vendredi 30 octobre 2015

mise à flot


Un flot continu est nécessaire à la bonne marche



Emprunté le chemin des douaniers-Il pleuvait ce jour là - je n'en ai vu aucun- de gabelou- puisqu'il est interdit aux douaniers de sortir- les jours de pluie. c'est à cause du képi -en carton bouilli-
m'a t-on dit!

Pas de péager dans le paysage.
C'est parfois plus sage.
 pour espérer retrouver
le sens de la phrase

Un  flot continu est nécessaire à la bonne marche 

 Doute que doute.
                         Je lance ma bouée
à la baille





jeudi 29 octobre 2015

numéro au bord de l'eau




LE MARIN FOU

qui dialogue avec les vagues,
l'astrologue qui mesure le globe
en comptant les grains de sable :

deux solitaires qui se répondent à distance
et s'adressent des reproches, mais qui rêvent
d'enfermer les nuages, les rochers même
dans les figures de la géométrie.
A défaut ils tirent des lignes entre la lune et l'horizon,
des plans sur la comète avec l'équerre
et le compas grand ouvert des utopistes.

L'enfant voleur qui voulait dérégler les horloges
(jadis il jouait aux dés au bord de la mer,
dans un monde où les minutes étaient de sable)
est devenu le mécanicien qui veut remonter l'univers,
qui veut réparer les automates et les grands blessés,
les jouets mécaniques en mémoire de son père."
-Gérard Macé-


VIEUX PENSEUR

qui ne veut rien changer au langage,
tu pèses les choses et les astres, et même
les souvenirs sur des balances où le temps
met tout son poids.
Vieux penseur sans visage, tu nous parlais des vérités consolantes,
du travail et de la magie, de l'absente
de tout bouquet dont les pétales étaient un emblème:
le langage n'a pas d'odeur, ni la fleur d'or de la mélancolie.

Tu sais qu'une rose est une rose dans toutes les langues.
Autrefois c'était un reste de raison qui t'empêchait
de croire au sens caché, aujourd'hui c'est le coeur
qui refuse de s'emballer, de battre plus vite en courant après des fantômes."
Gérard Macé-extraits de: "Homère au royaume des morts a les yeux ouverts"
Editions "Le bruit du temps"



                                                    \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[





L'Amassada propose:


Bonjour,
"Nous lançons aujourd'hui une opération d'acquisition collective des 2.000 mètres carrés de terre autour de l'Amassada, sur le site de la Plaine à Saint-Victor-et-Melvieu. Il s'agit d'une parcelle située sur le site convoité par RTE pour implanter son méga-transformateur de sept hectares. Comme ce fut le cas lors de la lutte du Larzac, l'objectif est d'être le plus nombreux à s'engager dans la défense de cet endroit, au côté des habitants qui résistent. Cet achat se fera en indivision, chacun pouvant  devenir acquéreur pour une somme modique (une dizaine d'euros). Plus nous serons nombreux, plus nous compliquerons la tâche aux promoteurs ! Car ils devront alors non pas exproprier deux propriétaires isolés, mais faire ces démarches pour toutes les personnes ayant acheté.
Par cet achat collectif, nous exprimons notre solidarité envers les agriculteurs qui refusent de vendre : nous ne les laissons seuls ni face aux pressions de RTE, ni face aux menaces de la préfecture, ni face aux procédures d'expropriation qui risquent de poindre dès le début de l'enquête d'utilité publique.
En lançant cet appel à travers la France, nous affirmons une fois encore que le méga-transformateur de Saint-Victor-et-Melvieu n'est pas seulement une menace pour le village et la commune, mais pour toute une région. Et qu'il nous incombe donc à tous de nous y opposer.

Nous comptons sur vous.

Comme vous allez le voir dans les documents joints, l'enquête d'utilité publique est imminente. Le temps presse, et face à l'urgence, nous vous demandons d'être très réactifs pour renvoyer les documents permettant cette acquisition.
Nous avions déjà recueilli de nombreuses promesses d'achat lors de la « fête du vent » et nous sommes sûrs que vous serez nombreux à répondre à cet appel. Par avance merci.

Par ailleurs, nous demandons à tous ceux qui le peuvent de relayer cet appel dans leurs réseaux.

Pas res nos arresta !
l'Amassada

****

Pour participer au projet d'achat, nous vous prions de bien vouloir suivre les démarches décrites ci-dessous.

1. Remplir la fiche d'état civil en pièce jointe (si la pièce jointe ne fonctionne pas - ce qui arrive - vous pourrez la trouver sur le site http://douze.noblogs.org)

2. Fournir une photocopie d'une pièce d'identité (des deux côtés pour la carte d'identité)

3. Renvoyer le tout dans les plus brefs délais à l'adresse suivante :
Association Résonance, 44 rue des Tendes, 12400 Saint-Affrique
 (Attention les courriers réceptionnés après le mardi 10 novembre ne seront pas validés)

L'imminence de l'enquête d'utilité publique nous oblige à réaliser ces démarches au plus vite.
Dans un second temps (début décembre), vous recevrez un courrier de l'office notarial qu'il vous faudra remplir dans des délais également très brefs en fournissant une procuration dont la signature devra être légalisée en mairie, ainsi qu'un chèque du montant précisé à ce moment-là ( tout le monde devra finalement s'acquitter d'une somme identique qui n’excédera dix euros).

Merci à vous tous pour votre participation."


                                             \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[[ 


De l'autre côté du rocher glissant
empruntant une nouvelle page de l'arbre
prochaine histoire entamait son numéro
au  bord de l'eau



mercredi 28 octobre 2015

contraste


Différencié 
                                   Différent siècle 
                                                   
  Jeu de bassin contrasté

 Nuit américaine,
à deux pas d'ici.
Sur l'avenue aux bouffées de fraicheur,
du dedans
tapissé,
un rouge contrasté montait aux joues;
comme dans cette ville de cinéma
ou chacun s'appliquait à faire le sien
au sein des autres.

S'oublier pour se faire connaitre.
De fête.
Contraste et paradoxes,
sous le grain poisseux d'un matin en ébauche
propice au débauché passe-muraille
rejoignant son paddock de guerrier du sud profond,
complètement à l'ouest,
pour le bonheur des hôtesses tarifées
toutes voiles rouges dehors.

Contraste et équinoxe
sorti du box
pêche au bar
de rattrapage.

Qui est au bout de la ligne
de  ses envies?
 Coup de blues
Personne sait
et tout le monde leurre.







"Ce qui compte le plus pour l'épiphanie spirituelle, c'est le contraste entre les styles de vie."
-Helen fielding-










"La théâtralité c'est le contraste.
Si on ne joue qu'une seule note, il n'y a plus de théâtralité."
-Jorge Lavelli-

mardi 27 octobre 2015

strangers


Sous les almiers
la page


Très à cheval sur ses principes 
l'hippo campe sur ses positions.



 "Corsaire Sanglot était enfoui jusqu’au cou dans un immense champ d’éponges. Elles pouvaient être trois ou quatre cent mille. Des hippocampes troublés dans leur sommeil surgirent de tous côtés en même temps qu’une gigantesque bougie allumée de l’espèce dite marine. À la lueur, les vallonnements tendres des éponges s’éclairèrent à perte de vue. Leurs mamelons prirent un relief extraordinaire et Corsaire Sanglot se fraya parmi eux un chemin difficile. Il atteignit enfin la bougie. Celle-ci surgissait d’une espèce de clairière appelée, un écriteau de corail en faisait foi, « Éclaircie de l’éponge mystique », une troupe d’hippocampes se jouait là, sur un sol fait de petits galets noirs. Douze squelettes de sirènes y reposaient, couchés côte à côte. Devant ce cimetière Corsaire Sanglot éprouva un grand soulagement. Il contemplerait un instant cette place sacrée, puis, dans la prairie des éponges, il irait se coucher pour toujours. Il distinguait des uniformes de marins de nationalités diverses, des squelettes en smokings et en robes de soirée."
Robert Desnos-extrait de "La liberté ou l'amour"



Souvenir d'une rue voisine
qu'avait des choses à dire.
Une rue, la gueule en biais
dans le sens de la vie
Une rue qui se posait des questions
et qu'en faisait profiter
de ses interrogations,
le piéton.




En face,
je vois la mer
insolent
océan
qui barbote et fait plouf
sur les rochers à rides.

En face,
 je vois le banc
et tous ses prétendants
d'un moment.
Ils ruminent ou s'apaisent.
Voyeurs
impénitents.


lundi 26 octobre 2015

un port


Un port
ex-port.

 Bateaux migrateurs partis
à la pêche  à la grimace.
                                       Reste la place pour les grands
Et
 y-a grand la place,
                            vu que les gros rafiots
c'est comme chez les riches
y sont pas nombreux
                                   mais prennent beaucoup d'aise
et font peur aux ptits.

 

dimanche 25 octobre 2015

va où


".../...
ça pourrait s'appeler salut au revoir il faut que je me sauve
Pour l'heure je ne suis pas partie et je n'ai pas bientôt fini
Pour le moment j'ai tout le temps et je ne vous le fait pas dire (mais je sais vous m'en direz tant)
Ce n'est pas encore aujourd'hui que je fausserai la compagnie
.../..."
-Valérie Rouzeau-


".../...
Quand j'aurai mis les bouts vendez la mèche
.../..."
Valérie Rouzeau-
Extraits de "Va où"- Editions La Table Ronde -



 

samedi 24 octobre 2015

sur la route


Drame sur la route
 et
 société du spectacle:
Logorrhée
et minute de silence

vendredi 23 octobre 2015

la bidouille




Selon Georges Sand: "Les marionnettes n'amusent que les enfants et les gens d'esprit"




Par le bout de ma lorgnette
 Saint esprit
es-tu là?

Saint d'esprit , 
sans doute pas
sinon, à quoi bon partager une heure de poésie en compagnie de quelques fantoches
pantins...et leurs maitres de cérémonie
un jeudi après-midi
sans l'impérieux devoir d'accompagner sa chère progéniture?

Alors certes, ce n'était peut-être pas par hasard
puisque "La bidouille" Compagnie
nous avait gentiment invité...
et au milieu d'une vingtaine de mômes (il a fallu retarder le début de la représentation à cause de deux trois, petits pas encore sortis de leur sieste-C'est mignon non?) nous nous sommes laissés embarquer  (en calèche s'il vous plait) dans le voyage merveilleux de Frizzotti qui comme son nom l'indique a un charmant  chuintement au bout de la  langue.
Au royaume d'Or le vieux roi se meurt sans héritier
et Frizzotti accompagné de son amie la mouche Fifi va se charger d'aller en chercher un...
mais... Chut!
on ne racontera pas la suite
ou alors 
quelques images peut-être...

Erratum
Comme me l'a fait pertinemment remarquer une spectatrice heu! du spectacle les enfants étaient une cinquantaine environ (Gast! si on m'envoie compter les manifs on va dire que je travaille pour les renseignements généreux..)
et puis j'ai omis de signaler que scénario, marionnettes, décors, mise en scène et tout et tout c'est une création de la bidouille.Bref du fait et cousu main















Chapeau bas!

Merci beaucoup à  René-Luc et la  Bidouille Compagnie. et bravo  pour le pestacle)






"La marionnette est une parole qui agit" 
Paul Claudel

"Quand on prend la peine de découvrir les ficelles, on se sent moins marionnette"
-Robert Blondin-
                                                    
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Annie nous prévient que:
samedi 7 novembre, de 14h à 18h

Martine Hidoux-Roussel
dédicacera à la librairie Gweladenn (base sous marine Saint-Nazaire)
"Et les phares se rallument  "
Saint-Nazaire 1945-1948


Le livre :


Ce nouvel ouvrage évoque la population de Saint-Nazaire qui a vu ses foyers totalement rasés pendant les combats et bombardements de la fin de la seconde guerre mondiale et a du fuir dans les campagnes. Il en suivit pour ces victimes une longue série de traumatismes psychologiques, parfois sur plusieurs générations. Les logements « modernes » en longue bandes où on les relogea ne leur firent jamais oublier leurs vieilles maisons où avaient péri leurs souvenirs...

jeudi 22 octobre 2015

questions de saison


Toujours
les questions reviennent.
Celles où y-aura jamais de réponses
ou la multitude
des
 toutes aussi fauchées
les unes que les autres.

 Rien que des suppositions,
que des suppositions.
Levons nos âmes
aux ailes délicates 

édit
sois bon.

Ah je vous jure...




Porte-container à souvenirs en grappes 
 rentrant au port dans le matin brumeux
afin de décharger sa cargaison
au terminal de la mélancolie.

mardi 20 octobre 2015

lettre en retard


La note bleue.

A faire jaser
le goéland,
                 à faite swinguer
la danse du vent.
et
quelques zazous passés par là,
un parapluie sous le bras
et la cravate en trompette.

Tarte à la crème à la rigueur
résistance musicale
Zazou-Zazou-Zazou- Dé!
traduisez:
Pétain coup t'es tout pâle

Chacun son Occupation.

Pas vrai Papa...








"Les cheveux frisottés, Le col haut de dix-huit pieds Ah ils sont zazous ! Le doigt comme ça en l’air Le veston qui traîne par terre Ah ils sont zazous ! Ils ont des pantalons d’une coupe inouïe Qui arrivent un peu en haut des genoux Et qu’il pleuve ou qu’il vente, ils ont un parapluie, De grosses lunettes noires, Et puis surtout, Ils ont l’air dégoûté.
.../..."
-Johnny Hess-

lundi 19 octobre 2015

des paroles qui fuient





"Il semble que ,nous ne sachions plus parler
Il semble qu'il y ait des paroles qui fuient ,
qui ne sont pas là,
qui sont parties et nous ont laissé
avec
des pièges
et
des fils."
Pablo Neruda




 "Toute notre histoire est une chaussure qui nous détache du sol du monde"
Erri de Luca


         photo source Toile


Erri De Luca revendique le devoir de parole par la-grande-librairie

SOUTIEN A ERRI DE LUCA


DERNIERE MINUTE:

Déclaration spontanée- avant le verdict - Erri De Luca


"Je serais présent dans cette salle même si je n’étais pas l’écrivain inculpé pour incitation. Au-delà de mon cas, négligeable cas personnel, je tiens l’accusation contestée pour un essai, la tentative de faire taire les paroles contraires. C’est pourquoi, j’estime que cette salle est un avant-poste tourné vers le présent immédiat de notre pays. J’exerce l’activité d’écrivain et je me considère comme la partie lésée par toute volonté de censure.
Je suis inculpé par un article du code pénal qui remonte à 1930 et à cette période de l’histoire d’Italie. Pour moi, cet article est dépassé depuis la rédaction postérieure de la Constitution de la République. Je suis dans cette salle pour savoir si ce texte est en vigueur  et décisif ou si le chef d’accusation aura le pouvoir de suspendre et d’invalider l’article 21 de la Constitution.
J’ai empêché mes défenseurs d’introduire une instance relative à l’inconstitutionnalité du chef d’accusation. Si elle avait été recevable, elle aurait  arrêté ce procès, transféré les pièces dans les chambres d’une Cour Constitutionnelle surchargée de travail et qui se serait prononcée dans plusieurs années. Si elle avait été recevable, l’instance aurait fait l’impasse de cette salle et de ce temps précieux.  Je crois que ce qui est constitutionnel se décide et se défend dans des lieux publics comme celui-ci, de même que dans un commissariat, une salle de classe, une prison, un hôpital, sur un lieu de travail, aux frontières traversées par les demandeurs d’asile. Ce qui est constitutionnel se mesure au rez-de-chaussée de la société.
Je suis inculpé pour avoir employé le verbe saboter. Je le considère noble et démocratique. Noble, parce que prononcé et utilisé par de grands personnages comme Gandhi et Mandela, avec d’énormes résultats politiques. Démocratique, parce qu’il appartient depuis l’origine au mouvement ouvrier et à ses luttes. Une grève, par exemple, sabote la production. Je défends l’emploi légitime du verbe saboter dans son sens le plus efficace et le plus vaste. Je suis prêt à subir une condamnation pénale pour son emploi, mais non pas à laisser censurer ou réduire ma langue italienne.
« C’est à ça que servaient les cisailles » : à quoi ? À saboter une entreprise aussi colossale et nuisible avec des cisailles ? Aucun autre perfide outillage de quincaillerie n’est consigné dans les pièces de ma conversation téléphonique. Alors, accuse-t-on le soutien verbal d’une action symbolique ? Je ne veux pas interférer dans le domaine de compétence de mes défenseurs.
Je termine en affirmant une fois de plus ma conviction que la ligne soi-disant à grande vitesse en val de Suse doit être freinée, entravée, donc sabotée pour la légitime défense de la santé, du sol, de l’air, de l’eau d’une communauté menacée.
Ma parole contraire subsiste et j’attends de savoir si elle constitue un délit."


"J’ai fait le plus vieux métier du monde. Pas celui de la prostituée, mais l’équivalent masculin, l’ouvrier, qui vend son corps à la force de son travail. Écrire a été et reste pour moi le contraire, un temps de fête dans une journée de corps vendu pour un salaire. Ce fut du temps sauvé."
Erri De Luca 




" L'espèce humaine est dotée de bien peu de sens. Elle les améliore grâce à au résumé de l'intelligence. Le cerveau de l'homme est un ruminant, il remâche les informations des sens, les combine en probabilités. L'homme est ainsi capable de préméditer le temps, de le projeter. C'est aussi sa damnation, car il en retire la certitude de mourir."
Erri De Luca 




" S'apercevoir que l'infini existe est déjà un début d'entente entre la toute petite taille de la créature humaine et l'univers."
Erri De Luca

dimanche 18 octobre 2015

marée basse


".../...
De Mosteck à Bénéveau

Cher Bénévole (ils s'appellent toujours par leurs surnoms),
j'étais l'autre jour à Châtillon-en-Bierre, énième étape de ma tournée qui n'en finit plus (cinquante conférences, vingt autres qui m'attendent). C'est une ville minuscule. Un village, en fait, comme ceux que j'avais déjà sillonnés les jours précédents, sans grand succès. La veille, j'avais parlé devant vingt personnes. L'avant-veille, douze (dont six membres du conseil municipal). Etc. Or, quelle ne fut pas ma surprise à Châtillon de découvrir la salle de spectacle pleine à craquer! 
Tous les sièges étaient occupés, il y avait des gens debout ; il a fallu transporter des chaises depuis la mairie, et en emprunter d'autres dans la salle d'attente du médecin ( le médecin étant aussi le maire).
J'étais éberlué. Les organisateurs très fiers, ne cessaient pas de me faire des clins d'oeil. Du coup, pour la première fois depuis longtemps, j'ai eu le trac.
Je me suis installé à mon pupitre. Il y a eu quelques applaudissements polis- l'assistance était nombreuse, mais pas très chaleureuse. Sur quoi, j'ai attaqué, décidé à faire une belle conférence, avec de beaux effets.
Ce ne fut hélas pas une réussite. Malgré mon savoir-faire, ma voix de stentor et mes bonnes anecdotes, le public est demeuré de marbre. Même mes blagues favorites  n'ont pas marché. J'ai commencé à douter, à me demander si je n'avais pas perdu mon talent. A moins que les Châtillonnais ne fussent des gens vraiment spéciaux? A un moment, j'ai cru qu'ils se payaient ma tête, ou qu'ils ne parlaient pas français. Je me raccrochais à deux ou trois visages moins crispés que les autres, dont les propriétaires semblaient suivre à peu près le fil du discours; mais je n'en menais pas large, et j'ai sabordé quelques paragraphes pour finir plus vite.
Les applaudissements, tu l'imagines, furent maigres. Je m'attendais à ce que tout le monde se lève pour s'enfuir, soulagé que j'ai terminé, mais non: ils sont restés assis. Je n'y comprenais rien-j'excluais bien sût l'hypothèse qu'il y ait des question.
C'est alors qu'un doigt a surgi au milieu de la salle, celui d'un vieux monsieur à la silhouette frêle qui s'est levé-salué aussitôt par des hourras et un tonnerre d'applaudissements. Un délire! Ils battaient des mains, des pieds, ils criaient; j'étais médusé.
enfin le raffut cessa, et cette vedette prit la parole. Il avait environ soixante-dix ans, des cheveux blancs, une voix chevrotante mais un ton assuré.
"Votre exposé était intéressant, Monsieur Mosteck. Mais il me semble avoir relevé deux erreurs, quelques approximations, et de nombreux points contestables sur lesquels j'aimerais vous communiquer mon avis."
Et, pendant vingt minutes, cet imbécile a démoli ma conférence, par tous les bouts, en racontant n'importe quoi. A mon exposé scrupuleux des faits, il opposait des mensonges farfelus.
Pour combattre mes analyses justes, il développait des analyses fausses. Il mélangeait les noms, puis me reprochait de les avoir mélangés moi-même; il confondait Mozart et Haendel, l'Allemagne et l'Autriche, les gammes et les accords. Mais il avait du bagout ; chaque fois que je tentais de l'interrompre ou de me justifier, il haussait la voix, assénant qu'on m'avait déjà écouté une heure et qu'il avait le droit de parler à son tour. Mais le plus stupéfiant-le croiras-tu?-, c'est que l'assistance le soutenait : tout le monde était dans son camp! Les Châtillonnais buvaient du petit-lait, ravis de me voir écrabouillé. ils se fichaient bien que les propos de ce crétin fussent inexacts; ce qui les intéressait, c'était d'assister à une descente en flammes, et leur héros gagne à la fin.
Tu penses bien qu'après son laïus j'ai voulu protester, défendre ma conférence ; mais ils se sont mis à me huer, à siffler, pour couvrir ma voix. Je me suis tu, attendant que le train passe; ce fieffé coquin en a profité pour reprendre la parole, et en rajouter une couche d'un quart d'heure, en vociférant. On aurait dit un fou. a la fin de sa tirade, il a déclaré: "Je n'ai rien à ajouter", et tout le monde a applaudi derechef; puis les gens se sont levés, me laissant seul avec mes notes.
même les organisateurs avaient quitté la salle, sans me saluer.
J'ai découvert par la suite que ce bonhomme est une sorte de gloire locale, habitué aux sabotages dans ce genre. il écume les speechs dans toute la région (du moins dans la zone qu'il peut couvrir à vélo, car il n'a pas de voiture), écoute l'orateur, applaudit poliment puis demande la parole pour commencer son show, en démolissant ce qu'il vient d'entendre.
Les gens l'adorent, et la plupart vont aux conférences pour lui. Comme me l'a expliqué un type du coin, "c'est gratuit, et on a deux spectacles à la suite"
J'ai dessiné de mémoire son portrait (cf pièce jointe). Etudie bien ton public la prochaine fois, et simule un malaise si tu le reconnais.
Crois, mon cher Bénévole, etc.
.../..."
Bernard Quiriny-extrait de "Histoires assassines-Editions Rivages






samedi 17 octobre 2015

P.N.B.


choisir nos régions et Réunifier la Bretagne



Selon la presse régionale
qui avait accès à l'enceinte
PDL-PB (pays de loire-pays bidon)
 Hommage émouvant
ce vendredi trépassé
au 
mage
émouvant?
-Jacques Auxiette-
le président d'une improbable identité
(mise en scène en centaines de milliers d'euros de communication)
qui à décidé de ne pas se représenter
à la tête de son  confortable mirage

loué soit ce geste sage d'un ancien hussard républicain
monté à l'assaut de notre identité en 2004
et depuis lors  se dépensant (avec nos sous) sans compter
pour annihiler toute velléité de reprise en main de notre histoire
et de notre destin au nom d'une idéologie de l'uniforme.





Souhaitons de tous nos voeux
qu'un jour vraiment,
un jour
viendra 
couleur d'hermine...
ou  retournera dans la poubelle de l'histoire 
le concept même d'une identité falsifiée.
 pour que l'on puisse
enfin "Choisir nos régions et réunifier la Bretagne"

là aussi

                             et même là z'également






Régionales : une liste pour la Bretagne réunie par TELENANTES

mercredi 14 octobre 2015

en surface





Chacun abrite sa peau.
Chacun défend son coin d'Histoire
qui grimpe aux rideaux,
qu'a plus peur du noir...
Et c'est marre.

Exister
dans la multitude:
C'est rude
mais faut bien y croire
avec l'aide de ses pires ennemis
religions et partis-pris
dans le même lit
et ses éternels ressorts

                                                      illustration source Toile
                                   




 si vous avez 28 minutes à gagner
écoutez donc
"De Creys Malville à Sivens"
Les pieds sur terre de Sonia Kronlund sur France Culture

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Gros plan sur "togne" 
grosse  nigaude
tombée pour la gloire
de nos assiettes. 

Des prunes fundis

                                              \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\[[[[[[[[[[[[[[[{{{{{{{{{ 

            illustration Source

"Le masque à gaz, un objet de notre temps"

Petite fiche technique.
« Le maintien de l’ordre, comme tout milieu, connaît ses modes ; et la mode est au gazage massif. »


 Nous fêtons cette année le centenaire de la production industrielle de masques à gaz. Avant cela, la meilleure méthode pour survivre aux gazages était de protéger sa peau et ses orifices par des bandes de tissus imbibées d’urine. Le 22 avril 1915, les troupes allemandes alignent plus de 5 000 cartouches de gaz moutarde qui, poussé par le vent, ouvre une percée de 8 km dans les lignes alliées. La débandade des troupes alliées reste dans les mémoires ; quelques mois plus tard, le masque à gaz vient compléter l’équipement réglementaire du soldat. Symbole tout à la fois de l’horreur des tranchées et de la paranoïa des citoyens de guerre froide, qui pensaient survivre grâce à lui aux pluies de particules radioactives, le masque à gaz est encore, un siècle plus tard, un outil d’actualité..../..."
la suite de l'article chez: LUNDI MATIN 

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" Passe le bac d'abord"
Expression estuairienne tombée en désuétude 


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