mardi 27 octobre 2015

strangers


Sous les almiers
la page


Très à cheval sur ses principes 
l'hippo campe sur ses positions.



 "Corsaire Sanglot était enfoui jusqu’au cou dans un immense champ d’éponges. Elles pouvaient être trois ou quatre cent mille. Des hippocampes troublés dans leur sommeil surgirent de tous côtés en même temps qu’une gigantesque bougie allumée de l’espèce dite marine. À la lueur, les vallonnements tendres des éponges s’éclairèrent à perte de vue. Leurs mamelons prirent un relief extraordinaire et Corsaire Sanglot se fraya parmi eux un chemin difficile. Il atteignit enfin la bougie. Celle-ci surgissait d’une espèce de clairière appelée, un écriteau de corail en faisait foi, « Éclaircie de l’éponge mystique », une troupe d’hippocampes se jouait là, sur un sol fait de petits galets noirs. Douze squelettes de sirènes y reposaient, couchés côte à côte. Devant ce cimetière Corsaire Sanglot éprouva un grand soulagement. Il contemplerait un instant cette place sacrée, puis, dans la prairie des éponges, il irait se coucher pour toujours. Il distinguait des uniformes de marins de nationalités diverses, des squelettes en smokings et en robes de soirée."
Robert Desnos-extrait de "La liberté ou l'amour"



Souvenir d'une rue voisine
qu'avait des choses à dire.
Une rue, la gueule en biais
dans le sens de la vie
Une rue qui se posait des questions
et qu'en faisait profiter
de ses interrogations,
le piéton.




En face,
je vois la mer
insolent
océan
qui barbote et fait plouf
sur les rochers à rides.

En face,
 je vois le banc
et tous ses prétendants
d'un moment.
Ils ruminent ou s'apaisent.
Voyeurs
impénitents.


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