lundi 30 septembre 2013

la leçon




As-tu appris ta leçon?
-Je n'ai pas de leçon
 Tu dis toujours cela.
C'est facile.
Oui, mais on m'a fait la leçon!
Ah! tu vois.
Tu avoues, enfin.
J'avoue quoi ?  Qu'il n'y a pas de leçon 
-désolé-
 à  mettre sous ta dent.
Quoi que tu en penses...

 Et puis  il faut que tu saches, je ne suis pas un donneur.
Malgré les apparences.
Les leçons, j'ai toujours eu du mal à les comprendre,
à les apprendre.
Aussi, comment veux-tu 
que je te les récite?

Je passe quelques phrases laborieuses à la moulinette
de mes émotions
et les grumeaux sont dans tous les programmes.
Je m'énerve pour me pincer et prouver que j'existe.
Le Saint Thomas des voyeurs
ça c'est une jolie preuve d'amour
au chapitre d'effets divers.
tu trouves pas?
Ah! Ah! Ah!.

Qui traine me suive.


Allez!
S'il te plait,
ici,
maintenant,
ne parlons plus  d'amour, ni de fatalité.

Un peu de mélancolie, si tu veux.

"La mélancolie c'est le bonheur d'être triste" -Victor Hugo-

Avec le malheur des autres?


La bonne blague.

La leçon, en perfusion.
Tu veux ma photo peut-être?
Merci donc au Dieu rétro-virus
chez qui

chacun s'arrange,en trou de la serrure, avec la généreuse culpabilité des autres.

Pas de leçon à recevoir
quelques conseils sans doute
Pas de leçon à donner,
juste quelques oeillères
pour la postérité.

Celle qui fait pshitt!!!!


photos: Valérie









la dette dans les nuages







Ô dette
              causette


Aux moments ou des fonctionnaires Etats-Uniens assistent  impuissants au bon vouloir
de joueurs
en économie
spectaculairement antonymes question solidarité et respect de l'Humain 
Chacun pour soi et doux pour moi
La bobine du lundi,
c'est celle de voisins sudistes
et
européens
arrimés au bastingage.
pour les raisons  d'un bon vouloir,
aveugle et anonyme.

Nous ne sommes pas très regardants sans doute,
dans les vents de brume,
en tout cas pas plus loin que le bout de notre gris nez.
On se mouche et l'on oublie, c'est logique,
les coups de trique,
tant qu'ils ne font pas encore trop mal au coeur.
Et des rumeurs,
et des humeurs du monde, on s'habitue, à force
de trop en savoir
et pourtant jamais assez
rassasiés.
Le paradoxe aux doigts d'argent met sa couche
de miror 
 et se jouant des fuseaux horaires.
Il fait briller ma douce amnésie.

parfaits, sorbets esquimaux,
chocolats glacés
Demandez!




                            ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
          
1er octobre, au cinéma Le Concorde, à Nantes, à 20h45.

Le site du film















INFOS

dimanche 29 septembre 2013

c'est clair


illustration: source Toile

"Si l'on a besoin de l'explication d'une chose importante, c'est probablement qu'on ne la comprendra jamais."
Arrivé à la page 70,  j'avais avalé la fin du chapitre  -Sept- c'était son nom,  sans y prêter une attention particulière.
 Marquant ensuite une pause afin de réajuster  deux coussins me permettant de lire dans les meilleures conditions,  j'étais finalement revenu sur cette phrase qui m'intriguait, sans que je sache d'ailleurs pourquoi?
Je l'avais relue  lentement  à voix haute, comme j'avais appris à le faire du temps de l'école... pour mieux réfléchir au sens des mots et surtout pour m'imprégner de leur curieuse petite musique.

 "Si l'on a besoin de l'explication d'une chose importante, c'est probablement qu'on ne la comprendra jamais."

Et soudain, en reliant les deux bouts du Si et du  jamais avec ma propre histoire à dormir deux bouts, j'avais en même temps l'intitulé et la réponse à un  problème qui me paraissait pour le moins insoluble, même en le noyant dans de l'alcool fort en gueule, et pour singer une expression qui faisait les beaux jours  et les  stéréotypes d'une jeunesse expansive, au présent comme la veille::
"C'est clair" me dis-je en mon et moi profond.

A une heure un quart et -quasiment comme en plein jour- je vois très bien de quoi il s'agit .

 Pas vous?


-Entre parenthèses: (la phrase en italique m'a été gentiment prêtée et sans qu'elle le sache par "En attendant la vague" de Gianrico Carofiglio-traduit de l'italien par Nathalie Bauer- Editions du Seuil.





samedi 28 septembre 2013

je suis





 lu sur Babelouest:

« Monsieur mon Président vous êtes un lâche. » par Serge Grossvak

 

                                    \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\]]]]]]]]]]]]]]]]}}}}}}}}}}

 

illustration:  source

Lu sur LA VIDURE:

"Travailler à en mourir"

 

 

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"Je suis ma mère qui dit et mon père qui se tait
Je suis ce qui grandit trop vite et puis après
Je suis ce lui d'avant qu'on regrette je ne suis
Déjà plus un enfant un berceau puis un lit
Passer le temps des couches, ces heures que rien n'arrête
Un pouce dans la bouche bientôt une cigarette
Je suis ma soeur qui pleure
Parce qu'à 12 ans je dis que je voudrais qu'elle meurt
Je suis mes saloperies,
Je suis des autoroutes qui sillonnent la France
En octobre et en août, n automne en vacances
Je suis la mer immense , les forces de l'esprit
Je suis des gens qui dansent aux 20 ans d'un ami

Je suis tout ceux que j'aime longtemps et plus du tout
Je suis resté le même pourquoi pas eux du coup
Je suis combien de croix je suis combien de tombes
Avant que je ne ploie, je suis la neige qui tombe
Le bruit de mes chaussures dans le blanc de décembre
Et mes éclaboussures dans le noir de mes chambres
Je suis un corps qui tremble sous tes caresses je suis
Pas grand-chose il me semble que je suis aujourd'hui
Hier et demain je suis la vie qui passe
Déjà je suis en train et des photos de classe

Je suis un dernier souffle, je suis un premier cri
Un vieil homme en pantoufles, un bébé en body
Je suis tout résumé, le meilleur et le pire
Quand tout est consumé, je suis un souvenir
Je suis un dernier souffle, je suis un premier cri
Un vieil homme en pantoufles, un bébé en body
Je suis tout résumé, le meilleur et le pire

Quand tout est consumé, je suis un souvenir
Quand tout est consumé, je suis un souvenir
Quand tout est consumé, je suis un souvenir
Je suis un souvenir
Je suis un souvenir
Je suis un souvenir
Je suis un souvenir"
-Alex Beaupin-

Je suis ma mère qui dit et mon père qui se tait
Je suis ce qui grandit trop vite et puis après
Je suis ce lui d'avant qu'on regrette je ne suis
Déjà plus un enfant un berceau puis un lit
Passer le temps des couches, ces heures que rien n'arrête
Un pouce dans la bouche bientôt une cigarette
Je suis ma soeur qui pleure
Parce qu'à 12 ans je dis que je voudrais qu'elle meurt
Je suis mes saloperies,
Je suis des autoroutes qui sillonnent la France
En octobre et en août, n automne en vacances
Je suis la mer immense, les forces de l'esprit
Je suis des gens qui dansent aux 20 ans d'un ami

Je suis tout ceux que j'aime longtemps et plus du tout
Je suis resté le même pourquoi pas eux du coup
Je suis combien de croix je suis combien de tombes
Avant que je ne ploie, je suis la neige qui tombe
Le bruit de mes chaussures dans le blanc de décembre
Et mes éclaboussures dans le noir de mes chambres
Je suis un corps qui tremble sous tes caresses je suis
Pas grand-chose il me semble que je suis aujourd'hui
Hier et demain je suis la vie qui passe
Déjà je suis en train et des photos de classe

Je suis un dernier souffle, je suis un premier cri
Un vieil homme en pantoufles, un bébé en body
Je suis tout résumé, le meilleur et le pire
Quand tout est consumé, je suis un souvenir
Je suis un dernier souffle, je suis un premier cri
Un vieil homme en pantoufles, un bébé en body
Je suis tout résumé, le meilleur et le pire

Quand tout est consumé, je suis un souvenir
Quand tout est consumé, je suis un souvenir
Quand tout est consumé, je suis un souvenir
Je suis un souvenir
Je suis un souvenir
Je suis un souvenir
Je suis un souvenir

Paroles trouvées ici : http://www.parolesdeclip.fr/je-suis-un-souvenir-alex-beaupain.html


Je suis ma mère qui dit et mon père qui se tait
Je suis ce qui grandit trop vite et puis après
Je suis ce lui d'avant qu'on regrette je ne suis
Déjà plus un enfant un berceau puis un lit
Passer le temps des couches, ces heures que rien n'arrête
Un pouce dans la bouche bientôt une cigarette
Je suis ma soeur qui pleure
Parce qu'à 12 ans je dis que je voudrais qu'elle meurt
Je suis mes saloperies,
Je suis des autoroutes qui sillonnent la France
En octobre et en août, n automne en vacances
Je suis la mer immense, les forces de l'esprit
Je suis des gens qui dansent aux 20 ans d'un ami

Je suis tout ceux que j'aime longtemps et plus du tout
Je suis resté le même pourquoi pas eux du coup
Je suis combien de croix je suis combien de tombes
Avant que je ne ploie, je suis la neige qui tombe
Le bruit de mes chaussures dans le blanc de décembre
Et mes éclaboussures dans le noir de mes chambres
Je suis un corps qui tremble sous tes caresses je suis
Pas grand-chose il me semble que je suis aujourd'hui
Hier et demain je suis la vie qui passe
Déjà je suis en train et des photos de classe

Je suis un dernier souffle, je suis un premier cri
Un vieil homme en pantoufles, un bébé en body
Je suis tout résumé, le meilleur et le pire
Quand tout est consumé, je suis un souvenir
Je suis un dernier souffle, je suis un premier cri
Un vieil homme en pantoufles, un bébé en body
Je suis tout résumé, le meilleur et le pire

Quand tout est consumé, je suis un souvenir
Quand tout est consumé, je suis un souvenir
Quand tout est consumé, je suis un souvenir
Je suis un souvenir
Je suis un souvenir
Je suis un souvenir
Je suis un souvenir

Paroles trouvées ici : http://www.parolesdeclip.fr/je-suis-un-souvenir-alex-beaupain.html



"Je suis d'un autre pays que le votre, d'un autre quartier, d'une autre solitude.
Je m'invente aujourd'hui des chemins de traverse.
Je ne suis plus de chez vous, j'attends des mutants.
Biologiquement je m'arrange avec l'idée que je me fais de la biologie: je pisse, j'éjacule, je pleure.
Il est de toute première instance que nous façonnions nos idées comme s'il s'agissait d'objets manufacturés.
Je suis prêt à vous procurer les moules.
Mais, la solitude.
Les moules sont d'une texture nouvelle, je vous avertis.
Ils ont été coulés demain matin.
Si vous n'avez pas dès ce jour, le sentiment relatif de votre durée,
il est inutile de regarder devant vous car devant c'est derrière, la nuit c'est le jour.
Et la solitude.
Il est de toute première instance que les laveries automatiques, au coin des rues,
soient aussi imperturbables que les feux d'arrêt ou de voie libre.
Les flics du détersif vous indiqueront la case où il vous sera loisible de laver ce que vous croyez être votre conscience et qui n'est qu'une dépendance de l'ordinateur neutrophile qui vous sert de cerveau.
Et pourtant la solitude.
Le désespoir est une forme supérieure de la critique.
Pour le moment, nous l'appellerons "bonheur",
les mots que vous employez n'étant plus "les mots" mais une sorte de conduit à travers lesquels, les analphabètes se font bonne conscience.
Mais la solitude.
Le Code civil nous en parlerons plus tard.
Pour le moment, je voudrais codifier l'incodifiable.
Je voudrais mesurer vos danaïdes démocraties.
Je voudrais m'insérer dans le vide absolu et devenir le non-dit,
le non-avenu, le non-vierge par manque de lucidité.
La lucidité se tient dans mon froc..."
-Léo Ferré- 


-3 Belin au goûter- 




vendredi 27 septembre 2013

bien malin qui




"Bien malin qui définira l'horizon, vieux quo vadis,
vaste coup-d'oeil, tentation d'un nouveau monde
aperçu là-bas, où la vérité fait chatoyer Dieu sait quels filons;

Partir, fuir, échapper au cercle du compas dont le centre est moi:
voeu d'éternel retour impossible à délier.
L'horizon qui promet tout ne dévoile rien. Le vent souffle
sur les âges, et l'enfant tourné vers la mer entend la mer lui parler.
Que dit-elle? il veut savoir, il n'est jamais assez près.
il construit un premier bateau, il ose un premier départ,
et de fil en aiguille, et d'île en île, et jusqu'au bout du monde
un mot sans visage -peut-être son nom- l'appelle.
.../..."
-Yann Queffélec-




-Ode à l'isme  comme un parfum de vandale isme
                      

Partir dans tous les sens

-giratoires
                 - interdits
                                  - de l'Histoire
 supposé-suppositoire.

De la formule aussi, du détail,
du con promis
ou de la raie partie
                                    contresens et marées.

Sens y croire,
l'essence en éveil
                              sens illusion et illusion des sens.

ça n'a pas de sens

alors
          enquête de sens et recherche approfondie

Au rapport  et conclusion:
 Camille à cinq sens
mais pourquoi lui?

l'Aquarium my friend,
l'Aquarium.




                             



Bernard Maris économiste/écrivain et journaliste en recherche de sortie d'impasse a dit (en autre) à peu près ceci dans le poste matinal:

Je n'aime pas le capitalisme parce que c'est un système basé sur l'instabilité et l'insatisfaction.../...La pub pour les voitures est plus dangereuse que celle sur le tabac."

                                                    \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\############~~~~~~~~

découvert  dans des "trajectoires vers l'incertain":





"Plus les individus sont détruits, plus grand est leur désir de se rattacher à une collectivité."
 -Saul Bellow-



-

 j'ai lu:

 

-Manuel Valls, les Roms, et le bal des faux culs-


 "Curieux pays, que celui où le débat public se polarise sur les Roms, soit de 15.000 à 20.000 personnes, autrement dit l’équivalent d’une ville moyenne. Mais cela suffit pour que l’éditorialiste du Figaro puisse titrer : « La France sur un volcan ». Petit volcan mais fumées inquiétantes et laves abondantes, donc. En comparaison, celui du chômage et de la misère semble éteint. Tous les chemins de la démagogie mènent aux Roms.
Curieux pays où un ministre de l’Intérieur nommé Manuel Valls reprend des formules qui ne sont pas sans rappeler celles qu’il reprochait naguère à Nicolas Sarkozy, en espérant sans doute en retirer un bénéfice politique – pourtant incertain. Du bouc émissaire au Rom émissaire, il n’y a qu’un pas.
Curieux pays où ce même ministre peut se permettre d’édicter qui est intégrable et qui ne l’est pas, affirmant ainsi une position qui n’est en rien celle du gouvernement, sans que personne n’ose le remettre à l’ordre. Faut-il en conclure qu’il peut faire ce qu’il veut, quand il veut, et s’il le veut car il au zénith dans les sondages ?
Curieux pays où certains, à droite et à gauche, se voilent la face et se contentent de surinterpréter les expressions de Manuel Valls soit pour en faire un porte parole de l’UMP (à droite) soit pour en faire un suppôt du fascisme naissant, du Pétainisme potentiel et du retour de la « bête immonde » (à la gauche de la gauche).
Curieux pays où il semble impossible de reconnaître que la question des camps Roms existe bel et bien, et que Manuel Valls ne dit pas que des âneries sur le sujet. Il existe des règles à respecter et les campements illégaux n’ont pas vocation à le rester, pour ceux qui y vivent comme pour ceux qui en sont les voisins.
Curieux pays où il est interdit de rappeler que ces campements (où vivent aussi des gens du voyage qui sont Français) sont d’abord installés dans des départements pauvres, à commencer par celui de Seine Saint Denis. Or les élus qui tentent de trouver des solutions alternatives se heurtent à des problèmes insurmontables qui en font des victimes non consentantes.
Curieux pays où des responsables politiques ne tiennent pas le même discours quand ils sont devant les médias (leçon d’humanisme à tous les étages) ou quand ils sont dans leurs villes (prise en compte des problèmes concrets inévitable).
Curieux pays où l’on ne peut pas dénoncer les mafias qui manipulent l’émigration Rom, le trafic des enfants, les réseaux de petite délinquance, les trafics en tout genre, sans être suspect de racisme et de xénophobie.
Curieux pays où l’on refuse de s’interroger sur cette Europe construite comme un vaste marché où circulent « librement » les hommes et les capitaux. En fonction de quoi les capitaux mettent les hommes en concurrence et laissent les pauvres migrer comme ils le peuvent, quitte à s’opposer à d’autres pauvres.
Curieux pays où un journal comme Libération (étiqueté à gauche) peut dire qu’il n’y a pas de « menace » Rom (c’est vrai) pour préciser ensuite : « la liberté d’un peuple dans une Europe qui titre gloire de faire circuler hommes, biens et surtout capitaux ». Vive l’ultralibéralisme ! Et la circulation de la misère, c’est à applaudir ? L’élargissement perpétuel de l’Europe à des pays sans tenir compte de leur niveau de développement, c’est un progrès ? L’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie, c’est une aubaine pour qui ? Quand ces deux pays seront dans l’espace Schengen, à partir du 1er janvier 2014, qui sera en mesure de contrôler quoi ? Pourquoi ne demande-t-on pas plus aux autorités européennes, qui aiment à faire la leçon à la terre entière, de prendre leurs responsabilités ? A quoi sert donc Viviane Redding, commissaire à la justice ?
Curieux pays où ces questions sont laissées sous le boisseau et on l’on préfère brandir l’étendard de la posture morale (ça ne mange pas de pain) ou politicienne (ça peut rapporter gros) sans se demander comment on règle une question – le sort des Roms – plus complexe qu’il n’y paraît.
Curieux pays où ce débat risque de devenir le sujet numéro un de la future campagne des municipales, avec tous les débordements que l’on imagine, et au profit exclusif de qui l’on sait."
-Jack Dion- chez Marianne-

jeudi 26 septembre 2013

juste une impression




"Vous n'aurez jamais une deuxième chance de faire une bonne première impression."
-David Swanson-


poulpe du soir, bonsoir



Rencontre du troisième type en mer d'Iroise.

à la relève du casier de Christophe,  grand pêcheur devant l'éternel
Gast!
Que faire?
 Avec sur les (huit) bras 
de mer
l'animal vernaculaire, tentaculaire,
spectaculaire...

 Bon, cool,
Pas de prise de bec,
sauf pour un dormeur passé par là,  et entièrement  vidé de sa substantifique moelle
par un bouche à bouche des plus...
heu!
 torride.

Après réunion du comité (très) local  de pêche,  il fut décidé  
les yeux dans l'encre de ses yeux,
de laisser tomber l'idée même du civet
(personne ne se sentant capable de se mettre à la colle),
et nous décidâmes donc
de renvoyer la pieuvre à son Victor et ses quartiers
de fin d'été.

C'est ainsi,
que sur un dernier bras d'Honneur
l'animal s'en  retourna du côté de Loqueltas, vers ses fonds baptismaux.
en nous laissant -délicate attention- une photo
( dédicacée)

Depuis,  il raconte -à qui veut bien l'entendre- qu'il fit un soir de septembre, un tour de vélomoteur, mais là... le pôvre..(à par une chèvre ou deux peut-être)
Personne ne voulut le croire
...

photos: Valérie


et pourtant...




une découverte des "idées heureuses"


mercredi 25 septembre 2013

faire bouger les lignes


 Si j'en crois les politologues extravertis, Bouger les lignes ou encore Faire bouger les lignes (pour ceux qui ont du ptit personnel)
serait la nouvelle expression à l'inclinaison.

Est-ce pour avoir la pêche (ou dans le fion)?
Pour  que l'on morde un peu mieux à l'hameçon?
Pour  causer sans rien dire ou presque
avec une expression du genre (comme disait feu  le bouffon de service au studio 102 -2x51- ):
"C'est pas dégueu"?

Va savoir,  !!!

Sur la plage
entre ombre et soleil,
à l'heure où quelques  parasols retardataires et fanés, un peu, beaucoup, passionnément, quittent  d'une chiquenaude,  le plancher des talitrus saltator pour retrouver à deux pas  et en s'essuyant les orteils, celui du bi-tume hétéro-clite,
Ben Dame  Nature, à marée aux conséquences  et sans illusion de se faire brilleer,
mais,
follement TENDANCE- sur toute la collection- et qui aime tant jouer à cache cache avec nos émotions, intentions et pâtés de sable confondus
fait -elle aussi- et sans le savoir  Bouger  les lignes
de notre imagino.









mardi 24 septembre 2013

et rond et rond petit patapon



"Tout est
               cycle,
                           cercle vicieux, éternel retour."

-Morgan Sportès-







"La poésie contemporaine ne chante plus. Elle rampe. Elle a cependant le privilège de la distinction, elle ne fréquente pas les mots mal famés, elle les ignore. Cela arrange bien des esthètes que François Villon ait été un voyou. On ne prend les mots qu'avec des gants: à "menstruel" on préfère "périodique", et l'on va répétant qu'il est des termes médicaux qui ne doivent pas sortir des laboratoires ou du codex. Le snobisme scolaire qui consiste à n'employer en poésie que certains mots déterminés, à la priver de certains autres, qu'ils soient techniques, médicaux, populaires ou argotiques, me fait penser au prestige du rince-doigts et du baise-main. Ce n'est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le baise-main qui fait la tendresse. Ce n'est pas le mot qui fait la poésie, c'est la poésie qui illustre le mot.

    L'alexandrin est un moule à pieds. On n'admet pas qu'il soit mal chaussé, traînant dans la rue des semelles ajourées de musique. La poésie contemporaine qui fait de la prose en le sachant, brandit le spectre de l'alexandrin comme une forme pressurée et intouchable. Les écrivains qui ont recours à leurs doigts pour savoir s'ils ont leur compte de pieds ne sont pas des poètes: ce sont des dactylographes. Le vers est musique; le vers sans musique est littérature. Le poème en prose c'est de la prose poétique. Le vers libre n'est plus le vers puisque le propre du vers est de n'être point libre. La syntaxe du vers est une syntaxe harmonique - toutes licences comprises. Il n'y a point de fautes d'harmonie en art; il n'y a que des fautes de goût. L'harmonie peut s'apprendre à l'école. Le goût est le sourire de l'âme; il y a des âmes qui ont un vilain rictus, c'est ce qui fait le mauvais goût. Le Concerto de Bela Bartok vaut celui de Beethoven. Qu'importe si l'alexandrin de Bartok a les pieds mal chaussés, puisqu'il nous traîne dans les étoiles! La Lumière d'où qu'elle vienne EST la Lumière...

    En France, la poésie est concentrationnaire. Elle n'a d'yeux que pour les fleurs; le contexte d'humus et de fermentation qui fait la vie n'est pas dans le texte. On a rogné les ailes à l'albatros en lui laissant juste ce qu'il faut de moignons pour s'ébattre dans la basse-cour littéraire. Le poète est devenu son propre réducteur d'ailes, il s'habille en confection avec du kapok dans le style et de la fibranne dans l'idée, il habite le palier au-dessus du reportage hebdomadaire. Il n'y a plus rien à attendre du poète muselé, accroupi et content dans notre monde, il n'y a plus rien à espérer de l'homme parqué, fiché et souriant à l'aventure du vedettariat.
Le poète d'aujourd'hui doit être d'une caste, d'un parti ou du Tout-Paris.
Le poète qui ne se soumet pas est un homme mutilé. Enfin, pour être poète, je veux dire reconnu, il faut "aller à la ligne". Le poète n'a plus rien à dire, il s'est lui-même sabordé depuis qu'il a soumis le vers français aux diktats de l'hermétisme et de l'écriture dite "automatique". L'écriture automatique ne donne pas le talent. Le poète automatique est devenu un cruciverbiste dont le chemin de croix est un damier avec des chicanes et des clôtures: le five o'clock de l'abstraction collective.

    La poésie est une clameur, elle doit être entendue comme la musique. Toute poésie destinée à n'être que lue et enfermée dans sa typographie n'est pas finie; elle ne prend son sexe qu'avec la corde vocale tout comme le violon prend le sien avec l'archet qui le touche. Il faut que l'oeil écoute le chant de l'imprimerie, il faut qu'il en soit de la poésie lue comme de la lecture des sous-titres sur une bande filmée: le vers écrit ne doit être que la version originale d'une photographie, d'un tableau, d'une sculpture.
Dès que le vers est libre, l'oeil est égaré, il ne lit plus qu'à plat; le relief est absent comme est absente la musique. "Enfin Malherbe vint..." et Boileau avec lui... et toutes les écoles, et toutes les communautés, et tous les phalanstères de l'imbécillité! L'embrigadement est un signe des temps, de notre temps. Les hommes qui pensent en rond ont les idées courbes. Les sociétés littéraires sont encore la Société. La pensée mise en commun est une pensée commune. Du jour où l'abstraction, voire l'arbitraire, a remplacé la sensibilité, de ce jour-là date, non pas la décadence qui est encore de l'amour, mais la faillite de l'Art. Les poètes, exsangues, n'ont plus que du papier chiffon, les musiciens que des portées vides ou dodécaphoniques - ce qui revient au même, les peintres du fusain à bille. L'art abstrait est une ordure magique où viennent picorer les amateurs de salons louches qui ne reconnaîtront jamais Van Gogh dans la rue... Car enfin, le divin Mozart n'est divin qu'en ce bicentenaire!
Mozart est mort seul, accompagné à la fosse commune par un chien et des fantômes. Qu'importe! Aujourd'hui le catalogue Koechel est devenu le Bottin de tout musicologue qui a fait au moins une fois le voyage à Salzbourg! L'art est anonyme et n'aspire qu'à se dépouiller de ses contacts charnels. L'art n'est pas un bureau d'anthropométrie. Les tables des matières ne s'embarrassent jamais de fiches signalétiques... On sait que Renoir avait les doigts crochus de rhumatismes, que Beethoven était sourd, que Ravel avait une tumeur qui lui suça d'un coup toute sa musique, qu'il fallut quêter pour enterrer Bela Bartok, on sait que Rutebeuf avait faim, que Villon volait pour manger, que Baudelaire eut de lancinants soucis de blanchisseuse: cela ne représente rien qui ne soit qu'anecdotique. La lumière ne se fait que sur les tombes.

    Avec nos avions qui dament le pion au soleil, avec nos magnétophones qui se souviennent de "ces voix qui se sont tues", avec nos âmes en rade au milieu des rues, nous sommes au bord du vide, ficelés dans nos paquets de viande, à regarder passer les révolutions. Le seul droit qui reste à la poésie est de faire parler les pierres, frémir les drapeaux malades, s'accoupler les pensées secrètes.

    Nous vivons une époque épique qui a commencé avec la machine à vapeur et qui se termine par la désintégration de l'atome. L'énergie enfermée dans la formule relativiste nous donnera demain la salle de bains portative et une monnaie à piles qui reléguera l'or dans la mémoire des westerns... La poésie devra-t-elle s'alimenter aux accumulateurs nucléaires et mettre l'âme humaine et son désarroi dans un herbier?
Nous vivons une époque épique et nous n'avons plus rien d'épique. A New York le dentifrice chlorophylle fait un pâté de néon dans la forêt des gratte-ciel. On vend la musique comme on vend le savon à barbe. Le progrès, c'est la culture en pilules. Pour que le désespoir même se vende, il ne reste qu'à en trouver la formule. Tout est prêt: les capitaux, la publicité, la clientèle. Qui donc inventera le désespoir?
Dans notre siècle il faut être médiocre, c'est la seule chance qu'on ait de ne point gêner autrui. L'artiste est à descendre, sans délai, comme un oiseau perdu le premier jour de la chasse. Il n'y a plus de chasse gardée, tous les jours sont bons. Aucune complaisance, la société se défend. Il faut s'appeler Claudel ou Jean de Létraz, il faut être incompréhensible ou vulgaire, lyrique ou populaire, il n'y a pas de milieu, il n'y a que des variantes. Dès qu'une idée saine voit le jour, elle est aussitôt happée et mise en compote, et son auteur est traité d'anarchiste.

    Divine Anarchie, adorable Anarchie, tu n'es pas un système, un parti, une référence, mais un état d'âme. Tu es la seule invention de l'homme, et sa solitude, et ce qui lui reste de liberté. Tu es l'avoine du poète.
A vos plumes poètes, la poésie crie au secours, le mot Anarchie est inscrit sur le front de ses anges noirs; ne leur coupez pas les ailes! La violence est l'apanage du muscle, les oiseaux dans leurs cris de détresse empruntent à la violence musicale. Les plus beaux chants sont des chants de revendication. Le vers doit faire l'amour dans la tête des populations. A l'école de la poésie, on n'apprend pas: on se bat.
    Place à la poésie, hommes traqués! Mettez des tapis sous ses pas meurtris, accordez vos cordes cassées à son diapason lunaire, donnez-lui un bol de riz, un verre d'eau, un sourire, ouvrez les portes sur ce no man's land où les chiens n'ont plus de muselière, les chevaux de licol, ni les hommes de salaires.
N'oubliez jamais que le rire n'est pas le propre de l'homme, mais qu'il est le propre de la Société. L'homme seul ne rit pas; il lui arrive quelquefois de pleurer.
N'oubliez jamais que ce qu'il y a d'encombrant dans la morale, c'est que c'est toujours la morale des autres.
    Je voudrais que ces quelques vers constituent un manifeste du désespoir, je voudrais que ces quelques vers constituent pour les hommes libres qui demeurent mes frères un manifeste de l'espoir."


préface à  "poètes vos papiers" Léo Ferré- source-





"On appelle cercle de famille un endroit ou l'enfant est encerclé"

-Georges Bernard Shaw-




Courber l'échine
affaire
                            rondement menée.

Assis circulaire
pour
vision panoramique

                            Rend émoi
mes yeux
                                                   nous sommes cernés

A deux mains
C'est rondement bon

 Laisser sphère
                                       les circonvolutions,
 comme la danse des virages
et
envoyer valser
                         le tango
sur les bords d'Hello!.

Tourner autour  du pot
d'échappement des mots

locomo-locomo 
(nounou garo)


Circulez

y'a tout avoir
















lundi 23 septembre 2013

la quête du Grall


"Terre dure de dunes et de pluies
c'est ici que je loge
cherchez, vous ne me trouverez pas
c'est ici, c'est ici que les lézards
réinventent les menhirs
c'est ici que je m'invente
j'ai l'âge des légendes
j'ai deux mille ans
vous ne pouvez pas me connaître
je demeure dans la voix des bardes
O rebelles, les frères
dans les mares les méduses assassinent les algues
on ne s'invente jamais qu'au fond des querelles.../...


.../...Allez dire à la ville
que je ne reviendrai pas
dans mes racines je demeure
Allez dire à la ville qu'à Raguénuès et Kersidan
la mer conteste la rive
que les chardons accrochent la chair des enfants
que l'auroch bleu des marées
défonce le front des brandes

Allez dire à la ville
que c'est ici que je perdure
roulé aux temps anciens
des misaines et des haubans
Allez dire à la ville
que je ne reviendrai pas.../...




.../... Poètes et forbans ont même masure
les chaumes sont pleins de trésors et de rats
on ne reçoit ici que ceux qui sont en règle avec leur âme sans l'être avec la loi
les amis des grands vents
et les oiseaux perdus
Allez dire à la ville
que je ne reviendrai pas

Terre dure de dunes et de pluies
pierres levées sur l'épiphanie des maïs
chemins tordus comme des croix
Cornouaille
tous les chemins vont à la mer
entre les songes des tamaris
les paradis gisent au large
Aven
Eden
ria des passereaux
on met le cap sur la lampe des auberges
les soirs sont bleus sur les ardoises de Kerdruc
O pays du sel et du lait
Allez dire à la ville
Que c'en est fini
je ne reviendrai pas
Le Verbe s'est fait voile et varech
bruyère et chapelle
rivage des Gaëls
en toi, je demeure.




Allez dire à la ville
Je ne reviendrai pas."

 
-Xavier Grall- -"La sône des pluies et des tombes"-Editions Calligrammess-












"Je m'en reviendrais,
avec ma musette pleine de larmes, de livres et de rêves.
Et à mon tour je dévorerai l'Inconnu
dans une ineffable et éternelle étreinte.
Je m'en viendrai avec la souvenance des paysages et des peuples.
Chanteront les mers, danseront les galaxies, tressailliront les peuples.
Donner, se donner.
Nous sommes tous dans la main du Grand Amant
et les premiers balbutiements de notre adoration
sont les premiers moments de notre dignité.  "
- Xavier Grall-




"Viens
en cette Bretagne ancienne
je plaide pour l'homme nouveau
je chante la route, le cercle, la danse
je dis le retour fraternel des saisons
vous ne fermerez pas le monde avec vos lois
vous n'achèterez pas mon âme avec vos banques
Viens avec moi
nous dirons bonjour au revoir aux masures
nous prendrons les routes et les ramures
dans nos bras
le peuple naîtra de nos pas
dans la lumière des genêts
Viens
je te dirai l'incroyable frairie
en ma Cornouaille d'été
l'Aven roule sur les graviers
les sortilèges d'eau
et glapit de joie l'hydromel
au cabaret
Viens avec moi
je te dirai mon hameau gris
et mon seuil que fleurit l'épagneul" 
-Xavier Grall-




"Rêvons d'une poésie crépitée sur l'infâme béton des cités, rêvons d'une poésie coulée sur la ville comme une lave brûlante, rêvons d'une poésie trépidante, ardente, incandescente --- et qu'elle crève enfin l'ennui, la grande muraille de l'ennui et de la banalité.../..."

extrait de "Kerouac song"-Xavier Grall-










dimanche 22 septembre 2013

around midnight

illustration source: Toile


Lady C. est parisienne, ou plutôt  elle vit à Paris, ce qui ne veut pas pas forcément  dire la même chose, surtout pour quelqu'un qui aime  jouer avec les mots.
Lady C comme l'odyssée d'une rencontre inscrite dans les annales tumultueuses et romantiques des années soixante-dix
à repeindre le monde aux rouleaux des utopies,
 dans les brumes de la nuit.

Souvent
les nuits. 

Pour y voir
plus clair?

Paris by night
1-2-3
Around midnight
                           et Vues de son  balcon;
                                                                   quand les souvenirs accrochent la lumière.





illustration: Denise Nestor


"La nuit je mens…
Je mens énormément
Je joue avec les images 
et le temps…

La nuit, je m'ennuie
alors, je joue 
et je ris
Je mélange tout
et je m'enfuis
Sans âge, ni dommages
je me fous du bruit
Je monte le son

j'attends l'orage



Je choisis mes souvenirs

Je cause cynique et ironique
je ne veux pas m'endormir

La nuit je mens… à qui ? 
La nuit souvent, je ne dis 
que la vérité qui blesse 
je mal-adresse
C'est ainsi…

La nuit je tout-dis
et aussi je dédie…

La nuit, je m'attarde
je ne veux pas aller dormir
c'est la mort qui va m'assassiner
cette bâtarde
sans pitié
alors je fais durer…

La nuit je sue des drôles de rêves 
où je n'ai jamais mon âge 
ne suis pas tout à fait moi
et pourtant…
Drôle de passe-temps…
La nuit, j'ai souvent 
dix-sept ans
étonnant ?

La nuit pèse lourd 
dans mon lit
parfois…
entre mes draps
mon chat collé à moi
que je n'ose déranger 
Pathétique,
ou plutôt sympathique ?
c'est selon
l'angle de vision
un peu biaisé

La nuit je transpire
je pense à ma mère
mes frères 
et mes enfants
La nuit, j'ai peur de m'endormir
je côtoie des fantômes que je n'ai pas choisis
Je suis terrifiée 
et le lendemain matin, j'ai tout oublié…

La nuit peut-être que j'écris
ou bien je crie…"
-Lady C-






"La nuit n'est jamais noire, ici…
      La nuit est bleue-nuit
comme un tango, un cargo qui tangue,

un paquebot élégant qui pourrait s'appeler France ou Normandie…



La nuit se défie du noir total
de l'écran fatal, de la toile,
c'est une encre qui s'écrit 
une ancre aussi…
L'absolu contraire de la neige qui éblouit, réverbère et abrutit…

La nuit, à Paris, réfléchit
s'accroche aux vitres, aux lumières
pèse aux épaules des insomnies
et vampirise les songes des endormis.
Elle porte un manteau d'étoiles 
une couronne lunatique
et aime assez les hystériques…

La nuit est bleue-nuit
Ni noire, ni gris-souris…
Elle floute les visages, gomme les âges,
et aime toutes les folies 

Elle adoucit, elle swingue, l'été, la nuit
au mois d'août, à Paris
elle embrase tous les rêves de vacances 
de ceux qui ne sont pas partis…

Le bleu-nuit c'est aussi
ce vieux parfum
appelé Soir de Paris,
dans un flacon violet profond
qu'aimait ma grand-mère
tant aimée,
à peu près de la couleur
du rêveur
et de la douceur 
d'une nuit d'été
capable d'enrober 
le tout venant
d'une beauté à bon marché…"
-Lady C-



illustration: Francesco Romoli





Sur mon balcon 
Tout se télescope, sans l'instrument, pas besoin de lui… 
C'est souvenirs et compagnie, envahissant et euphorisant… Il y a toujours de la musique pour accompagner. Il me faut la bande son, évidemment un peu décalée.

Certainement pas celle des années 80, ni 90, ni même 2000. 

Les cassettes sont périmées, les bandes magnétiques se sont emmêlées…


Il reste peut-être quelque part un de mes journaux pour vérifier que j'ai bien été là, mais j'ai oublié les dates, ça s'est emmêlé comme les bandes et franchement c'est trop long à rembobiner. 
C'est un peu bordélique, psychédélique ou bien même… elliptique et épileptique. C'est le hic !

Sur mon balcon
C'est selon l'angle de vision. Cette époque-là, ces images-là ont vécues… Il n'est pas exclu cependant, que cela ne puisse se recycler, se récupérer, se numériser…
En ce qui me concerne, j'écoute en boucle la musique d'aujourd'hui… 

Et pour tout vous dire… De la nuit, rien n'a apparemment changé…
La nuit d'une ville, c'est beau… ça brille. Jamais vraiment noire, parfois rose, comateuse, ô-rageuse, nuageuse, lumineuse ou brumeuse. Jamais profondément noire, plutôt bleue… 
La nuit est féminine, c'est un fait qui ne se discute pas quand bien même elle serait assassine

Pas d'étoiles filantes à Paris mais peut-être l'hélicoptère d'un Président…
Un tout petit point qui s'agite lentement et s'abime, de droite à gauche, de gauche à droite il trace une ligne… Mais laquelle… C'est désespérant Monsieur le Président…
Ou est-ce l'un de vos ministres qui s'énerve et perturbe mon ciel de nuit, mon ciel de lit, mon baldaquin, c'est troublant, parfois il est plus simple d'être franchement dans l'opposition… Je l'ai toujours dit…
Et donc je vous pose la question, Monsieur le Président, en quoi était-ce une bonne idée pour moi d'avoir voté ?
Je regrette mon drapeau noir, noir comme la nuit qui jamais ne l'est à Paris, noir comme nos jours et nos nuits à venir… 
Je regrette d'être encartée, j'ai la nostalgie de ma jeunesse et de ma liberté…"

-Lady C-
"PS. Vérifié dans mes journaux du passé, j'ai bien été vivante…"






illustration source: toile





"Le cargo que je vois de mon balcon tangue un peu au large,
à 3 rues d'ici,
ce paquebot élégant que j'appelle France ou Normandie…



La Tour Eiffel et son dernier étage 

est devenue mon phare et son laser
le feu d'artifices de toutes mes nuits…

L'encre Bleue nuit
se laisse aller à divaguer, 
une autre ancre plonge au ralenti
trop profond…
Alors, je m'essaie au haïku ou à la poésie…
J'oublie de manger
sans rimes ni raison
c'est trop de réalité…
Et je ne voulais que du rêve, 
en couleur ou en noir et blanc
et de la chaleur qui prolongerait mon été.

Tard ce soir, à mi-nuit,
me voici à la poursuite du trésor enfoui, 
celui de Rackamm le rouge, 
des Vingt mille lieues sous les mers,
de la mer asséchée d'une l'Atlantide 
quelque part dans le désert,
et de ses amazones guerrières,
Mais lequel… Quand l'ai-je perdu de vue…
Dans l'eau bénite de Lourdes mise en bouteille
par cette gourde de Bernadette 
laquelle a rapporté des ponts d'or à l'Opus Dei
et engrangé des miracles d'innocence perdue…

Redonnez-moi mon désert et mon cœur de pierre…
Il me semble que c'est plus facile ainsi 
de s'alléger l'esprit et de dormir la nuit…"

-Lady C-








illustration: source Toile




                                                     \\\\\\\\\\\\\\[[[[[[[[[[[[[[[{{{{{{{{{{{{{{{



.../...
"Ecoute-moi bien, dit Jacques en haussant le ton, il faut que t'arrêtes de penser que tout ce qui se passe sur cette putain de planète va dépendre de toi. On est adultes et vaccinés, à chacun ses responsabilités mon pote! D'un côté, tu veux faire une croix sur le passé, les camarades et la politique, de l'autre tu te noies dans la culpabilité, comme si t'avais trahi tout le monde?
Claudio l'interrompit en levant les mains.
-Du calme! Tu vas pas faire dans la psychologie maintenant!
-Et ta soeur! Explique-moi pourquoi tu t'es mis à chercher Perico au lieu de laisser tomber tout ça et de te foutre royalement de ce qui pouvait arriver! C'est bien parce que ton grand cynisme, c'est de la frime et que t'es au contraire bourré de morale!
Claudio enleva ses coudes de la table et se redressa sur la chaise. il était plutôt stupéfait et ne trouvait rien à dire; il commanda deux autres bières, alluma une cigarette alors que la précédente se consumait encore dans le cendrier, quasiment intacte. il secoua la tête, avec un demi-sourire.
-Rien à faire, même les vrais durs ont appris à parler...
.../..."
extrait de: "Les habits d'ombre"- Cesare Battisti-Série noire- Editions -Gallimard


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