vendredi 14 décembre 2012

cours de maintien






J'ai lu ça:

Ces drôles d'enseignants qui nous gouvernent 

 

"Quand ils ont fait un petit bout de chemin dans l'éducation nationale, nos ministres sont prêts à tordre un peu le cou aux réalités pour endosser l'uniforme des hussards noirs de la République. Enquête sur un nouveau plan com. 

 

 

Pour être ministre, il fut une époque où il fallait avoir été résistant. Plus tard, pour concurrencer le Parti communiste, une extraction populaire était la bienvenue. Après 1983, la mode était plutôt au profil «manager», type école de commerce. Aujourd'hui, retour à la tradition, il est de bon ton au PS d'avoir été enseignant. Certains de nos ministres, et non des moindres, se permettent même de jouer un peu avec leur parcours pour en être. Les biographies sur leurs sites officiels offrent d'intéressants aperçus sur ces efforts cosmétiques. Attention, un enseignant peut cacher un professionnel de la politique.

Le Premier ministre, par exemple, n'a peur de rien. Sur le portail du gouvernement, à la case «carrière», Jean-Marc Ayrault se présente comme «professeur d'allemand, depuis 1973». La date de démarrage est bonne, mais il manque celle de la fin de carrière. Or Jean-Marc Ayrault a été professeur à temps plein de 1973 à... 1977. Ce qui fait au mieux une «carrière» de cinq ans. En 1976, il est en effet élu au conseil général, l'année suivante il est maire de Saint-Herblain - «plus jeune maire des grandes communes de France» - et les 30 000 habitants l'occupent à mi-temps. Ensuite, il enchaîne. 1979, comité directeur du PS. 1981, année de tous les espoirs, il siège au bureau exécutif national. 1986, député. 1989, maire de Nantes... En dépit de ce qu'il affirme sur toutes les télévisions, notre homme est donc moins un professeur qu'un vieux professionnel de la politique.

Sans doute par solidarité gouvernementale, notre ministre de l'agriculture suit l'exemple de son patron... Dans sa biographie officielle, l'essentiel de la «carrière» de Stéphane Le Foll se déroule dans l'enseignement. Comme il y a peu de dates, le lecteur peut aisément comprendre qu'il a enseigné jusqu'en 1999. C'est faux. Sa carrière à temps plein durera au plus huit ans. A partir de 1991, il devient en effet permanent de la Rue de Solferino, siège du PS, qui, il est vrai, ressemble un peu à un lycée.

S'il en est un qui, entre tous, sait endosser l'uniforme du hussard, c'est toutefois notre nouveau ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon. Certifié puis agrégé de philosophie, sa carrière sera il est vrai un peu plus longue que celle du président Hollande. A partir de 1984, il enseigne trois ans. L'école l'ennuie-t-elle ? Il devient formateur à l'école normale primaire de la Nièvre. Fini les élèves, le professeur de philo va enseigner à de futurs instituteurs. Ceux qui ont suivi le même parcours confient souvent que c'est le refuge des profs de philo qui en ont assez des élèves. Mais, là encore, il ne restera pas longtemps prof de profs.

Repéré par Pierre Moscovici, il devient une des plumes du PS. Après la défaite électorale de 1993, contraint et forcé, il retourne faire la rentrée des classes à Nanterre puis à Neuilly-sur-Seine. Il quitte alors son poste au lycée pour celui de député, mais il n'est pas réélu. Un confortable poste de détaché au CNRS l'attend alors, telle la bâche que tendent les pompiers en cas de chute. Adieu cette Education nationale tant aimée, vive la vie des idées !

Le site du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche met en scène une Geneviève Fioraso plus prudente. Pour compenser un CV plutôt «cadre dirigeant» proche du Commissariat à l'énergie atomique et de France Télécom, la ministre raconte en une longue ligne son bref passage de trois ans dans l'enseignement. A Amiens, elle a enseigné l'anglais et l'économie, puis a viré vers la politique et occupé des emplois dans des organismes publics et parapublics, pour finir députée de la première circonscription de l'Isère.

Brefs sacerdoces

 

Nos ministres essaient souvent de compenser la faible durée de leur sacerdoce par de l'intensité. Ils utilisent alors généreusement le sigle ZEP, zone d'éducation prioritaire, comme véritable potion magique. C'est la mesure d'un engagement profond. A ce jeu-là, Fleur Pellerin, ministre déléguée des PME, de l'Innovation et de l'Economie numérique, remporte le pompon. Pour compenser un parcours très bourgeoisie versaillaise, elle arrive à glisser le mot «ZEP» dans son CV sous la forme de : «Membre des jurys... des épreuves d'admissibilité de la filière ZEP de l'Institut d'études politiques de Paris».

Il fallait oser. Geneviève Fioraso, nous y revenons, n'est pas en reste. Le site de son ministère précise qu'elle a passé ses trois ans «de professeur d'anglais et d'économie dans une zone prioritaire puis au Greta d'Amiens auprès de jeunes décrocheurs». Un peu d'imagination, et l'on visualise la ministre avec les «zy'va» d'une académie déjà très déshéritée. Encore heureux qu'elle ait échappé aux coups de couteau ! Vincent Peillon emprunte lui aussi ce subtil escalier de service. Dans un entretien avec Nord Littoral, il compense son passage éclair à Calais par un sobre : «Plus tard, j'ai retravaillé en ZEP»... ZEP comme Zeppelin ? La vérité gonflée au gaz.

Comment leur en vouloir pourtant d'exagérer un peu leur engagement de terrain ? Pour reprendre la thèse de Rémi Lefebvre et Frédéric Sawicki, deux spécialistes en science politique, dans la Société des socialistes (*), le PS est devenu une institution «professionnalisée». Ainsi Peillon pour devenir Peillon ne devait-il pas perdre de temps à l'école. Il y a toutefois une exception, le statut des enseignants-chercheurs. Les faibles contraintes de ce statut permettent en effet à certains de faire des doubles carrières politiques et universitaires. Le site de Dominique Bertinotti, la ministre déléguée chargée de la Famille, laisse ainsi entendre qu'elle enseigne encore.

Sa biographie précise même qu'elle est maître de conférence en histoire contemporaine depuis 1989. Idem pour Frédéric Cuvillier, ministre délégué chargé des Transports et de l'Economie maritime. Mais ce statut n'a peut-être pas que des avantages. S'ils ne sont pas ministres de plein exercice, serait-ce parce que leur parcours étudiant a été très long ? Le temps de passer un doctorat sans doute.

Alors pourquoi nos ministres jouent-ils à ce petit jeu ? Ils pourraient après tout accepter pleinement leur parcours d'apparatchik ou de jeune notable, mais préfèrent à l'évidence chercher là un supplément d'âme. Hier, ils se seraient fait photographier avec mère Teresa, voire avec l'abbé Pierre, ou portant un sac de riz, comme le fit l'aimable Bernard Kouchner, des années avant de rejoindre un gouvernement de droite décomplexée. Aujourd'hui, ils préfèrent dire qu'ils enseignent, car l'enseignant, avec 76 % d'opinion favorable, est «le métier préféré des Français» juste après les professions liées à la santé.

Les députés ne bénéficient pas de la même cote d'amour. Ils ferment la marche avec seulement 34 % d'opinion favorable, juste derrière les agents immobiliers, les banquiers et les journalistes (Etude Ifop, France-Soir, janvier 2011). L'étude montre que l'électorat de gauche amplifie le phénomène. Il plébiscite le métier d'enseignant et se méfie encore plus que les autres électeurs des élus de la République.

Les enseignants sont aussi des électeurs fidèles du PS, ils ont remplacé la classe ouvrière dans l'univers socialiste. En 1981, plus de 70 % des ouvriers avaient voté François Mitterrand au second tour, aujourd'hui ce sont les profs qui forment le gros des bataillons. Le 22 avril 2012, un sondage de l'Ifop révélait que 79 % des enseignants du primaire, des collèges et des lycées avaient l'intention de voter François Hollande au second tour. «Il n'y a pas d'autre catégorie professionnelle où huit électeurs sur 10 ont l'intention de voter pour un même candidat au second tour. En 2007, les agriculteurs avaient opté à 70 % pour M. Sarkozy, et c'était exceptionnel», rappelait à cette occasion dans le Monde, Jérôme Fourquet, directeur du département opinions à l'Ifop. Dans l'inconscient socialiste, il faut aujourd'hui «faire prof» comme hier il fallait «faire peuple».

Paradoxalement, au Palais-Bourbon, les profs sont de moins en moins nombreux parmi les députés. En 2002, 79 d'entre eux se déclaraient enseignants du secondaire et du primaire. Cinq ans plus tard, en 2007, il en restait 53. En 2012 ils ne sont plus que 39 ! Soit une baisse de 61 % en dix ans. A ce rythme, il n'y aura plus de hussards pour défendre le PS à l'Assemblée d'ici à quelques années. Mais, parmi ces rescapés, le PS a quand même de beaux restes. Sur les 39 enseignants qui siègent à l'Assemblée nationale, 33 sont socialistes ou apparentés, un est écologiste et cinq militent à l'UMP.

Dans les cabinets ministériels, les socialistes ne sont pas très généreux avec les enseignants. Ils ne sont que 10,8 %. Les postes sont trustés par les hauts fonctionnaires. Et c'est encore plus dur pour la deuxième génération : les hauts fonctionnaires enfants d'enseignant sont totalement sous-représentés. «La figure du Petit Chose, fils ou fille de milieu modeste ayant connu une forte ascension grâce à ses mérites scolaires, est quasiment absente chez les membres des cabinets ministériels... Les fils ou les filles d'enseignant du primaire ou du secondaire ne sont que 5,6 %», précisent Rémi Lefebvre et Frédéric Sawicki dans leur étude.

Estampille intellectuelle

Et puis, il y a les autres. Les intermittents de l'enseignement. Ces ministres de la République qui se présentent comme maîtres de conférence à Sciences-Po. Le gratin. Najat Vallaud-Belkacem va jusqu'à en faire la première ligne de sa carrière. Elle n'hésite pas à se présenter comme «professeur à l'Institut d'études politiques de Paris, de 2010 à 2012». Plus classe encore, Fleur Pellerin communique sur son titre de maître de conférence à l'ENA. Ici, nos ministres ne recherchent pas une caution sociale mais une estampille intellectuelle. Ces institutions sont à la fois l'occasion de rencontrer leurs pairs et de côtoyer la «relève».

C'est dans un cours off dans le milieu des années 80 que François Hollande et Pierre Moscovici ont construit une partie du discours de la gauche moderne. Devant des amphis pleins, ils inventaient le nouveau discours du PS. L'Union de la gauche était consommée. Les deux jeunes diplômés de l'ENA «expliquaient qu'il n'était "nullement abusif" de considérer la nouvelle politique mitterrandienne comme un exemple de "social-libéralisme"», racontait récemment la journaliste Ariane Chemin dans une enquête du Monde. Les étudiants appréciaient, paraît-il, ces plans clés en main, structurés.

Après cette expérience réussie, Pierre Moscovici a longtemps enseigné à Sciences-Po. Certaines mauvaises langues notent la proximité de l'école avec le café de Flore qu'il aime tant fréquenter. L'an dernier les étudiants rapportent qu'il se défendait dès le début de l'année de venir y recruter les futurs cadres du parti. Dans son cours sur le «métier de politique» il expliquait aux étudiants comment réussir dans la vie, et aimait raconter la campagne présidentielle. «Le régime d'Hollande me sert de baromètre, blaguait-il. Quand les sondages sont bons, c'est entrée, plat et dessert. Quand il doute, il se contente d'un plat unique.» Un professeur «séducteur et sympathique», «pas totalement cynique, mais plus du tout idéaliste», «des convictions égales à zéro».

Aimez vos élèves, ils vous le rendront bien ! «Un homme un peu perdu, mais conscient de l'océan qui sépare le monde politique et les citoyens», ajoute un autre étudiant. C'est peut-être pour franchir cet océan que les ministres instrumentalisent leur passé d'enseignant, au point de s'en faire une carrière. "
Bertrand Rothé source Marianne.net
* «La Société des socialistes, le PS aujourd'hui», de Rémi Lefebvre et Frédéric Sawicki, 2004, Savoir/Agir, 97 p.

 

 illustrations source: Toile

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 lu chez BAB   (et bien ri)

Un mystérieux collectif réclame un aéroport international à Blois



"POUR LA CONSTRUCTION D’UN AÉROPORT INTERNATIONAL (C.A.I.) À BLOIS (41)* *Serions-nous les bâtards de la France ?* *Dans le cadre du redéploiement industriel que l’ensemble des citoyens de ce pays souhaite ardemment, nous électeurs de toutes tendances, membres du PS, de l’UMP, du PCF, etc. … pensons que pour créer de l’emploi, il nous faut un Aéroport International à BLOIS, Loir et Cher.* Nous disposons déjà de nombreux atouts : un pôle des industries de l’armement, une centrale nucléaire, une autoroute, et de l’espace pour accueillir un Aéroport International. Deux sites sont actuellement à l’étude : un au Nord-Ouest de Blois, et un prestigieux au Sud-Est de Blois : le parc de CHAMBORD et ses milliers d’hectares. Un tel projet permettrait de valoriser le Château de Chambord en en faisant le plus bel aéroport du monde moderne. Des milliers d’emplois seraient ainsi créés dans une Zone à Dékyster qui en a bien besoin. Un tel projet permettrait de rassembler toutes les forces vives du département. Les premiers contacts que nous avons eu avec les instances consulaires (chambre de commerce, chambre des métiers, etc. …) sont positifs. Il ne manque plus que la volonté politique pour qu’un tel projet voit le jour. Nous appelons les citoyens à nous rejoindre et à manifester le SAMEDI 22 décembre à 15h à Blois devant la préfecture. Pour un aéroport international par département Pour un aéroport international dans le Loir et Cher Pour des Z A D partout Vive le redéploiement industriel, Vive le redressement productif *Collectif des Citoyens Conscients et Populaires (CCCP)* *Union des Représentants Sociaux Solidaires*"

1 commentaire:

  1. Aéroport à Blois....non, mais, quels péquenots !!! peuh.

    Tous ces ministres qui se font mousser, moi, y me foutent la gerbe.

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