dimanche 23 juin 2013

tous des sauvages

« Tous des sauvages ! », la nouvelle expositionde l'Abbaye de Daoulas, interroge sur le rapport à l'autre, l'étranger, le différent. « Race et histoire », de Lévi-Strauss, sert de fil conducteur à cette exposition. Des extraits du livre sont présentés dans chaque salle. « Ce n'est pas pour autant une exposition pour intellectuels, affirme Philippe IfriI, directeur des Chemins du patrimoine en Finistère. Il n'y a pas besoin d'avoir lu Lévi-Strauss pour apprécier ».source: Le Télégramme


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Ni jour ni nuit

"La nuit tourne et la nuit glisse
le long des frontières du délire
à travers le temps perdu
où l'ombre poursuit l'ombre

Patience des affamés misère noire
à l'heure du pain sec de l'eau tiède
cachée dans un coin loin des mains
comme des étoiles dans un nid

Solitude de la poursuite soif et flamme
quand le sommeil n'est qu'un astre
qu'un désir qui passe et repasse
et s'évade des yeux fermés

La nuit tombe monte et retombe
comme la neige des souvenirs
étalée sur le corps blanchi
étendu sur un tombeau

Dormir encore dormir enfin
et que l'aube explose sans bruit
Dormir pour demain et pour tous
Dormir le sourire aux lèvres

Ami des lueurs et des murmures
Le veilleur se lève et marche
écrase ses pas et respire
les parfums de l'insomnie."
-Philippe Soupault-





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Mode citadine, mode paysanne, influences croisées 1850/1910


 


photo: Man Ray-

 "Au bout d'un long chemin
d'un très long chemin
une lueur une étoile
dans la nuit des temps
un regard un sourire
une main tendue
au-dessus des ruisseaux
au-dessus des naufrages
et du fleuve de la destinée
cette main où s'effacent
les lignes du passé et de l'avenir
de l'espérance et du courage." 
-Philippe Soupault-

    

Détails

 

"Que la poésie, en dépit de son prestige et de son autorité, et à cause sans doute de son prestige et de son autorité, soit pour ceux qui osent encore y penser un problème qu'ils craignent même de de poser ne devrait pas nous surprendre. Ce qui dépasse, déborde ou domine l'esprit humain inspire une frayeur qui est, c'est le moins que l'on puisse dire, justifiée. On s'étonne même que si légèrement certains aient cru habile ou concluant de proposer des "solutions" qui n'étaient, somme toute, que des expédients, puisque à vrai dire avant même de poser le problème de la poésie il conviendrait de limiter, et ce n'est qu'un exemple, celui du langage.


La poésie jouit d'un pouvoir qu'on ne saurait, bien qu'on ait maintes fois tenté de le faire, expliquer ou analyser. Exiger pour un poème, c'est-à-dire pour que sa puissance, son rayonnement, l'influence qu'il exerce puissent se manifester, des règles ou des lois, c'est vouloir peser l'impondérable, c'est renoncer à accepter que la poésie soit, comme on le dit, de la lumière. Le vocabulaire déprécié qu'utilisent ceux qui ont cherché à cerner la poésie en s'efforçant de la définir ne peut plus se justifier. Ce n'est pas seulement parce que depuis deux siècles les pédagogues gratuits et obligatoires ont, après Molière et M. Jourdain, parlé de poésie en ne pensant qu'à la versification et toujours affirmant que le dictionnaire des rimes devait nécessairement devenir le livre de chevet de l'instrument de travail du poète, que les contemporains de Rimbaud et de Lautréamont sont incapables de considérer la poésie autrement que comme un genre littéraire.../..."
extrait de:" Essai sur la poésie"-Philippe Soupault-
-Poèmes retrouvés- Editions Lachenal & Ritter

 

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