vendredi 30 décembre 2011

voeux vaches et coton mal peigné parfois même




Chers ami(e)s
Chers camarades
Chers contribuables et client(e)s.
C'est du coin du feu qui frisote gentiment que je m'adresse à vous en cette fin d'année deux en un
qui aura tenu toutes ses promesses du temps qui passe inexorablement
à cent sous de l'heure et peut-être même parfois
un peu plus.
Tant il est vrai
que la valse des étiquettes nous fera danser encore et surement
à l'endroit mais aussi à l'envers
d'un décor
connu, reconnu et pieds joints dans l'inconnu
d'une logique incomparable
voulant que l'un et l'autre face d'oeufs
et toi même répondit l'Ego.

Je vous promets -virgule- du sang, des larmes
et quelques
liquides amniotiques tout aussi nourrissants et indigestes,
qu'un beau foie gras de saumon élevé sous la mer de Norvège
et s'étalant impudique à la page trois du dernier peste c'est l'air de votre centrale d'achat préférée.

A ce point de l'histoire et pour revenir à la ligne
j'en profite pour tordre le cou farci 
à quelques rumeurs tenaces 
et prétendument
qu'il n'y a pas de fumet sans feu
pour affirmer haut et pas trop fort
que je ne serais pas candidat 
à la prochaine érection pestilentielle
que chacun sent d'ici venir
dur dure
mais certainement  moins qu'après demain.

M'aime pas peur
puisque tous les perdants ont bien joué
pour empocher  dans l'oeuf les sept milliards
de leurs semblables
et leur sussurer à l'oreille d'un terne:
Pousse toi de là que je m'en  remette à la raison des tas.

Certes,
et cependant,
je devais initialement m'adresser à vous
 en  me mettant sur mon 31 à l'heure de l'apéro;
mais comme on nous prévoyait déjà, sous le lustre à gui-gui guili de pétez haut France,
une certaine bousculade et son bouchon de chair humaine
sous les "comme on nous parle"
j'ai décidé de mon petit pouvoir en peau de Zébulon
de prendre les devants en offrant mes voeux au prix fort
 à la veille de la rentrée des glaces et ses nuits de troisième oeil.

Au nom du droit d'en rire encore,
tant et si bien que l'on existe
Au croisement des dents qui grincent et des portes ouvertes enfoncées gaiement
A la santé de tous les doutes naviguant dans des environs jamais très éloignés du bord
Aux grâces de l'incélébrité
Au vivant qui n'a pas de place attitrée
 Aux rêves qui signent toute la différence entre la logique d'une Histoire prétendue et la poésie soit disant éternelle.
A vous qui passez par ici sans me voir et comprenez comme bon vous semble
Aux cherche midi à 14 heures
A tous les mots rafistolés
A la gloire de nos verres progressifs
Aux pas à l'aise dans leurs babouches
Aux aventuriers timides
Aux bricoleurs de l'effet mer qui en font parfois des montagnes
A ceux qui trébuchent

 A la délicatesse et aux petites vertus
Aux pas vraiment méchants
Aux gentils même 
A l'art qui n'a pas son pareil pour faire sa tête
Aux marchands de rien en plein vent
Au terrier que je nous souhaite pour soulager des  intempéries
Au marché des dupes qui se reconnaissent
A la colère en armée de plume
Au clown sur sa banquette arrière
A tous les condamnés amor
Au fragile qui nourrit son homme
A vos souhaits enrhumés
...
et qui sait
ptêt
même
A l'année prochaine



Bonne chance à vous.









Les tâches par lejournaldepersonne

lundi 19 décembre 2011

l'heure de la pause a zoné



 photo Chantal B.



Couleurs d'Aencre fait sa  crève  trêve de Noël

A très bientôt

jean-Jacques




une vidéo proposée par Lionel

dimanche 18 décembre 2011

rencontre du troisième type


"Noël Noël tu vas venir bientôt
Oh ! bon Papa Noël n'oublie pas mes cadeaux
Et pour ce jour si merveilleux
Petit Papa Noël exauce tous mes v?ux

Que ma petite maman s'arrête de tousser

Peut-être que notre voisin aura fini de gueuler
Fais que mon p'tit papa sorte enfin de prison
Qu'y me ramène voir les femmes comme au bon temps dans leur maison.

Je voudrais que grand-mère ne me réveille plus

Quand elle rentre le matin beurrée comme un p'tit Lu
Pardon si je l'ai battue mais qu'elle me répète plus
J?ai une dent contre toi, d'abord il lui en resterait plus

Pour faire mes ongles en deuil j'voudrais un p'tit canif

Ça fait quand même plus propre pour se les fourrer dans le pif
Et j'voudrais pour ma tête une tondeuse électrique
Je sens que j'ai le chou farci de p'tits grains de riz mécaniques

Je te promets en échange de plus crever les pneus
De plus me laver les nougats dans le truc du pot-au-feu
Et je te jure sur l'honneur de plus gratter sans motif
Les bonbons à liqueur que j'ai chopés sur le tarbouif"






Tout autant chorale approximative que chantrale déglinguée
"La Mauvaise Troupe" suivie discrètement
depuis la nuit de l'étang par nos 
correspondants en trouble marée
est intervenue à contre-courant
de l'estuaire
et
plongeant dans l'inconnu dongeois
raffiné comme il se doit
mais
hélas
il faut bien  le dire
légèrement  sur les bords
pour fêter un Noël avant terme 
et comme il se pourra
dans les méatitudes de la Loire.







Ront-point des générations,
quand la pensée se fait des cheveux
à force de civilité




samedi 17 décembre 2011

retour progressif à la normale



Vitesse et précipitations
confondues
n'en déplaise au dicton-taine.


 Petite annonce en vitrine de l'agence de la Brise de mer
où l'on recherche::
"TTS-TLN
Tempête
technicienne de surface
travaillant 
la nuit."



Le lendemain, à l'ouverture du bureau du port-ex-port
c'était pas la dernière à se faire mousser




Retour progressif à la normale 
pouvait-on lire en cinq colonnes sur la dune.

"Vous étiez à l'essai" 
déclara tout de go
Monsieur Météo
en la recevant
dans son bureau.

"Désolé! mais nous ne pourrons pas vous garder,
Il faudra repasser le permis de circuler, puisque vous n'avez pas réussi de manière concluante l'exercice de simulation du cargo malté
et malheureusement dilué dans  de l'eau salée
en courant se perdre dans les bras d'Etel...."


Epitaphe:
de trois fois rien:
Capitaine abandonné
équipage enchainé
et navire à la traine.

photos: "la côte sauvage-Le Croisic-" Vendredi 16 décembre-2011- par Chantal B..-




vendredi 16 décembre 2011

impression passagère sur Joachim et compagnie


 source:: comme le Port-Salut c'est écrit dessus

Qu'on le prononce à la briéronne ou à la portugaise, dans les deux cas,  l'est drôlement dans le vent, le Joachim.
Il a débarqué dans  le bourg avec clairon et trompette
et depuis lors
il nous fait du tapage nocturne, le bougre,
à se demander comment il n'a pas encore réveillé toute la maisonnée
Mais Chut!
car
c'est bien connu, à cet âge là, on dort profondément
Et donc
reste plus que ma pomme pour se demander si à force on va pas finir  par s'envoler tellement l'autre le Joachim,  il semble  en colère , le genre: grand dépressif...
Selon les spécialistes des yeux au ciel et des doigts dans le nez, il parait que le gazier aérophagien .va  continuer à s'époumoner sur nos côtes, jusqu'en début d'après-midi (et plus si affinités).
Bon... même si c'est très beau à voir, il est fortement conseillé de ne pas s'aventurer en bord de mer, ni  d'ailleurs d'aller ha!ha!ha! "prendre l'air", on  risque de se prendre"une tuile"du ciel sur la tête. et c'est bien connu on aime pas ça nous autres,   quand le ciel il nous tombe sur la cabessa

Allez, les gens,  on croise les doigts...


                

mercredi 14 décembre 2011

le lis de mer





".../...La mer était à sa gauche, au-dessous du chemin, tranquille comme un lac, claire et brillante, libre de toute voile et de toute fumée; à sa droite était la pinède, comme une autre mer plus sombre et d'un vert d'oxyde, brillante également avec un moutonnement figé en l'absence du moindre courant d'air. Des fils de fer barbelés l'entouraient, pour protéger les jeunes arbres contre  les chèvres de Sainte Lucie, mais Vanina savait que le réseau n'allait pas plus loin qu'à la première crique, et qu'il était inutile de se salir, ou de déchirer sa jupe à travers les pointes rouillées.
Elle descendit par un sentier abrupt, une coulée de sable ou des racines aidaient au pied et à la main ( les pins de lisière, sur leurs racines à demi déterrées, avaient l'air d'être plantés sur le dos de grandes araignées noueuses) , et elle arriva au bord de la mer, sur une plage de cailloux et de rochers bas. Ceux-là même où selon ses racontars, le pécheur avait surpris une murène et un serpent appariés dans leur flamboiement de midi, et mieux valait en pareil cas fuir au plus vite, car le serpent se fût lancé contre l'homme ou la femme assez téméraire pour vouloir assister à leur union contre nature.
Vanina pressa le pas, jetant un regard sur les rochers de pierre rouge et déchiquetée, où les mousses faisaient comme du poil brun au fond de petites mares. Des crabes, sans doute, s'y trouvaient blottis, mais on ne voyait rien remuer, et de poisson et de reptile il n'y avait ombre ni trace..
A l'autre extrémité de la baie, terminée par un chaos de roches plus obscure et de galets comme de gros oeufs bleuâtres, le sentier en pente assez douce remontait vers le bois de pins.
Il fallut traverser un rideau de tamaris, écarter leurs branches au contact soyeux (qui se couvriraient d'une eau salée comme des larmes, à la tombée de la nuit, Vanina s'en souvint en passant).
Le bois, évidemment, était désert, comme les rues du village, les champs, les vignes, les sables et comme on aurait dit que fût tout le reste du monde à cette heure; mais il n'était pas désert avec la même innocence. C'était comme une prison qui eût été un piège aussi, où l'on pouvait à tout moment être assailli de tous côtés. Le caractère sylvestre est d'être clos en même temps qu'ouvert de toutes parts, à cause des milliers de troncs, des dizaines ou des centaines de milliers parfois, qui sont autour de vous comme des poteaux plantés pour vous tenir captif, et des ouvertures multipliées entre tous ces poteaux, par lesquelles un agresseur peut se glisser facilement, mais qui font un dédale où on est empêché de fuir. .../..."
extrait de:" Le lis de mer" de André Pieyre de Mandiargues










source: Toile

lundi 12 décembre 2011

Où vont les rêves?

Question d'un jour brassé,
par les vents
pressés
d'en découdre
aux  nuages.

"Débouchons, l'embouchure "
Le slogan  bien trempé dans son élément maritime
suintait sous la mitraille.
d'un jour à prendre sa revanche
sur les émotions restées à quai.
dans la cambuse
à prendre le bouillon
et mijoter quelque sortilège.



dimanche 11 décembre 2011

entre 16 et 19 degrés



Foi d'Anatole,
qui avait sans doute une certaine connivence avec ses phrases,
pour se permettre ainsi d'en dévoiler leur intimité.
Ainsi donc ce serait  cela  ce qu'on appelle:  l'esprit France?
 Des trésors fragiles joliment empaquetés  par des mains expertes en rubans
pendant que d'autres spécialistes de la  mise en boite
jouent du coffre et s'époumonent.
La transhumance de l'hiver peut bientôt débuter,
à la croisée des accents.





"Il y a ce chien pour se taire à mes jambes
Et le soleil
Bien un chien pour se taire à mes jambes
Bien le soleil

Y en a-t-il
Y en a t-il un
Pour me dire
Qui je suis venu
Rejoindre

Y en a t-il
Y en a t-il un
Pour lui dire
Que je suis venue

On ne laisse pas l’homme attendre ainsi debout
Sous le soleil
On ne laisse pas l’homme attendre ainsi debout
Sous le soleil

Y en a t-il
Y en a t-il un
Pour me dire
Qui je suis venu
Rejoindre

Y en a t-il
Y en a t-il un
Pour lui dire
Que je suis venu"

-Bertrand Belin-




source: Toile

Enfin, un connaisseur:
«A l'ouest de Paris, il n'y a plus personne, à part des vaches et l'Atlantique»
 Günther Oettinger, membre de laCDU d'Angela Merkel

 source: Toile





samedi 10 décembre 2011

jeudi 8 décembre 2011

porté, transporté




Il fallait être porté, transporté,
jamais gratuitement.
Avantage et dépens.  

Poursuivre sa ligne de vie
en veine de fuite de mots
et contre-sens.

Ne rien parier, laisser satisfaire,
Monter la côte encore,
cette fois.
Profiter uniquement et ne plus rien devoir.
Accepter les tempêtes
avec ou sans conflits d'intérêt.

Ne plus souffrir
faute de temps.
Ne plus mourir,
faute d'argent.
Car pour bien se servir de sa mort 
il serait  franchement  indispensable d'y trouver du crédit.
Sinon?

A quoi ça rime:
Toutes ces histoires
de petites  coupures.
Toutes  ces épines
dans la machine.
Toutes ces promesses
à chavirer
Toutes ces maladresses
redressées
tant bien que mal
et plutôt...
...que...






Porté, transporté,
recyclées les images,
sans jamais
comprendre
qu'une grève inachevée
puisse encore s'inspirer des ravages de l'espoir
pour soulager la peine d'un mousse
qui ne savait pas nager et pour autant,
remettait le couvert. dans l'évier.




Porté, transporté
le marchand de glaces est repassé
en lieu et place du marchand de sables
Les temps sont durs, faut s'adapter
la vue
sur berge.

Faire du sport cérébral
Conserver son homme demain , sa femme de lettres
Et.
Au moins,
cinq fois par jour
récolter les fruits du savoir.

Aider la chance à pas de chance.
Attendre sagement son tour
pour en  être sur la photo
à noyer l'horizon
sans qu'on le sache.
ou  parfois,
dans les rivages
se prendre pour le Zorro
d'une curieuse équation.





mercredi 7 décembre 2011

habillage trois effets



 Serge nous propose ceci:


"En découvrant l'histoire de Fabrice, l'éducateur qui s'est suicidé à Dunkerque, je me suis dit que ça aurait pu m'arriver. Que des choses graves auraient pu se passer. J'ai vu des éducateurs qui craquaient, d'autres pourtant très bons qui partaient ou qui finissaient par s'énerver contre un jeune.
Après deux ans et demi comme moniteur-éducateur dans une importante institution d'Ile-de-France, j'ai demandé, à bout, une rupture de contrat.
Premier problème : le manque de personnel. Raisons budgétaires oblige, la structure accueillait un maximum de jeunes sans pour autant augmenter le nombre d'éducateurs. Nous étions en sous-effectif : ils étaient trente, on était cinq ou six. J'ai travaillé dans un autre foyer avec plus de moyens et d'encadrants, il y avait moins de soucis avec les adolescents.

Les ados ont besoin d'autorité

Mais il y a autre chose : on manque d'autorité et de respect. Même complétement désemparé, on ne peut pas sanctionner. On est là pour les aider mais quand des jeunes se mettent en danger ou nous mettent en danger, l'éducateur ne peut rien faire.
Comme Fabrice, j'ai été agressé physiquement. Deux fois en trois jours par le même jeune, alors qu'il venait d'avoir une altercation avec un professeur. Une semaine après, il a reçu une petite sanction (quelques jours d'exclusion pour un multirécidiviste ingérable).
Je ne suis pas pour la sanction, mais quand un jeune fait une bêtise, il faut le punir. Les ados ont besoin et demandent de l'autorité. Ils sont dans la toute-puissance. Ils font tout ce qu'ils veulent et on ne peut rien faire.

Les informations sont cloisonnées

Nous ne nous sentions pas soutenus par la direction. Nous sommes près des jeunes au quotidien, mais notre parole et nos écrits ne servent à rien. Nos rapports étaient tout de suite classés.
L'affaire d'Agnès m'a également interpellé. Quand on recevait ces jeunes, nous n'avions aucune information sur leur passé. Pourtant, il y avait bien un dossier d'admission. Mais une partie des informations allait à l'infirmerie, une autre à l'assistante sociale, une autre à la scolarité. Nous en avions une partie, mais rien de complet sur le jeune.
Ce cloisonnement d'information est dangereux pour le travail des éducateurs. Impossible de bosser correctement quand on nous cache des choses primordiales pour les aider !

Mes proches m'ont permis de ne pas péter les plombs

J'avais les nerfs à fleur de peau. A tel point que je me sentais capable de frapper un ado... Ce qui n'est pas du tout dans ma nature. Heureusement pour moi, je suis bien entouré. Mes proches m'ont permis de ne pas péter les plombs.
J'ai fait un « burn out ». Je ne voulais pas démissionner car j'estimais avoir essayé de faire mon travail du mieux que je pouvais, tous les jours. D'autant que les conditions étaient difficiles pour les éducateurs. La direction n'avait pour sa part aucune raison de me licencier. J'ai demandé une rupture de contrat. Elle a été reçue favorablement – voire avec soulagement.
Quand je vois tous les faits divers qui concernent le milieu éducatif, où les professeurs et les éducateurs ne sont pas soutenus mais montrés du doigt, je suis heureux d'avoir dit stop. Il y a beaucoup de gâchis, d'incompétence, de dysfonctionnements et d'inhumain dans le monde éducatif français."
 "A deux doigts de péter les plombs, j'ai quitté mon travail  d'éducateur."   texte de: Patrick Moisson- publié dans:
RUE89


                                             (-(-(-(-(-(-(-(-(-(-(-(-(-)-)-)-)-)-)-)-)-)-)-)-)-)


la marche de l'Histoire a t-elle toujours du sens?


oublié de la crise


ça coûte bonbon


estuaire souvenir: tremper son canard, paraît que ça réchauffe


nuages et dentelle


mardi 6 décembre 2011

à part tenir


"Il y a quelque chose de plus grand pourtant que d'appartenir au monde, c'est de s'appartenir à soi -même"
Victor Hugo










"L'être humain n'a aucun standard de qualité hormis son besoin d'appartenance"
-Bernard Arcand-




"C'est notre regard qui enferme souvent les autres dans leurs plus étroites appartenances, et c'est notre regard aussi qui peut les libérer."
-Amin Malouf- 


 

lundi 5 décembre 2011

fera jour demain



C'était chaque année la même histoire, comme une  impression  d'avoir enclenché sans le vouloir le pilotage automatique. Comme si son système immunitaire conscient des risques à prendre, préférait économiser l'énergie en le mettant -en quelque sorte- en veille ou alors  pour reprendre une métaphore de son temps, en partitionnant  son disque dur pour le protéger des attaques extérieures.

Selon son biographe attitré s'il en avait eu un, mais  tout au moins d'après sa fiche de traçabilité , il aurait dû  pourtant  profiter avec un plaisir exonéré de remords de cette rencontre particulière de l'année en contrée pacifiée où l'on se devait de célébrer la  conception individuelle et  tout à fait relative du beau, du bon  et de sa famille épanouie.

Ni les pouvoirs publics,  ni l'entreprise privée, ne lésinaient leur temps et leurs presque moyens adaptés bien entendu aux circonstances économiques, pour faire en sorte que l'individu nageant dans leurs eaux soit en mesure de se mettre dans un état mental tout à fait propice à une certaine béatitude lui permettant ainsi  de prendre du plaisir à dépenser sans  trop  raison gardée,  au milieu d'une foule de
semblables tout aussi affamés. Les plus récalcitrants n'agissant que par obligation mais toujours présents.
Comme un devoir d'humanité sur sa fin de l'année.
Comme un arrière  goût de  suppositoire avant de fermer la porte et d'en ouvrir une autre sur un vigoureux: "T'inquiète petit, fera jour demain."



source:.Serge

Il avait ressorti du grenier et de son carton tout du long poussiéreux ,  un  sapin inoxydable ou presque, en tout cas qui ferait  bien  encore l'affaire cette année.  Les guirlandes  rangées dans leur pochon piaffaient d'impatience à l'idée de pouvoir enfin  quelques semaines crécher  aux exhibitionnistes  patentés. Chacun mettait du coeur à l'ouvrage  pour être dans l'ambiance et en bon soldat lui aussi,  il remplissait sa part d'utile.

Mais cela ne l'empêchait pourtant pas d'être ailleurs.
Seulement où?
A la  question, il ne savait répondre.
Parce qu'il n'avait  pas de mots pour l'expliquer,
ou alors toujours les mêmes liés à la saison, la conjoncture et ses effets secondaires...
Mais au fond,
tout au fond...
Là où les mots n'ont plus d'importance, il se prenait un air de trouble-fête, embarqué dans une aventure qui n'en était plus une depuis qu'il avait rempli son constat d'enfance.
C'était devenu  un rituel pour renacler les saisons, une glace sans fond de teint,
une raison comme une autre
et l'envers du doute.




Toutes les conditions étant sans doute  réunies , comme pour répondre à une quelconque exigence  soudainement impérieuse, il découpa  le journal municipal et  son Père Noël de l'estuaire qui annonçait la bonne parole  locale,
  et renouant ainsi , avec de vieilles coutumes il laissa filer le courant en pensant qu'il ferait bien assez tard pour essayer de le rattraper.

source: Toile

vendredi 2 décembre 2011

tranches amères d'enfance et mise en perspective


source: Toile

C'est le prestige ou peut-être l'arrogance d'un clavier qui s'échappe, lorsqu'on n'y prend garde, vers les sirènes du  grand large...
Mélanger,
triturer,
absorber,
décortiquer,
désacraliser l'émotion.
Presque tout se permettre,
au risque de
???



".../...Oui, tu avais quoi, Natacha, deux mois, trois mois? La petite dernière, celle qu'on fait malgré les années de chômage, pour garder foi en l'avenir, celle qu'on fait malgré les mensonges de la gauche au pouvoir qui avait promis de sauver la baraque, qui avait juré qu'on continuerait à faire de l'acier à Denain. il y avait même des ministres communistes au gouvernement quand tu es née, Natacha, tu vois comme la vie allait être plus belle.
Les années se mélangent, je suis fatigué, mais je suis certain que c'était un mardi 12 décembre.
Je vais te dire pourquoi, Natacha, parce que je me souviens du petit garçon que j'étais quand la nouvelle est tombée le 12 décembre 1978 et qu'Usinor a annoncé la suppression de cinq mille emplois à Denain et de cinq cent cinquante à Trith-Saint-léger..../..."
extrait de: Le Bloc-Jérome Leroy-




source: Toile

".../....Je me nomme Paul Blick. J'ai cinquante-quatre ans, un âge embarrassant qui hésite entre deux perspectives de l'existence, deux mondes contradictoires. Chaque jour les traits de mon visage se recouvrent des fines pellicules de l'âge. J'avale régulièrement du phosphate de dysopyramide, du chlorhydrate de propanolol et, comme tout le monde, j'ai arrêté de fumer. Je vis seul, je dîne seul, je vieillis seul, même si je m'efforce de garder le contact avec mes  deux enfants et mon petit-fils. Malgré son jeune âge - il va avoir cinq ans-, je retrouve parfois sur son visage certaines expressions de mon frère, mais aussi cette assurance, cette sérénité que Vincent affichait pour traverser la vie. A l'image de mon frère, cet enfant semble habité d'une paisible énergie, et croiser son regard, lumineux et scrutateur, est toujours une expérience troublante.../..."
extrait de: Une vie française-Jean-Paul Dubois-


source: Toile


".../...Comme un bombardement, Natacha, un tapis de bombes. A cause, notamment, de ces enculés de Bruxelles, déjà. On disait la CEE à l'époque, moi je dis que c'étaient des enculés et que ce sont toujours des enculés, Natacha.
Et que c'était trois ans après jour pour jour, un 12 décembre, que les gendarmes sont arrivés à la maison, que maman leur a proposé, forcément, du café, tu sais bien Natacha, cette cherloute du Nord, trop claire, cette lavasse qui reste toute la journée et qui laisse une odeur dans toutes les maisons. Hélène n'était pas là. Elle venait d'entrer en seconde. Elle apprenait ses leçons chez une copine sans doute les Borowiek, trois maisons plus loin.
C'était la fierté de la rue, Hélène.
Les gendarmes, Natacha, les gendarmes...
Peut-être avaient-ils faits partie de ceux qui avaient cogné papa pendant une de ces manifs qui avaient dégénéré, quand ils l'avaient surpris avec une fronde et des boulons. Peut-être avaient-ils fait partie de ceux qui lui avaient pratiquement fait perdre un oeil à force de le tabasser à cinq ou six alors qu'il était à terre.../..."
 extrait de : Le Bloc-Jérome Leroy



source: Toile

".../...Pour le quatrième anniversaire de Louis, j'ai descendu le carrosse des étagères du haut de la bibliothèque, et je l'ai déposé devant lui. il a longuement examiné l'objet, les roues, les chevaux, sans les toucher. Nullement subjugué, il paraissait plutôt dresser un inventaire mental de chacun des détails. Au bout d'un moment, je lui ai dit que, s'il collait son oreille sur le parquet, peut-être entendrait-il, à son tour, le bruit des sabots. Sceptique, il s'accroupit tout de même et, dans cette posture, m'offrit, l'espace d'une seconde entrebâillée, le bonheur d'entrevoir ma jeunesse défiler au grand galop.
L'enterrement de Vincent fut un moment effroyable et je peux dire que depuis ce jour, malgré nos efforts, mes parents et moi-même n'avons jamais pu parvenir à reformer une véritable famille. A l'issue de la cérémonie, mon père me remit l'appareil photo Brownie Flash Kodak de mon frère, sans imaginer que plus tard cet objet allait changer ma vie.
.../..."
Extrait de Une vie française- Jean-Paul Dubois

source: Toile




".../...Oui, c'étaient peut-être ces mêmes gendarmes qui sentaient le dehors et le tabac froid qui disaient à Maman qui avait dans les mains une guirlande dorée parce que malgré tout, on avait beau dire, c'était Noël: "Pas de chance, madame Stankowiak. il faisait nuit. Il faisait du brouillard. et puis, il avait peut-être bu un coup de trop avec ses copains de la cégète au Poilu. il y passait beaucoup de temps, non, depuis quelques mois? Mais non, madame Stankowiak, on ne dit pas que votre mari buvait. Tout le monde sait que c'était un ouvrier sérieux même si un de nos collègues de la gendarmerie de Saint-Amand l'a contrôlé en excès de vitesse il y a deux semaines et qu'il sentait l'alcool. il n'a pas verbalisé parce qu'on sait que c'est difficile en ce moment pour les anciens d'Usinor. Non, vous ne pouvez pas le voir, il a été emmené à la ..., enfin vous pourrez venir le reconnaître demain, si vous voulez. Un suicide, mais pourquoi un suicide, madame Stankowiak? De toute façon, il vaudrait mieux pas. il avait peut-être prévu une assurance-vie, même toute petite? Et dans ces cas-là, vous savez, ils font des histoires. Pareil pour le fonds d'indemnisation. enfin nous, ce qu'on vous en dit, madame Stankowiak..."
.../..." 
Extrait de: Le Bloc-Jérome Leroy-




source: Toile

.../...La mort de Vincent nous a amputés d'une partie de nos vies et d'un certain nombre de sentiments essentiels. Elle a profondément modifié le visage de ma mère au point de lui donner en quelques mois les traits d'une inconnue. Dans le même ,temps, son corps s'est décharné, creusé, comme aspiré par un grand vide intérieur. La disparition de Vincent a aussi paralysé tous se gestes de tendresse. jusque-là si affectueuse, ma mère s'est transformée en une sorte de marâtre indifférente et distante. mon père, autrefois si disert, si enjoué, s'est muré dans la tristesse, le silence, et nos repas, jadis exubérants, ont ressemblé à des diners de gisants. oui, après 1958, le bonheur nous quitta, ensemble et séparément, et, à table, nous laissâmes aux speakers de la télévision le soin de meubler notre deuil.
.../...
-
Extrait de: une vie française-Jean-Paul Dubois.



-source: Toile

".../..Et toi, Natacha, tu en dis quoi quand tu fais des ateliers d'écriture avec des chômeuses, des licenciées du textile de Roubaix, de la Cristallerie d'Arques ou des précaires de chez Toyota, parce que ce n'est pas ce qui manque la misère sociale à encadrer dans le Nord-Pas-de-Calais. Tu en penses quoi?
Il était bourré, papa?
Ou il s'est suicidé froidement?
Dis-le,Natacha, dis-le,  parce que, moi, la seule chose dont je suis certain, c'est que les gendarmes, ils ont achevé de tuer ce qui restait d'un petit garçon, ce 12 décembre.
Je ne sais toujours pas qui est né après, je sais juste que c'est quelqu'un qui ne supporte plus que le café très fort, qui déteste l'approche de Noël, les guirlandes et toutes ces joyeuses saloperies lumineuses. Je sais que tu dois penser avec Hélène que c'est un monstre, un skin hyperviolent, une ordure fasciste, et vous avez raison, mais moi, Natacha, la seule chose dont je sois certain, encore une fois, dans cette piaule sordide, entre mon GP35 et mon iphone, c'est qu'un petit garçon est mort, ce 12 décembre-là, et que ce petit garçon, c'était moi, Natacha.
.../..."
extrait de: Le Bloc-Jérome Leroy-


 source: Toile

jeudi 1 décembre 2011

agora du je dis

 camping cinq étoiles, source: La toile


Comme l'affirmait un slogan un brin  franchouillard des années septante :" En France on a pas de pétrole mais on a des idées". Je ne vous apprendrais rien en disant que -cocorico, poil au dos- cela ne s'est jamais démenti par la suite... Seulement, question idées, c'est étrange de constater que celles qui  aboutissent vont en général toujours dans le sens du Pouvoir avec un gros  pet comme dans: "Puisque je suis là autant faire plaisir à mes potes et "accessoirement" conforter mon plan de carrière politique qui est somme toute (au propre comme au figuré) -vu la situation économique de la majorité des citoyens-  pour le moins avantageux, juteux, profitable et j'en passe.
Mais là, forcément, je vois tout de suite le-la-les  députés-sénateurs-trices etc prendre un air supérieurement  dégouté en affirmant avec force et  velouté que: ce discours fait le jeu du populisme, des extrêmes...et clore le débat avec cette phrase  sybillement claire: C'est beaucoup plus compliqué que celÂ..."
Ben, z' alors camarades représentant(e)s du peuple, moi représentant de moi-même, j'aimerais bien que vous m'expliquiez...
Voui, d'accord,  mais comme on vient de le dire: "c'est compliqué" et donc le pékin breton et très moyen  que je suis, ne peut - même avec la meilleure volonté du monde- piger ces choses là
Dame oui, sinon il serait lui aussi  député, sénateur et toutes ces sortes de choses, et comme je n'ai pas fait avant cela  des études pour être avocat, médecin, prof de fac,  camelot, grand comique de l'Etat...ni hérité de la fortune d'un arrière,  grand-père, père...grand patron de l'industrie et consort (le dimanche) il n'y  a donc aucune chance que je devienne moi aussi  un jour représentant...mais de qui que quoi déjà au fait?
du peuple voyons,
  A oui j'avions  z'oublié.

M'enfin(g), comment osais-je dire des choses pareilles, nous avons  ou alors,  nous avons zut des z'ailus du popolo avanti en provenance directe du terroir  ouvrier, petit paysan, employé...attendez seulement que je fouille l'hémicycle qui n'est certes  pas toujours bien rangé et je vais vous en sortir un  de mon chapitiau c'est sur.
Tenez, celui là par exemple avec sa veste chamarrée, il est ti  pas beau?
Certes, très choli,  mais lui, il fait partie du ptit personnel- bien  soigné ok - mais néanmoins onctueusement  larbiné
Bon, c'est  pas grave, je fouille encore et je vous rappelle...

Voix off: Artung! ce n'est pas non pluche parce que l'on est issu d'un milieu dirons-nous: populaire que si par le plus grand des hasards on accède un jour à quelque prérogative on ne deviendra pas à son tour amateur du "par ici la bonne soupe"
Le Pouvoir est une drogue dure et à moins de légiférer pour  essayer d'en changer les tenants et aboutissants et, c'est pas demain la veille que ça va changer quelle que soit la couleur de l'épicerie.
Et d'ailleurs,  qui c'est qui légifère?
...
Quand on vous disait  que c'était compliqué 
Moralité: "Tais toi et vote, ON s'occupe du reste.



 Travaux pratiques  proposés par Johann





"Lundi, les députés ont entériné la Loi sur les Certificats d'Obtention Végétale.
Cette loi va étendre l’obligation de payer une nouvelle taxe, la « Contribution Volontaire Obligatoire » à 21 espèces : orge, avoine, pois, trèfle, luzerne….
Pour les autres espèces (cultures intermédiaires, légumes, soja) elle interdit les semences de ferme. Les paysans qui ne respecteront pas cette loi seront des contrefacteurs, donc des délinquants.
Le premier effet de cette loi est de taxer les éleveurs qui font de l’autoconsommation de leurs céréales ou qui cultivent des plantes fourragères.
L’objectif des semenciers est d’augmenter progressivement la taxe pour que les paysans trouvent moins d’intérêt à faire de la semence de ferme.
D’ici quelques temps, les semenciers auront la mainmise totale sur les semences alors qu’actuellement ils ne fournissent que 50% des volumes. Nous nous trouverons alors dans une totale dépendance qui peut mettre en péril la capacité même à ensemencer tous nos champs.
Voilà ce que viennent de voter les députés sous la pression des lobbies semenciers et du président de la FNSEA.
La Confédération paysanne appelle tous les paysans à refuser le paiement de cette taxe et tous les candidats aux prochaines élections à s'engager à abroger cette loi scandaleuse."
source: Confédération Paysanne 




 Humour potache

 Question d'une auditrice un  récent matin sur France Inter: "Monsieur le Ministre , nous avons appris dernièrement que les étudiants avaient subi du retard ce mois-ci  pour toucher leurs bourses. Est-ce que vous au moins et vos collègues ministres, n'avez pas eu trop  de problème pour toucher votre salaire?



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