samedi 14 février 2015

bouteille à la mère




"La pensée a des ailes
nul ne peut arrêter son envol"
-Youssef Chahine-



















"Attendez un peu et l'impensable devient inéluctable,
l'impossible devient ordinaire."
E.B.







"Nous pouvons croire ou pas qu’ayant été chassés avons erré durant des millénaires et que ce fut un jour seulement, le cerne unique des âges resserrés, l’oubli ligneux du cœur ancien, car les sols acides ne laissent rien, traces ou vestiges tout s’efface et tout n’est qu’un reflet sur l’œil de la nuit, nous pourrions croire aussi qu’il y eut des villes avant, peut-être qu’il y eut des villes, habitées par qui, peut-être qu’il n’y eut rien, pas même de musique mais seulement la pluie et des grenouilles heureuses. Il arrive qu'un soir je me dise comment, étant au milieu d'elle, de ses grands arbres, enclos malgré la plaie, la seule issue pour la raison soit qu'on vienne d'en-haut, que l'on tombe en tout cas, qu'il y ait chute au commencement et que si nous parlons encore c'est grâce à cet inventement,  on se sent posé là - est-ce par une main, une répercussion glaciaire - assis en soi et compris d'elle, assis en elle par devant sur son pagne odoré par des fourmis humides. Sans doute qu'afin de survivre il fallut se donner une histoire d'avant le temps, se dire que nous ne fûmes pas pour rien jetés dans les ténèbres, engouffrés dans l'oubli, que c'était nécessaire qu'elle nous avale ainsi, qu'il n'y eut qu'un seul jour et une même nuit, une sylvestre durée de nous. 
.../..."
Serge Marcel Roche-extrait de: "Ma vie au village" -Chemin Tournant"







2 commentaires:

  1. J'aime. En son temps et à propos d'une question lancinante, j'avais commis ceci :

    Bouteille à la mer


    Si j'étais
    Une bouteille à la mer
    Perdu sur une île déserte
    Guettant un miracle
    Voguant sans compas
    Au hasard des courants
    Orphelin d'un destin
    J'aimerais que seuls tes doigts
    Touchent de leurs pulpes
    Le papier froissé
    Sur lequel est imprimé
    L'écho de ma voix

    Rien que pour ça
    Ta lumière
    Ton rire cristallin
    L'idée de te savoir
    De l'autre côté
    Fixant l'horizon
    Au-delà des miroirs
    Lisant dans les vagues
    Un rêve pour demain
    Naufragé de l'espoir
    Je ne voudrais être sauvé
    Par d'autres bras que les tiens


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  2. mais z'alors
    poème envoyé
    un samedi 14 février
    nous nageons en pleine Saint Valentin
    ou je m'abuse
    Docteur?
    ;-)
    beau week-end à toi

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