jeudi 6 décembre 2012

l'immatériel en huit temps trois mouvements


 photo- source: Ouest-France

Le fest-noz vient de conjuguer ses pas avec ceux du patrimoine mondial de l'Unesco dans la branche: "immatériel"
C'est un petit pas pour l'homme mais un grand pas pour l'humanité 
Bref
entre nous soit-dit, au milieu des nouvelles pas très dansantes du monde,
l'immatériel,
je trouve que c'est le pied



 illustration: source Toile


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 Puisqu'on en cause...




De l'amour et des enfants...

"Hyper médiatisé, souvent polémique, le débat sur le mariage pour tous, ouvre largement l'espace de l'obscurantisme à visage religieux et de la connerie à visage humain.
Pour ce qui est du religieux, l'Eglise catholique, en matière de mariage et de sexualité, s'est toujours fourrée dans le lit des gens, et, plus grave, dans leur conscience qu'elle inondait de culpabilité. J'en sais quelques chose car, étant petit, je suis tombé dedans jusqu'à la noyade. Etrange fascination de l'Eglise pour la sexualité des gens dès lors que rien, mais absolument rien dans les Evangiles synoptiques ou apocryphes n'est dit à ce propos, outre l'engagemnt comme valeur de vie.
Sur le "chemin de Damas" saint Paul le mécréant, prétendument ébloui par l'apparition du christ et tombé de son cheval n'était pas remis d'un propbable traumatisme crânien au point d'écrire un peu plus tard:
"Il vaut mieux convoler que brûler!"
Cette injonction paulinienne réduisait le mariage à la contenance des pulsions sexuelles sans rien dire de l'amour. Il reste que si l'Evangile ne dit mot de la sexualité, fût-elle homo, la Bible par contre fait pleuvoir du feu sur Sodome, inaugurant les bûchers à venir où brûlèrent tant de "sodomites" après avoir été préalablement consumés par la culpabilité. Bien plus tard, la culpabilité attachée au sexe s'appellera névrose chrétienne. quand aux Papes, ils ont trôné sous la voûte de Sixtine sans se soucier de l'homosexualité de Michel-Ange. et pour la plus grande gloire de Dieu, ils ont fait couper les couilles des petits garçons de la maîtrise pontificale. Cette mutilation les gardant sopranos à vie, prévenant l'entrée des filles et des femmes dans les choeurs de Palestrina.
Malaise, hypocrisie, fourberie, voyeurisme pastoral, l'Eglise, qui aujourd'hui brandit crosses et goupillons contre le mariage pour tous, ferait bien d'aller voir au fond des presbytères la misère affective et sexuelle de ses prêtres, hétéros et homos, condamnés à la chasteté sous prétexte de disponibilité pastorale et de paternité spirituelle. Les enfants des sacristies et des pensionnats en savent quelque chose.
Et puis, dans l'espace de la connerie, l'infini a été dépassé à droite par les Boutin et les Dassault, entre autres, tels que Charlie-Hebdo les donne à lire récemment dans une pleine page, anthologie des malédictions, prophéties et calamités anthropologiques relatives au mariage des personnes homosexuelles et de leurs enfants pour des générations et des générations.
Heureusement, Le Monde a fait entendre à ce propos les voix salutaires d'Irène Théry et de Maurice Godelier;
Au fond, qu'est-ce que le mariage?
C'est le fait de dire tout haut, devant témoins: J'aime cette femme, j'aime cet homme et je m'engage publiquement à lui être fidèle. Du côté du religieux, Victor Hugo dit quelque part que les amoureux faisaient "agenouiller leur amour à l'Eglise."
Qu'une personne homosexuelle dise publiquement: J'aime cette femme, j'aime cet homme, donne à constater que l'amour est là, aussi, et que les mariés nous demanderons d'en être témoins. Voilà pour un mariage républicain. Par contre, des personnes homosexuelles, croyantes, seront sans ressources sacramentelles dans l'Eglise catholique qui leur dit: Je vous respecte, je vous aime mais restez chastes! comme quoi, au nom de Dieu, le ridicule touche au cruel. Que ces personnes tenues dans la culpabilité se souviennent du mot de saint Jean: "Si ton coeur te condamne, Dieu est plus grand que ton coeur."
J'écris toujours "des personnes homosexuelles" car nul ne peut-être réduit à sa sexualité. Ces personnes constituent à peu près 8% de la population. Nombreuses sont celles qui ne veulent pas se marier! Alors, où est le chaos social annoncé? Qu'en est-il des états d'âme de certains édiles municipaux ( n.d.c.sur la presqu'ile guérandaise le Maire de St André des Eaux et  Mairesse de Batz- sur-Mer), sinon, au fond, des fantasmes attachés aux pratiques sexuelles de ces personnes. Que je sache, beaucoup de personnes hétérosexuelles revendiquent les mêmes pratiques!
En matière de pratiques sexuelles, les humains n'ont rien inventé depuis le commencement de l'humanité. et brider la sexualité conduit à l'explosion; la libérer complètement, à l'explosion aussi. Reste ce juste milieu tremblant et fragile d'un humanisme sexuel bienveillant et sage. Selon Pascal: " qui fait l'ange fait la bête". en écho, en quelque sorte dialectique, Mallarmé répond: "La chair est triste, hélas!"
Et puis, surgit dans le débat la question de l'intérêt des enfants. il aurait absolument besoin d'un père et d'une mère! La clinique dans quoi je baigne depuis cinquante ans m'a convaincu que les enfants ont d'abord besoin de sécurité dans le temps, dans l'espace, dans leur corps, dans une relation cohérente avec l'adulte, et dans leur sentiment d'identité. Justement, la clinique m'a montré qu'un enfant peut construire son sentiment d'identité en référence à plusieurs parentés.
en deçà de la filiation biologique, existe une filiation éducative, affective, adoptive, dans quoi un môme se trouve souvent plus à l'aise, en fin de compte, que les prêtres, les psychanalystes et les juristes."
Ce texte de Jean Cartry a été publié dans le numéro 1084 de l'hebdomadaire Lien Social



 illustration: source Toile



"Ne chantez pas la Mort, c'est un sujet morbide
Le mot seul jette un froid, aussitôt qu'il est dit
Les gens du "show-business" vous prédiront le "bide"
C'est un sujet tabou... Pour poète maudit.../..."

-Jean-Roger Caussimon-


La crémation atomise la mort...

"Edgar Morin indique qu'un geste fut à l'origine de l'humanité: le premier ensevelissement d'un homme, il y a 100 000ans. Une dignité lui était reconnue. L'art, la religion et la culture se sont développés pour accompagner ce dialogue entre les hommes et la mort, cette familiarité entre les survivants et les morts.
Aujourd'hui, avec des obsèques sans trop de rituels, un deuil effacé, un corps de plus en plus réduit en cendres et des urnes sans domicile fixe, cette grande parenthèse d'humanité n'est-elle pas en train de se fermer? Telle fut la question de Philippe Ariès ou de Paul Yonnet. Telle est la nôtre. en France, la crémation progresse vite. Aujourd'hui, 30% des décès. Bientôt 50%. Une crémation bien différente de celle pratiquée autrefois pour Patrocle et aujourd'hui au Japon. Une crémation pauvre en symbole, dépourvue de sens, expéditive, comme une formalité parmi d'autres comme s'il fallait accepter notre nouveau destin: être de trop dans un monde qui n'est pas fait pour nous, accepter d'être une variable d'ajustement dans la vie, et un déchet dans la mort. 59% des Français qui désirent la crémation souhaitent n'être pas "à la charge de leur famille" ou veulent ne pas polluer la Nature. Dans les deux cas, une même certitude: le monde après eux les rejettera. ils n'y auront pas leur place. Les vivants n'auront pas souci des morts. Tout ceci renverse de fond en comble l'idée traditionnelle que nous nous faisions de la cohabitation nécessaire entre les vivants et les morts dans un monde reçu en héritage et transmis de générations en générations.
Existe donc, en nous, une lâche envie de s'effacer, de rejoindre par avance l'incognito des choses sans humanité. Les corps se reconnaissent, les cendres, elles, sont le summum de l'anonymat. il nous faut considérer ce "désir de cendre" comme une fatigue anthropologique et un échec social : nous n'arrivons plus à surmonter l'indifférence. L'uniformisation d'un monde encombré d'objets destinés à la poubelle finit par nous corrompre. il est temps de prendre conscience de cette inhumanité rampante. nous risquons la noyade dans une vie trop "liquide" (Z. Bauman).Il est temps de remettre du temps, du rite, de la responsabilité, du savoir-faire, et donc de la consistance corporelle autour de la mort!"
-Damien Le Guay- "Chaque semaine un expert nous écrit"- Le Nouvel Observateur-n°2505-









9 commentaires:

  1. Très très très intéressant tout ça...

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    1. deux textes majuscules découvert tous le deux dans la même journée et là je dis: "Bonne pioche"
      :-)

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  2. j'ai croisé ta chère Fourest dans la rue nous traversions le clouté" au carrefour Parmentier, j'ai tout de suite penser à toi et à ce que je ressentais d'elle , et je l'ai félicité de son travail et engagement ce fut court simple les souries magestueux
    tu as du le sentir ce partage tu étais dans mon coeur pour lui dire

    gros bisous et bonne nuit

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    1. Merci beaucoup Frankie d'avoir associé ma respectueuse révérence à la tienne
      bon dimanche
      ;-)

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  3. Le mariage gay ou pagaie m'indiffère. Mes parents étaient hétérosexuels et bien comme il faut en apparence, mariés et tout le tintouin ; quand je vois la façon dont ils nous ont torturés mes deux demi-sœurs, mon frère et moi, ben je me dis que nous aurions sûrement tout gagné à être élevé par deux pédés ou deux gouines marié(e)s qui s'aiment que par deux pignoufs qui aimaient se haïr à se point.

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    1. Le mariage ...que l'on soit hétéro, gay, bi trans...n'a absolument rien d'obligatoire, c'est une vitrine de la culture judéo-chrétienne et l'on peut tout à fait vivre sans même si le système par ses lois diverses et (a) variées nous le fera d'une manière ou d'une autre payer...
      Ensuite, ni l'homosexualité ni l'hétérosexualité ne sont des garants à priori du développement harmonieux -dirons-nous- d'un enfant. Des parents maltraitants il en existe partout et des parents "aidant" également.

      La seule chose qui est demandée présentement, c'est d'avoir la possibilité de pouvoir faire comme les autres, c'est tout, juste cela, au nom des droits de l'Homme, et de l'égalité devant la loi.
      Le reste comme dit si bien Jean Cartry est affaire de fantasme et l'on peut s'interroger sur certains fans de bénitier qui parlent d'amour de Dieu alors que de leur bouche ne sort que de la haine des autres.
      Etrange non?

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    2. Petite précision quant à ton relevé historique : le mariage existe préalablement à la culture judéo-chrétienne. Les Égyptiens fortunés établissaient des contrats de mariage avant de casser la cruche, afin de déterminer qui apportait quoi et s'assurer qu'en cas de séparation chacun retrouvait au moins ses biens d'origine. Les Grecs et les romains aussi se mariaient, et cela n'avait aucun rapport avec la Bible pour eux.

      On se marie probablement depuis le néolithique, sur tous les continents, peut-être même antérieurement : il s'agit pour de deux personnes de mettre en commun des biens pour élever des enfants, leurs enfants.

      Le mariage n'est une obligation, même dans la tradition judéo-chrétienne ; il devient obligatoire à la seconde où il y a des enfants, quelque soit la culture considérée, à cause de la filiation et de la transmission du patrimoine. (aucun rapport avec l'égalité devant la loi : ça c'est un argument biaisé puisque l'égalité devant la loi n'existe pas juridiquement et socialement parlant, à part en théorie)

      C'est la filiation qui a toujours été le moteur d'une union assermentée ; mais aujourd'hui, avec toutes ces nouvelles stupides façon de faire des enfants scientifiques (fécondation in vitro, mère porteuse, etc.), on a passé le cap de la filiation, et effectivement plus rien ne s'oppose au mariage de deux hommes ou deux femmes.

      J'ai pour le monde homosexuel la plus grande indifférence. Pour c'est un univers sclérosant et intolérant, dans lequel je n'ai pas aimé évoluer les deux ans de ma vie ou j'ai été homosexuelle, mais je ne leur en veux pas particulièrement d'être aussi cons : il y a beaucoup d'autres communautés qui le sont pareillement et que je laisse vivre, quand on dit en anglais.

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  4. Tu es remonté aux sources Tsuki et tu as parfaitement raison.
    En ce qui concerne notre culture judéo-chrétienne il me semble que l'obligation de se marier outre la procréation est associée à la sexualité en général. M'enfin j'oubliais que c'était le but du sexe la procréation chez la multinationale Dieu.

    Je ne pense pas que ce soit "stupide" de pouvoir faire un enfant avec l'aide la science quand les méthodes traditionnelles n'y suffisent plus. Certes j'ai le sentiment qu'il ne faut pas faire tout et n'importe quoi et que la réflexion doit cheminer tout au long des progrès scientifiques, mais pouvoir aider des personnes ayant le désir de mettre est aussi un moyen de lutter contre la détresse humaine.

    En ce qui concerne la dernière partie -plus personnelle- de ton propos. il me semble important de rappeler que chacune, chacun d'entre nous est unique, c'est ce qui en fait toute sa singularité et richesse...Je ne me permettrais pas de juger en bloc la condition hétérosexuelle, homo, bi etc...Les expériences que chacun -pour de multiples raisons- peut faire ne sont que quelques histoires perdues parmi la multitude des autres.
    et qui n'ont pas d'autres valeurs que celles-là...

    Tu dis que tu as été homosexuelle pendant deux ans, un peu comme on peut être écolo, social-démocrate ou coureur à pied...avant de passer à autre chose

    c'est une idée...

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  5. En ce qui concerne notre culture judéo-chrétienne il me semble que l'obligation de se marier outre la procréation est associée à la sexualité en général.

    Pas du tout : dans la culture judéo-chrétienne mariage et sexualité comme mode de reproduction sont en effet associés, mais le mariage n'est pas un pré-requis pour avoir une sexualité... Sinon il n'y aurait pas eu autant d'enfants naturels. Ça forniquait autant avant que maintenant, si ça peut te rassurer, l'être humain étant un obsédé du cul de façon on ne peut plus naturelle et génétique (ce qui le pousse d'ailleurs a avoir une sexualité avec n'importe quoi : poupées, enfants, animaux...)

    Je ne pense pas que ce soit "stupide" de pouvoir faire un enfant avec l'aide la science quand les méthodes traditionnelles n'y suffisent plus. moi je pense que si, parce d'une part, si tu n'arrives pas à faire un gosse de façon naturelle, c'est qu'il y a une raison (être en couple avec une personne dont tu peux être amoureux(se) mais qui n'est pas génétiquement viable, incapacité à élever des enfants suite à des tortures subies dans l'enfance et donc transmissibles sur la génération suivante, etc.). D'autre part on est assez nombreux comme ça (7 MILIARDS) il est peut-être temps d'envisager de se calmer sur la reproduction. Faire des gosses c'est un instinct, mais ce n'est ni un droit ni un devoir, surtout quand on aspire à se dire civilisés.

    En ce qui concerne la dernière partie -plus personnelle- de ton propos. il me semble important de rappeler que chacune, chacun d'entre nous est unique, c'est ce qui en fait toute sa singularité et richesse... Non personne n'est unique c'est des pures conneries marketing ça. Toi qui blogues, tu as du te rendre compte à quel point les gens ne sont pas uniques et originaux : ils passent leur temps à rabâcher les même choses en ayant l'impression d'avoir inventé l'eau chaude, nuance.

    Tu dis que tu as été homosexuelle pendant deux ans, un peu comme on peut être écolo, social-démocrate ou coureur à pied...avant de passer à autre chose

    C'est exactement ça : ça ne méritait pas plus de temps pour me rendre compte que je n'étais pas vraiment amoureuse de la personne avec qui j'étais en couple, et qu'en plus je n'étais pas plus homoxuelle qu'hétérosexuelle. Sans compter que l'intolérance de ce ghetto social m'a vraiment défrisée ; pour des gens qui revendiquent autant de tolérance de la part des autres communautés, n'en avoir aucune à ce point, c'est vraiment d'une ironie tellement flagrante qu'il n'y avait pour moi aucun intérêt à perdre davantage de temps avec tous ces débiles.

    Je ne suis pas passée à autre chose ; je suis toute simplement redevenue hétérosexuelle, et il m'a fallut 10 ans de plus pour me rendre compte que je suis tellement misanthrope que je ne suis sexuellement heureuse qu'avec moi-même... ;)

    Belle perte de temps, que ma vie sexuelle, en effet. J'aurais dû accepter dès le départ ma solitude comme la quintessence de mon existence, au lieu de me traîner de pageot en pageot à me bourrer la gueule parce que je ne supportais pas le contact physique, dans l'espoir que quelqu'un (à part moi) m'aiderait à surmonter mes verrouillages sexuels...

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