre humble honneur, le geste gauche.
Les bals entrent dans la troupe et les accordéons.
{...]
Je bois à la joie du peuple, au droit de l'homme de croire à la joie.../..."
-André Frénaud-extraits de 14 juillet-





"La liberté ne s'écrit pas sur la forme changeante des nuages
La liberté n'est pas une sirène cachée au fond des eaux
La liberté ne vole pas au grès des vents
comme la lunule du pissenlit
La liberté en robe de ciel ne va pas diner chez les rats
elle n'allume pas ses bougies de Noël
aux lampions du 14 juillet

La liberté je lui connais un nom plus court
Ma liberté s'appelle amour
elle a la forme d'un visage
Elle a le visage du bonheur."
-Marcel Béalu- "Poème à dire"

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