samedi 27 octobre 2012

presqu'ile de Ruiz





en écoutant la radio et son "grand entretien"


"Homme hésitant
Homme d'ondée
Creuse la mer
Jusqu'au désert

Sois l'évident
Cercle fermé
Dans le concert
De l'univers

Homme hésitant
Dans tes forêts
Cherche dans l'air
Le chemin clair

La part du temps
De nos aimers
Pèse l'amer
Poids de l'hier

Homme hésitant
Homme d'ondée
Creuse la mer
Jusqu'au désert"


Bruno Ruiz











"La pluie venait du nord
Le vent passait sous ma porte
Je comptais vivre fort
Et que le diable m'emporte
J'allais à la fenêtre
Enroule dans un drap
Je secouais la tête
J'en écartais les bras

J'avais des hauts

J'avais des bas
J'avais plus ou moins chaud
Et toute la vie devant moi
J'avais des hauts
J'avais des bas
Je crois que j'en voulais trop
J'ai même eu ce que je n'voulais pas

Je restais enfermé

Ou errais pendant des jours
Trop de chemins s'ouvraient
Trop de questions en retour
Je n'avais pas tue mon père
Mais je ne me souvenais pas
Ce qu'il me disait de faire
Ou ce qu'il ne disait pas

J'avais des hauts

J'avais des bas
J'avais plus ou moins chaud
Et toute la vie devant moi
J'avais des hauts
J'avais des bas

Je crois que j'en voulais trop

J'ai même eu ce que je n'voulais pas
Chaque jour je me tenais prêt
Je guettais l'heure et la page
Ou les eaux s'ouvriraient
Me laisseraient un passage
L'espoir me faisait vivre
L'attente me rendait nerveux
Je trouvais dans les livres
De quoi patienter un peu

J'avais des hauts

J'avais des bas
J'avais plus ou moins chaud
Et toute la vie devant moi
J'avais des hauts
J'avais des bas
Je crois que j'en voulais trop
J'ai même eu ce que je n'voulais pas

J'avais des hauts

J'avais des bas..."


-Stephan Eicher-





"Avons-nous vieilli selon nos désirs ?
Sommes-nous plus beaux que notre jeunesse ?
Avons-nous choisi la vie que l'on mène ?
Dormons-nous le soir sur nos deux oreilles ? ^ Sommes-nous fidèles à nos utopies ?
Avons-nous gardé nos jardins secrets ?
Reconnaissons-nous nos vieilles erreurs ?
Chantons-nous les mêmes chansons qu'autrefois ?

Être fidèle. À son poids d'hirondelle
Être la sentinelle/A chaque nuit nouvelle
Rester sensible/A ce monde terrible
Être encore accessible/A des amours possibles

Avons-nous gagné nos châteaux d'Espagne ?
Pleurons-nous encore pleurons-nous souvent ?
Avons-nous gardé des doutes amers
Sur l'amour des autres des dieux incertains ?

Cherchons-nous encore le soleil des hommes ?
Avons-nous la haine de l'indifférence ?
Avons-nous le poids de nos idées folles ?
Sommes-nous encore debout dans la nuit ?"

-Bruno Ruiz-











BRUNO RUIZ








"Ce fleuve qui descend si profond qui me blesse
Attentif et précis à mes douleurs d’averse
Ce fleuve qui s’écrit pour m’emporter vers vous
Si fragile et patient qui me tend me dénoue
Ce fleuve d’eau venu de vallées introuvables
L’inconnu vu d’ici vers l’océan de sable
Ce fleuve de voyage et de chemins d’errances
Noyant les nostalgies de mes tristes enfances
Ce fleuve de mon sang de liesses dans mes veines
Traînant mes vieux taureaux dans l’or de mes arènes
Ce fleuve lancinant de veille et de paresse
De voiles et d’exils de vignes et d’ivresses
Ce fleuve contenu dans mes pauvres grimoires
La parole et la chair le temps et la mémoire
Ce fleuve dans l’acier de mes incohérences
De hauts-fonds de brouillards de chenaux de silences
Ce fleuve de mes roues enchaînées à ma tête
Aux fers de mes gallions dans l’œil de mes tempêtes
Ce fleuve qui se tait me ceinture et me signe
Me talonne et me troue me trahit me désigne
Ce fleuve de lambeaux de ciels de crépuscules
Professeurs sans talent prophètes ridicules
Ce fleuve de sueurs de charbons et de mines
De tonnerres peuplés de grenailles marines
Ce fleuve de faisceaux aux huiles atlantiques
D’acrobates bandés au-dessus de mes cirques
Ce fleuve bienveillant de croyants sans prières
Céramique des yeux dans le courant des pierres
Ce fleuve de mon lit de cryptes inconscientes
Pourrissant lentement mes langues impatientes
Ce fleuve sinueux asséchant mes artères
Mes vernis et mes mues mes vies imaginaires
Ce fleuve de mes fous de prisons sans police
De mes meurtres sans mort de plaies sans cicatrice
Ce fleuve qui me trompe et me ronge et m’emporte
Qui m’invente des murs et qui m’ouvre des portes
Ce fleuve tant usé de mon verbe trop lisse
Complice de l’instant assassin de Narcisse
Ce fleuve qui conduit mon fauve à l’abreuvoir
Pour boire mes alcools derrière les miroirs
Ce fleuve de héros oubliés par l’Histoire
Dans le désert présent de traces dérisoires
Ce fleuve qui est long parce que le jour m’étreint
À l’aurore si proche à l’aurore si loin
Ce fleuve d’ouragans de larmes et de cris
De corps sans devenir d’images sans écrit
Ce fleuve de mon feu pour rejoindre les eaux
Prétentieux dans ses vœux laborieux dans ses mots
 Ce fleuve de mes peurs de mes plaies de mes ronces
De mes efforts secrets mes appels sans réponses
Ce fleuve sans mesure épuisant mes essences
Mes sourdes théories mes vieilles espérances
Ce fleuve qui m’écoute et qui tant me désarme
Qui me lave les yeux me salit de ses charmes
Ce fleuve du désir aux sources qui me hantent
Qui me lit qui me pense et me saoule et me chante
Ce fleuve de ma viande aux ailes de mes hordes
Préférant l’eau des pluies aux hystéries de l’ordre
Ce fleuve d’ophélies d’apaisantes lumières
Dans les sèves du sens les vérités premières
Ce fleuve sinueux d’horizons sans églises
Fidèle à mes oiseaux rêvant de mes banquises
Ce fleuve de réveils de vents et de poussières
De fictions et de puits de racines sans terre
Ce fleuve du thalweg hésitant aux margelles
Dans l’onde illuminant mes lunes maternelles
Ce fleuve de volcans effaçant mes ratures
Avec des mots venus du fond de mes armures


Ce fleuve que je hais de me vivre à sa place
Qui m’absente du monde et me tue dans sa glace
Ce fleuve que je suis pour en avoir la preuve
Qui nage malgré moi pour être notre fleuve"

-Bruno Ruiz-





mais encore








1 commentaire:

  1. ça fait bien des questions, tout ça....à trop "nostalgiser", prenons garde de ne plus voir le monde où nous vivons...ou de trop le déformer....

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